Introduction:
Veuillez ouvrir vos bibles en Jean chapitre 12. Nous retournons aujourd’hui dans cette section qui a commencé avec l’histoire de Marie répandant du parfum sur les pieds de Jésus, puis qui a continué avec l’entrée triomphale du maître dans Jérusalem.
C’est la fin de son ministère. Il va bientôt être arrêté. Et aujourd’hui, nous allons voir le dernier discours public que Jésus a donné. Ce discours va du verset 23 au verset 36.
J’ai intitulé notre leçon aujourd’hui, « erreur d’identité ».
Avant de lire le passage, laissez-moi vous demander, vous est-il déjà arrivé d’être pris pour quelqu’un d’autre?
Une fois, j’appelais un ancien alors que j’étais prédicateur aux USA, je voulais lui parler d’une réunion de jeunes que nous organisions. Et sa femme a pris le téléphone et quand j’ai dit : « Bonjour, c’est l’évangéliste de Conway! » Elle a commencé à rire et dire : « oui et moi, je suis la reine d’Angleterre! »
Me demandant pourquoi elle me répondait ainsi, j’ai redit : « Non, vraiment je suis le prédicateur de l’église de Conway ! » Et elle a ri de plus belle. Finalement elle m’a dit : « Mike, arrête je sais que c’est toi. Mais c’est de loin le meilleur accent étranger que tu aies jamais imité »
Est-ce que ça vous est déjà arrivé ? Je pense à l’homme qu’on a pris pour Mike Jaeger, il y a un an dans une discothèque parisienne. C’était la Nouvelle année. Le patron lui a filé du champagne gratuit toute la soirée, une table privée avec des sorteurs pour empêcher les gens de l’embêter et des filles sont sorties avec lui. Seulement, le lendemain aux nouvelles de midi, le patron de la discothèque a vu que Mike Jaeger était en Chine pour une tournée internationale. Pauvres filles!
Parfois les erreurs d’identité sont d’une autre sorte. Elles viennent d’une mauvaise perception de celui qu’on a en face de soi. Je sais qu’au lycée, j’ai dû faire deux ans de dactylo à une heure semaine. J’étais nul, mais alors vraiment nul !
Comment est-ce que j’ai malgré tout réussi son cours ? Parce que la prof me prenait pour un idiot. Je me suis perdu la première fois en allant à son cours. Par la suite, elle me regardait toujours en pensant que j’étais lent d’esprit. Je pense que c’est à cause de ça, qu’elle a ajusté ses attentes envers moi. J’ai bénéficié en quelque sorte d’une erreur d’identité!
Avec ceci en tête, je voudrais que nous lisions les versets 23 à 36 de Jean 12 : « … »
Dans ce passage, je pense que les gens faisaient une erreur d’identité sur la personne de Jésus, qu’il a tenté de corriger.
Regardez le début du discours. Jésus commence en proclamant ce que tout le monde s’attend qu’il dise, verset 23 « L’heure est venue où le fils de l’homme doit être glorifié. Que celui qui veut me servir, suive et s’oublie lui-même… ». Puis il termine en disant, au verset 32 : « Je serai élevé au dessus de la terre ! », ce qui signifie, « je monterai au ciel, je vais mourir ! »
Si vous regardez au verset 34, les juifs comprenaient cette expression. Mais ils n’arrivaient pas à réconcilier leur attente d’un Messie avec le fait qu’il devait retourner au ciel.
Le peuple commençait à voir en Jésus, le Sauveur qui leur avait été promis dans l’A.T. Mais parce qu’ils comprenaient les passages prophétiques au sens premier, sans y voir une image et sans les appliquer au domaine spirituel, il comprenait mal la personne et le ministère du Christ.
Selon eux, le Christ devait les libérer physiquement de l’envahisseur. Il devait faire face à l’ennemi, en l’occurrence l’empire romain et rétablir la gloire physique d’Israël.
Pour bien comprendre, il faut retourner voir dans l’Ancien Testament, certains des passages prophétiques. Remarquez l’expression que Jésus utilise et que les juifs pensent reconnaître au verset 23. Comment se définit-il?
Comme « Le Fils de l’homme ».
Savez-vous pourquoi les juifs reconnaissent cette expression ? Parce qu’elle fait référence à un passage prophétique en Daniel 7 : 13-14. On y trouve cette appellation précise pour définir le Messie qui viendrait : « … ».
Cette façon de définir le Christ en Daniel était un moyen de contraster sa personne, sa nature avec celles des autres dirigeants qui venaient d’être mentionnés.
Si vous regardez aux versets 1 à 8 de Daniel 7, vous voyez que le prophète venait juste de décrire 4 royaumes, 4 empires humains qui se succéderaient.
Le premier était représenté au verset 4, par un lion avec des ailes d’aigle. Il s’agissait de l’empire Babylonien.
Le second est décrit sous la forme d’un ours avec trois côtes dans sa bouche, au verset 5. Le livre de Daniel nous informe auparavant qu’il s’agissait de l’empire Médo Perse.
Le troisième est mentionné au verset 6. Il est peint sous la forme d’un léopard avec 4 ailes et quatre têtes. Il représente selon ce que Daniel a aussi vu l’empire grec.
Enfin l’empire Romain est introduit sous la forme d’un quatrième animal, d’un animal terrible et épouvantable, fort, ayant de grandes dents de fer et avec dix cornes sur la tête.
Pourquoi le Saint-Esprit choisit-il de les représenter de la sorte ? Parce que ces traits animaux symbolisent des aspects particuliers des pouvoirs qui seront en place.
Le Saint-Esprit les décrit comme des animaux sauvages, parce que ces royaumes seront si dangereux, si enclin au mal, si bestiaux dans leurs pratiques qu’ils ne peuvent qu’être décrit comme des animaux.
Mais suite à tout ceci, Dieu manifeste une lumière d’espoir pour Israël. Il révèle qu’un 5ième royaume vient succéder à tout ceux là. Ce royaume est différent parce qu’il est final. Selon Daniel, à partir du moment où il est mis en place, il devient éternel. Son roi ne sera pas remplacé.
Et puis le roi de ce 5ième royaume est supposé être si doux, si humain, si rempli de compassion et de grâce qu’il ne peut être représenté comme les autres. Il n’est pas un animal au plus profond de son cœur, mais un être humain.
En un sens, cette prophétie de Daniel annonçait donc que les époques brutales passeraient, se termineraient et qu’un règne plus humain leur succéderait.
C’était un message d’espoir, une bonne nouvelle pour les juifs. Rappelez-vous qu’ils furent assujettis à ces quatre royaumes brutaux. Ils souffrirent grandement à cause d’eux. Mais dans tout ceci, ils savaient tous qu’un âge d’or s’annonçait.
Lorsque viendrait le 5ième roi, leur vie s’adoucirait et ils régneraient sur le monde avec lui.
Ils savaient comment cela adviendrait. Les juifs n’étaient pas stupides. Ils savaient qu’ils étaient un tout petit peuple, dans un tout petit territoire. Ils n’avaient pas d’énormes ressources ou de grandes technologies pour faire la différence.
Mais si Dieu était avec eux, alors par l’intervention divine miraculeuse, ils se retrouveraient au sommet du monde. Yahvé enverrait son champion, le Fils de l’Homme. Ce dernier parviendrait à tout conquérir et à écraser l’ennemi. Les juifs avaient développé de nombreuses hypothèses à travers les siècles sur comment le Christ s’y prendrait.
Mais ce qui est important de comprendre, c’est que c’est cette vision, ce rêve, qui leur donnait du courage aux mains de l’ennemi.
Et puis voila, après des siècles d’attente qu’arrive finalement un homme aux pouvoirs extraordinaires qui se dit être le Fils de l’homme. Il commence un discours à cette période de l’année où particulièrement les juifs pensaient un jour voir leur Sauveur arriver. Et il dit : « L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié ! »
Les foules doivent être enthousiasmées. Les gens doivent se regarder et se dire : « Oui ! Enfin ! » Ils imaginent probablement les trompettes du ciel qui retentissent pour appeler les anges au rassemblement et à la bataille qui les mènera à la victoire.
Mais, alors que tout ceci trotte dans leurs têtes, Jésus jette un sabot dans la machine et dit qu’il va monter au ciel et mourir. Il les refroidit en parlant de sacrifice et de mort, plutôt que de conquêtes et de victoires. Il bouleverse leurs univers fantasmagorique.
Quelles leçons nous pouvons tirer de tout cela !
Nous voyons ici une fois de plus comment il est insensé de vouloir forcer Christ dans nos attentes, de le mettre dans une boite et de croire qu’il va suivre nos propres idées et conceptions de l’œuvre divine.
Seule sa Parole peut guider nos attentes et nous informer de ce qu’il désire vraiment faire pour nous ou pas.
Mais dans ce texte, il y a bien d’autres leçons sur ce que ça signifie de suivre Jésus et d’être chrétien.
Qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce que ça signifie de suivre Jésus ?
Pour certains, ça se traduit par un devoir d’être à l’église le dimanche matin. Pour d’autres, c’est savoir le remercier par la prière, quand il nous offre une bénédiction. Plusieurs vous diront que suivre Christ, c’est croire qu’il existe et qu’il a créé le monde plutôt que Bouda ou l’évolution ou encore c’est se tourner vers lui quand viennent des problèmes.
Tout ceci, c’est bien, ça fait partie d’avoir la foi. Mais ce n’est pas suffisant. Christ va beaucoup plus loin dans sa définition du vrai christianisme. Si ne voulons pas faire une erreur d’identité sur la nature d’un vrai disciple, et sur Christ et ses attentes, alors il faut bien voir ce que Jésus dit ici.
Il y a trois choses qu’il mentionne:
Ceci mène aux honneurs de la part de Dieu.
Regardons à chaque point séparément.
I. Un chrétien est un homme mort.
Dans son esprit bien sûr. Pourquoi ? Parce qu’avec la mort, vient la vie. Comme une pomme doit tomber de l’arbre, mourir sur le sol froid, laisser ses graines être enterrées pour enfin prendre vie sous une autre forme, nous aussi nous devons laisser notre nature humaine mourir pour renaître sous une forme plus spirituelle et porter du fruit.
Quels sont aujourd’hui les désirs personnels que nous avons mis à mort pour la cause de Christ ? Quelles les anciennes habitudes auxquelles nous avons renoncé ? Y a-t-il des choix difficile que nous avons dû faire et que nous continuons à faire dans nos relations, pour pouvoir vivre uni à Christ ?
La foi n’est pas une vraie foi, si quelque part nous ne mourrons pas en décidant de le suivre.
Oh est-ce une chose si grave que de mourir pour lui ?
C’est une question difficile. Bien sûr, mourir n’est jamais aisé. Mais comparez au Christ et à sa mort sur la croix, qu’est-ce ? Bien peu de choses, je pense.
Pensez à tous ceux qui aux travers les siècles ont dû aller beaucoup plus loin que nous. Les apôtres, eux, ont physiquement accepté la mort pour répandre l’évangile dans le monde. Des centaines de martyres sont morts sans renier leur foi, pour nous offrir aujourd’hui la liberté de religion. Comme l’a dit un auteur : « Le sang des martyres est ce qui donna semence à l’église ».
Sommes-nous prêts aujourd’hui à en faire autant ?
Non je n’ai pas un couteau caché sous mon pupitre pour tester la validité de votre réponse. Mais je vous demande de regarder à vos vies, à vos ambitions, à vos résolutions pour 2008.
C’est seulement lorsqu’un homme commence à enterrer ses rêves égoïstes qu’il devient un vaisseau utile pour Dieu.
II. Etre un chrétien c’est se donner à Christ
Ceci m’amène à mon second point. Etre un chrétien, c’est…
C’est presque la même chose, mais il y a en plus dans ce titre, l’idée d’offrir ses forces, sa vie, ses ressources à Christ.
Mourir à soi-même c’est bien. Mais ça pourrait être pour commencer à vivre pour Bouda ou pour Allah ou pour une épouse ou des enfants. Jésus ajoute donc qu’il faut mourir pour vivre pour lui.
Vivons-nous pour lui aujourd’hui ?
Nous dépensons-nous toujours pour sa cause ? S’il faut tomber dans un extrême, il vaut mieux s’user à le servir que s’empêtrer dans la paresse.
C’est comme un prédicateur qui faisait trop le disait toujours : « Mieux vaut se consumer que de s’enrouiller pour Jésus ! »
Jeanne d’Arc priait en disant ceci, lorsqu’elle savait que ses jours étaient comptés à cause de la force de l’ennemi : « Je ne durerai qu’une saison, mais utilise-moi à souhait durant ce temps ! »
Voila quelle doit être notre attitude !
Comment est-ce que je vis pour lui ? Qu’est-ce que j’ai fait cette semaine, ce mois, cette année pour m’offrir à lui ? Méditons sur ce point, alors que 2007 prend fin. Vivre pour lui, c’est gagner la vie éternelle selon Jésus. Voir Es. 49 :4 « … »
Je dois faire plus que simplement exister aujourd’hui. Comprenons-nous la différence entre exister et vivre pour lui ? L’un mène à la mort, l’autre à la vie.
III. Etre un chrétien, c’est le servir continuellement.
Finalement, Jésus dira qu’être un vrai chrétien c’est vivre pour lui, par le service, en suivant ses traces.
Pourquoi servir me demandez-vous ? Parce qu’avec le service vient les honneurs. Parce que Dieu se souvient de ceux qui servent et qui ont le cœur tout entier à lui.
Pas besoin de grandes choses pour se faire. Je pense à ce que Miss Berwick a fait durant la seconde guerre mondiale. Alors que les avions allemands bombardaient Londres et faisaient des tonnes de blessés, elle a eu l’idée d’acheter une boîte de premiers soins et de mettre sur sa porte un petit panneau qui disait : « Si vous avez besoin d’aide, sonnez ici ! » Et suite à ça, elle aida des dizaines de personnes et devint une héroïne.
Son secret ? Elle observa autour d’elle pour voir comment elle pouvait aider et elle offrit d’intervenir là où les gens auraient besoin d’elle.
C’est ça que Jésus nous appelle à faire, mais pour son royaume. Nous devons tacher d’acquérir des outils pour le servir et puis surtout nous rendre disponible, pour le servir là où il nous présente un besoin.
Le faisons-nous aujourd’hui ? Si oui comment ? Y a-t-il des signes visibles d’un tel service dans nos vies ? Les autres peuvent-ils le voir ? Si la réponse est non, peut-être que Christ non plus !
Conclusion :
En conclusion, je peux affirmer que Jésus se présenta ce jour-là avec une nouvelle conception de la vie. Les juifs désiraient la gloire par la conquête militaire, par l’acquisition du pouvoir, par une supériorité miraculeuse.
Jésus leur présenta la notion de la mort à soi-même, de la vie pour lui et du service envers autrui. C’est à travers ces choses seulement que les juifs trouveraient les honneurs et la grandeur.
Alors aujourd’hui, adopterons-nous cette vie qu’il nous appelle à exemplifier ou camperons-nous sur nos positions. Le choix est le notre, mais les résultats dépendent de ce que Dieu accordera.