Un Seigneur qui pleure avec nous.

Série sur Jean (ch. 11)

Introduction :

En commençant, je voudrais savoir qui a déjà entendu parler de l’auteur C.S Lewis ?

Le film commence en nous montrant CS Lewis qui donne une conférence sur la souffrance dans un grand auditoire. Au début, il proclame ceci aux foules qui sont venues l’écouter :

Ces paroles sont tellement profondes et remuantes que lorsqu’il finit son discours, tout le monde se lève et applaudit. Son message est plein de sagesse, tout comme lui d’ailleurs.

Les gens sont donc en admiration devant ce professeur. En particulier, il y a une personne qui l’apprécie vraiment, c’est une dame nommée Joy Gresham.

Joy essaye donc de rencontrer Lewis par tous les moyens. Finalement quand elle y parvient, elle débute une amitié avec lui qui se traduit très vite en des sentiments amoureux.

Mais Lewis est un célibataire accompli. Il veut bien d’une bonne amie, mais il n’est pas sûr de vouloir aller au-delà, c’est comme s’il avait un peu peur.

Joy qui est très perceptive comprend tout de suite la racine de son problème. Elle le confronte donc et lui dit :

Elle le touche en plein dans le mille. Le monde de Lewis est constitué de personnes qui dépendent de lui, mais lui ne dépend de personne. Il s’est érigé un mur de défense, afin de protéger son cœur d’une blessure éventuelle. Et il ne s’en est même pas rendu compte.

Il a donné des bons sermons sur la souffrance, sur son but, ses causes, mais lui s’est enterré dans un bunker, il s’est caché derrière un bouclier pour éviter les coups de ciseaux du sculpteur.

Quand il réalise la vérité des propos de Joy, il choisit alors de changer sa vie. Il ouvre ses mains et ses bras à la volonté de Dieu. Il expose sa poitrine à l’épée qui peut le percer et il accepte les relations qu’il a jusque là évitées par peur.

Ceci le mène bien sûr au mariage.

Mais juste quelques temps après, ce qu’il voulait éviter de vivre arrive. Joy apprend qu’elle a le cancer. Les quatre années qui suivent sont les plus merveilleuses, mais aussi les plus douloureuses.

Il y a un moment fort en particulier qui est représenté dans le film. Joy et Lewis sont à la campagne, il marche dans les champs et il commence à vraiment pleuvoir. Ils cherchent alors refuge dans une grange et ils se couchent côte à côte dans le foin.

Joy dit ceci sur sa mort qui approche :

Effectivement quelques mois passent et Joy meurt. Lewis est totalement abattu. Douglas, le petit garçon d’un premier mariage de Joy aussi d’ailleurs. Il a 8 ans et il le vit très mal. Il s’isole des jours entiers dans le grenier.

CS sait qu’il doit faire quelque chose pour l’aider. Un soir, il monte retrouver le garçon. Il s’assied à coté de lui et commence à lui ouvrir son cœur. Il lui confie que lui aussi, lorsqu’il était très jeune, il a perdu sa maman. Il lui avoue que cette tragédie l’avait changé et isolé pour de nombreuses années. Il lui raconte son passé et il profite de l’occasion pour partager ses vues sur la mort.

S’ensuit alors une discussion intéressante, Douglas dit : « Est-ce que le paradis existe vraiment ? »

CS répond : « Oui, je le crois. »

Douglas dit : « Je ne crois pas au paradis ! »

CS répond : « Je comprends ! »

Douglas fond en larme et dit : « Je voudrais tellement pouvoir la revoir, juste une fois ! »

Lewis répond : « Moi aussi ! »

Et lui aussi commence à pleurer. Ils versent ainsi leurs larmes côte à côte. CS prend l’enfant dans ses bras et ensemble ils sanglotent.

Le film termine alors sur une autre scène. C’est quelques jours plus tard et CS marche dans un champ. Douglas est là à ses cotés et il y a l’air que sa peine a presque disparu. Il court au coté de son nouveau papa, en poursuivant son chien.

Et là on ressent vraiment l’amour qui s’est développé entre ces 2 personnes. Il partage un amour profond, et un lien inhabituel qui n’existait pas auparavant. Leur relation n’est plus la même. Le chagrin qu’ils ont tous deux partagé les a rapprochés.

Pourquoi est-ce que je vous dis tout ceci aujourd’hui ?

Lisons ensemble, vous verrez que Dieu n’est pas un Dieu froid et éloigné de nous, qu’il n’est pas insoucieux de notre condition comme l’étaient les dieux des grecs.

I. Jésus nous aime :

V.1 dit ceci : « … ». Vous rappelez-vous qui était Lazare ?

v.2 dit ceci à propos de Marie : « … »

V. 3 nous dit ce qu’elles font : « … » Remarquez les mots qu’elles utilisent, « Lazare, celui que tu aimes est malade »

V. 4-5 « … » Remarquez comment à nouveau il est écrit que Jésus aimait Lazare, Marthe et Marie. Jean le répète comme s’il voulait qu’on ne rate pas la chose.

V. 6-11 « … » Dans ces versets, Jésus dit : « Lazare, notre ami dort ». Cette façon de le désigner marque une fois de plus que Jésus se sentait proche de Lazare. Il l’aimait. Je le vois, je le comprends.

Laissez-moi vous dire aujourd’hui que si Jésus est le bienvenu chez vous, et s’il y trouve de la paix, de la compréhension, de l’amour, de l’amitié, alors il parlera de vous comme « celui qu’il aime ! »

Alors vous pourrez l’appeler à 2 heures du matin et il sera là pour vous ; peu importe votre besoin, il viendra à vous !

Il le fera parce qu’il vous aimera. C’est la première leçon à apprendre de ce texte. Mais ce n’est pas tout.

II. Il nous comprend

Continuons avec les versets 11 à 14 « … » et 17 à 21 « … »

Marthe est un peu amer et déçue. Elle dit : « Seigneur, si seulement tu avais… »

Je vais vous dire un secret. Dans les grosses épreuves, les gens sont souvent surchargés d’émotions. Ils ont de la peine, puis du découragement et souvent de la colère. Ils en veulent à Dieu et au monde pour ce qui leur arrive. Ce qui se passe souvent, c’est qu’ils ont besoin de vider tout ce qu’il ressente, et que ce soit juste ou pas, ils déplacent parfois leurs sentiments négatifs sur une cible facile. Il suffit d’une petite excuse.

Mais celui qui reçoit est choqué, puis souvent il se fâche à son tour. Souvent c’est à cause de tels moments que les familles se divisent à la perte d’un être cher.

Mais regardez, Jésus est fantastique. Il ne se fâche pas contre Marthe. Il lui permet l’expression d’émotions négatives. Il permet à la déception, à la confusion, à la douleur de sortir.

Je vois là énormément de compréhension dans mon Seigneur.

Oui, quand je souffre, Jésus comprend ce qui se passe en moi. Il est un peu comme Lewis qui s’assied à côté de Douglas, et qui dit : « je comprends ! », puis qui permet à l’enfant d’exprimer ses doutes, sachant que ce n’est que le résultat d’une douleur passagère.

Lui aussi a perdu des êtres chers, étant devenu homme. Héb. 2 : 17-18 Et, il comprend ! Dieu sait ce que nous ressentons dans nos douleurs et il compatit.

III. Il pleure avec nous.

Mais il va même plus loin que ça. Il fait plus que de comprendre, il ressent aussi ce que nous ressentons, parce qu’il est un avec nous. Regardez dans le texte de Jean 11 : 11-36 « … »

L’une des deux sœurs, Marthe est une personne laborieuse. Elle est très active par nature. Il semblerait qu’elle restait constamment occupée avec les tâches ménagères.

Marie par contre est à la maison, en train de pleurer. Remarquez que lorsque Marie va se lever, tout le monde va la suivre, comme s’il ne fallait pas la laisser seule.

Mais Marthe n’a personne qui court derrière elle. C’est comme si les gens se distançaient ou pensaient que leur présence n’était pas nécessaire, n’était pas une la meilleure idée.

C’est probablement dû à la personnalité forte de Marthe.

Mais regardez, elle souffre tout de même. On le voit dans ses mots au v. 21 « Seigneur si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort ! »

Je dis donc, Marthe avait besoin de réconfort aussi, mais d’un autre type que celui de Marie.

Et dans les deux cas, Jésus va faire ce qui est nécessaire. Il va raisonner avec Marthe et pleurer avec Marie.

De façon extraordinaire, il répond au chagrin des deux sœurs. Il est touché par leur douleur et il va permettre à leur condition d’affecter son cœur.

Oh que j’aime l’image de Jésus qui est présentée ici ! Elle est si précieuse. Le Seigneur de l’humanité est là quand je suis abattu et il pleure avec moi quand je pleure !

Mais attention de bien comprendre. Ce n’est pas pour Lazare qu’il verse ses larmes. Il sait que Lazare va bientôt revenir à la vie. Il l’a dit déjà deux fois aux apôtres et à Marthe. Lazare va sortir du tombeau quelques minutes plus tard. Jésus le sait.

Il ne pleure pas parce qu’il est impuissant, il pleure parce que son cœur saigne pour Marie.

Il pleure pour la femme qui est à ses pieds recroquevillée dans sa douleur.

Ces larmes, frères et sœurs, montrent à quel point Jésus se soucie de moi.

Conclusion :

Ca me rappelle l’histoire du prêtre Damien. En 1864, ce prêtre est parti pour Hawaï afin de remplacer son frère malade (typhus), à la tête d’une mission. Pendant 9 ans il a travaillé sur cette île dans de dures conditions. Puis, ayant entendu parler, d’un endroit de misère où l’on exilait les lépreux, il choisit d’être transféré sur l’île de

Molokai. Il y travailla en exécutant tout ce qu’il était nécessaire de faire. Par moment, il était maçon, à d’autres charpentier ou encore infirmier ou docteur ou croque-mort. Il dirigea même 2 orphelinats.

Chaque dimanche, quand il se levait pour prêcher, il commençait son sermon ainsi : « Vous les lépreux, vous savez, Dieu vous aime ! » Mais un jour, lui aussi contracta l’effroyable maladie. Alors juste après avoir appris son sort, le dimanche suivant, il se leva et dit : « Nous lépreux, nous savons que Dieu nous aime ! »

Voyez-vous son chagrin le rapprocha des autres, mais aussi du Seigneur. C’est aussi ce que CS. Lewis expérimenta, son chagrin le rapprocha du petit garçon et de Dieu.

Et l’histoire que nous voyons aujourd’hui est une histoire où Jésus se rapproche de Marthe et de Marie, en pleurant avec elles.

C’est une histoire incroyable. Elle révèle Jésus comme étant la Résurrection et la Vie. Mais elle montre aussi que Dieu nous aime et combien il peut ressentir notre douleur quand on souffre. Elle prouve qu’il se soucie énormément de nous.

Alors quelle doit être ma réaction face à ses révélations ? Je crois que cette prière que j’ai trouvée dans un livre l’exprime bien :

« Cher Seigneur,

Merci pour le plus court, mais aussi le plus doux des versets de la Bible, pour ces mots : « Jésus pleura ! »

Merci pour ces larmes qui ont coulé si librement. Elles donnent non seulement dignité à mon propre chagrin, mais aussi elles m’offrent la liberté d’avoir des émotions !

Aide-moi à réaliser que si la mort d’un proche était difficile pour toi, qui étais la Résurrection et la Vie, alors je n’ai pas besoin d’être honteux, quand elle s’avère difficile pour moi.

Merci Seigneur pour le magnifique tribu que tes larmes offrent aux morts, qui leur disent qu’ils étaient aimés et qu’ils nous manqueront.

Merci parce que tu me montres à travers cette histoire, que tu sais ce que ça signifie de perdre un bien aimé ; parce qu’à travers ces versets, tu me montres que lorsque je m’approche de toi dans la peine, tu sais ce que je ressens.

Merci parce que mes larmes peuvent faire couler tes larmes.

Aide-moi à suivre ton exemple et à pouvoir pleurer avec ceux qui pleurent.

Aide-moi à ressentir la peine qu’ils ressentent… l’incertitude… la peur… le poids… le regret… la douleur.

Je te prie aujourd’hui pour tous ceux qui ont perdu un être bien-aimé, pour celui qui pleure la perte d’un parent, d’un enfant, d’un de ses grands-parents, d’une sœur, d’un frère ou d’un conjoint. Je remets entre tes mains, tous ceux qui comme Marthe ou Marie crient : « Si seulement Seigneur, tu avais été là ! » Dans le brouillard de leurs émotions, causées par la perte d’un proche, aide les à voir que tu étais là, et que tu es encore là en train de pleurer avec eux. »