Série sur Jean (ch. 6: 14-59)

Le Pain de Vie

Introduction:

Je vous souhaite à tous la bienvenue. Si vous avez une bible, je vous demande de l’ouvrir et d’aller en Jean chapitre 6. Nous continuons aujourd’hui avec notre série d’étude dans ce livre et la section sur laquelle nous nous penchons va du verset 14 à 59.

C’est une longue section, nous n’aurons donc pas le temps de tout voir dans le détail, mais nous en retirerons l’essentiel.

Le sermon de ce jour est intitulé « Pain de Vie ».

Avant de plonger dans ce passage, laissez-moi souligner que c’est un texte ardu et difficile à comprendre. A travers les siècles, de nombreuses personnes s’y sont cassées les dents et ont tiré de mauvaises conclusions. Ces mauvaises conclusions ont donné cours à de faux enseignements et à des mauvaises doctrines.

Alors en approchant ce texte, il nous faudra être prudent de bien regarder au contexte immédiat et au contexte un peu plus large du livre de Jean. Je pourrais dire qu’en naviguant ces eaux, il nous faudra être prudent d’éviter certains bancs de sable, certains écueils qui pourrait nous faire chavirer loin du vrai christianisme.

Ceci dit, je vous rappelle le contexte. C’est la saison de la Pâque (selon v.4), Jésus est dans une région reculée près de Bethsaida. Les foules viennent à lui pour chercher des remèdes miracles, en oubliant tout. Quand Jésus voit tous ces gens, loin de chez eux, sans rien pour se nourrir, il en a compassion et il décide de faire un miracle qu’il utilisera pour enseigner des choses spirituelles.

5000 hommes s’asseyent donc< /b> non loin de lui. A cela, il faut ajouter les femmes et enfants. Et la distribution de pain commence. Avec 5 pains et 2 poissons, Jésus parvient à nourrir tout le monde, et 12 paniers sont récoltés en tant que reste à la fin.

C’est une expérience incroyable ! Aucun humain normal n’aurait pu faire ça. J’imagine que les apôtres doivent être ahuris. Ca me rappelle l’histoire du petit enfant qui un jour raconte le récit de Moise et de la mer rouge à sa maman. Il vient juste de sortir de la classe pour enfants à l’église. Mais il la raconte ainsi : « Maman, quand ils sont arrivés à la mer rouge, Moise a appelé tous ses ingénieurs et ils ont construit un énorme pont, pour que tout le peuple puisse traverser et échapper à Pharaon. Et puis quand ils sont arrivés de l’autre côté, l’armée de Pharaon a essayé de les suivre. Moise a alors commandé une attaque aérienne. Ils ont envoyé des flèches enflammées et de la dynamite. Quelques minutes après, le pont a explosé et a tué Pharaon et toute son armée. » La maman en entendant cela est un peu surprise. Elle n’est pas une experte de la bible, mais elle sait qu’il n’y avait pas de pont dans l’histoire qu’on lui avait racontée étant enfant. Alors elle le regarde d’un peu plus près et elle lui dit : « Arnaud, est-ce vraiment ce qu’on t’a raconté ? Est-ce que c’est vrai ? » Le petit garçon est un peu surpris, il se recule un peu et il répond : « Non maman, mais si je te la racontais ce qu’ils m’ont raconté, tu ne me croirais jamais ! »

Vous voyez les miracles sont durs à croire, mais ils sont vrais.

Ce miracle où Jésus nourrit les 5000 est difficile à concevoir, mais c’est la vérité. D’ailleurs, c’est tellement vrai qu’en voyant ça, les foules essayent de prendre Jésus et de le faire roi (aux versets 14 et 15 « … »)

Mais lui n’est pas intéressé par cette possibilité, alors il se retire. Les pré-millénaristes devraient souligner ces versets. Le but de Jésus n’était pas de fonder un royaume terrestre. Il ne voulait pas un trône physique sur la terre. S’il l’avait voulu, il en aurait eu la possibilité ici, suite à ces événements.

Nous lisons donc dans le texte qu’il renvoya ses disciples avec la barque qui les avait amenés là. Jésus n’alla pas avec eux. Le texte nous dit qu’il les rejoint plus tard en marchant sur les eaux. Vous vous imaginez ?

Regardons maintenant aux versets 22 à 25 « … ». Quand les foules retrouve donc Jésus, elles sont désorientées. Comment se peut-il qu’il est arrivé là avant eux ? Il n’y a pas de moyen naturel de faire ça.

Des milliers d’yeux ont vu qu’il n’était pas dans la barque avec les apôtres la veille. Ces gens savent qu’un homme normal ne peut pas faire ça.

En voyant ces choses, ils sont forcés de reconnaître que la main de Dieu est sur lui.

Comment pourrions-nous aussi penser autrement ? S’il n’y avait pas d’autres barques avant le matin, comment Jésus aurait-il pu rejoindre les apôtres à moins qu’il n’ait marché sur l’eau ?

5000 témoins ont vu de leurs yeux que Jésus n’avait pas pris de bateau et ils ne pouvaient contredire le miracle.

Ceci dit, comment Jésus les accueille-t-il ? Avec des compliments ? Non avec un des sermons des plus sévères, des plus durs qu’il ait jamais donné. Regardez les versets 26 à 27 « … »

Les foules ne suivaient pas Jésus parce qu’elles avaient compris par ses miracles qu’il était vraiment le Fils de Dieu, mais parce qu’elles voyaient en lui le moyen de répondre à leurs besoins physiques.

Elles étaient fixées aux choses de ce monde et leurs pensées ne parvenaient pas à se tourner vers Dieu et sa volonté pour leur vie.

C’est un peu comme si Jésus essayait ici de leur dire : « Vous ne pouvez pas penser à vos âmes, par faute de trop penser à vos estomacs. »

En entendant cela, les foules sont choquées. « Que devenons-nous faire alors pour être un avec Dieu et avoir la vie éternelle ? » (Paraphrase v.28)

Que répond Jésus ? « Croyez en moi ! Vous avez ici en moi, devant vos yeux, plus que Moise a pu donner aux ancêtres. Vous avez ici plus que la manne. Il y a le pain qui peut donner la éternelle.

Regardez au verset 35 : « … » Ces mots doivent exploser dans leurs oreilles. Jésus dit : « Je suis » littéralement Yahvé ou Jéhovah.

Ces mots sont identiques à ceux qui ont raisonnés aux oreilles de Moise quand il se tenait devant un buisson enflammé.

En un sens, Jésus clamait sa déité ici, son égalité avec Dieu. Non seulement ça, mais il dit : « Je suis le seul qui peut vraiment combler vos vrais besoins ! » « Je suis celui qui peut prendre soin de la soif et de la faim de votre âme pour toujours. »

Vous pouvez vous imaginer comment ces paroles passent. Le verset 41 dit que les juifs sont incrédules. Ils murmurent, mais dans le mauvais sens, comme les israélites dans le désert.

Ils sont offensés par ses déclarations. Comment Jésus peut-il être le pain de vie, alors qu’il est le fils d’un charpentier ? Comment peut-il venir du ciel, alors qu’il a des parents terrestres comme tout le monde ?

Alors voila ce que Jésus répond, aux versets 43 à 45 « … »

Attention à ces mots ! Il y a un écueil ici qui risque de vous envoyer là où vous ne devez pas aller.

Calvin, en étudiant ce passage, a conclut qu’aucun homme ne pouvait croire à moins que Dieu ne l’ait choisit à l’avance et n’ait travaillé en lui, de façon particulière dans ce sens. Cette façon de voir les choses s’appelle « La grâce irrésistible ».

Ceux qui croient en cette doctrine disent que Dieu prédestine certains à croire et qu’il met en eux un don particulier dans ce but. Suite à ce don, ces élus ne peuvent que répondre à la grâce divine, ils n’ont pas d’autre option. Ne pas croire leur est impossible. La volonté personnelle n’a rien avoir avec le choix final. D’où les termes, la grâce irrésistible.

Le revers de la médaille, à laquelle ils croient, c’est bien sûr que les autres sont prédestinés à ne pas croire. Peu importe leur bonne volonté, ils seront perdus.

Mais ce n’est pas ce que Jésus enseignait dans ces versets. Regardez en Jean 12 :32, nous y trouvons la même expression qu’en Jean 6 :44. Il est dit : « … »

Pourquoi ce passage est-il signifiant ? Parce que si l’attraction qu’un homme ressent en Jean 6 :44 est irrésistible, alors il faut interpréter de façon constante Jean 12 :32. Là aussi, l’attraction doit être irrésistible.

Mais si c’est vrai, alors tous les hommes au monde croiraient en Jésus et seraient sauvés, selon Jean 12 :32. Mais nous savons que ce n’est pas le cas. Jésus ne dit-il pas que beaucoup sont appelés, mais peu sont élus (Matth. 22 : 14) ? L’attraction n’est donc pas irrésistible.

Et pour être de bons exégètes, Jean 6 :44 doit être gardé avec son contexte immédiat. Quel est-il ? Le verset 45, ce verset qui explique comment Dieu attire les hommes à lui. Ce n’est pas par un don particulier, c’est avec sa Parole écrite (cf. les prophètes).

Celui, qui étudiait les Ecritures et qui avait un cœur honnête, finissait attiré par Jésus. Etant étudiant des prophéties, il voyait que Jésus était celui qui devait venir.

De la même façon, celui qui veut croire aujourd’hui, doit être enseigné par Dieu et attiré par sa Parole. Il n’est pas question de grâce irrésistible. Il faut lire ce livre et étudier ce livre. Personne ne peut croire sans lui. C’est pour cela qu’il faut prêcher la Parole à toute la création !

Ceci dit, maintenant vous savez que Jésus n’est pas en train de dire : « Vous ne répondez pas à mon appel parce que vous n’êtes pas choisi », mais plutôt : « Vous ne répondez pas à mon appel parce que vous n’êtes pas des étudiants de la Parole. »

Ensuite, il continue et dit ceci, du verset 51 à 58 « … »

« Je suis le pain de vie ! » Une seconde Seigneur, es-tu en train de dire qu’il faut littéralement te manger et te boire ? Veux-tu vraiment que je devienne un cannibale ?

Non ! Ne ratez pas ce qu’il essaye de dire. Il ne parle pas de cannibalisme. Rappelez-vous que Dieu a toujours interdit de manger du sang (que ce soit à Noé, Gen.9 :4 ou dans la loi, Deut 15 :23). Il l’a encore répété par la plume des apôtres en Actes 15 :29.

Alors de quoi Jésus parlait-il ?

A travers les siècles, certains ont regardé à ce passage et ont dit : « Jésus parlait du repas du Seigneur ».

L’église Catholique a créé une doctrine à partir de cela. Elle a dit pendant longtemps que si quelqu’un ne recevait plus l’eucharistie, il ne pouvait plus avoir la vie éternelle. L’eucharistie est donc devenu un sacre.

Pour aller avec cela, l’église Catholique dit que le dimanche, le pain se change vraiment en la chair du Christ et que le fruit de la vigne se change vraiment en sang du Christ. Lorsque le prêtre dit sa prière, le Saint Esprit descend et transforme miraculeusement les éléments de l’Eucharistie. Le pain et le fruit de la vigne garde leur goût d’origine, mais ils sont véritablement le corps du Christ.

Cette doctrine s’appelle la transsubstantions. Mais ce n’est pas ce que Jésus enseignait ici. Cet enseignement n’a d’ailleurs pas existé durant les premiers centenaires. Ce n’est qu’au 4ième siècle que cette doctrine a vu le jour.

Jésus utilise un temps aoriste en grec lorsqu’il dit celui qui boit mon sang et qui mange ma chair. Pour ceux d’entres nous qui ne sont pas des experts en grec, ça signifie que l’action doit être faite une fois et une fois seulement. Elle n’est donc pas répétée de semaine en semaine. Le texte ne peut donc pas s’appliquer au repas du Seigneur.

De plus tous ceux qui prennent le repas du Seigneur ne sont pas sauvés pour autant.

La vraie signification du texte, c’est que pour vivre il faut intégrer Jésus, tout Jésus au centre de son être. Jésus est en train de dire : « Vous voulez la vie éternelle, la vie abondante ? Alors prenez moi au plus profond de votre cœur. » Ca c’est ce qu’un homme fait au moment du baptême (voir en un sens Gal. 3 :27)

Je suis presque à court de temps. Alors je m’arrête ici et je présente 3 leçons hors de tout ceci.

I. Ne poussez pas Christ à être ce qu’il ne peut être.

Première leçon, ne poussez pas Christ à être ce qu’il ne peut pas être. En tant qu’humain, nous avons cette tendance de vouloir pousser les autres à être comme nous, à penser comme nous, à agir selon nos choix.

C’est souvent ce qu’on fait avec Dieu. On essaye de lui imposer notre volonté, plutôt que de se soumettre à la sienne, plutôt que de le laisser nous montrer qui il est et ce qu’il veut.

Les juifs voulaient faire un roi terrestre hors de Jésus. Au point, qu’il dut partir loin d’eux parce qu’il ne pouvait pas les raisonner.

N’avons-nous pas souvent cette tendance ? Qui voyons-nous aujourd’hui en Dieu ?

Les Français le voient et le veulent comme un Dieu qui pensent comme les Français, les américains comme un Dieu qui pense comme les américains, les italiens…

Les riches le voient comme un Dieu qui…, les pauvres comme…, les éduqués comme…, les non instruits comme… et ainsi de suite. Les émotifs le voient comme un Dieu émotif, les relax comme…

Mais cette image de Jésus, qui quitte les 5000, nous montre qu’on peut errer quand on essaye de pousser Jésus dans notre moule.

Il est Seigneur, et c’est à lui de me dire ce que je suis supposé être et non l’opposé.

Ca c’est la première leçon. Alors pensez-y, essayez-vous de mettre Dieu dans votre boite aujourd’hui ? Ou avez-vous de lui, la vraie image que nous donne la bible ?

II. Nos vrais besoins sont spirituels.

Nos vrais besoins dans cette vie ne sont pas l’eau, la nourriture, la liberté physique. Ils sont spirituels.

Regardez à la foule dans cette histoire. Elle court à Jésus pour satisfaire sa faim physique. Elle court à Jésus pour trouver un roi qui les mènera à la bataille, puis à la liberté physique.

Et Jésus les arrête et leur dit que ce qu’ils cherchent, ce n’est pas vraiment ce dont ils ont besoin. Plutôt que de nourrir leurs estomacs, il veut nourrir leurs âmes. Il dit ce dont vous avez vraiment besoin, c’est de Dieu.

En un sens, il redéfinit les besoins primaires et les besoins secondaires. Les hommes disent que les besoins primaires sont l’eau, la nourriture, l’air. Mais Jésus dit que c’est le contraire. Ca c’est nos besoins secondaires. Dieu dans nos vies est un besoin primaire.

Je me demande combien de fois, je me trompe comme ces foules ? Combien de fois ne suis-je pas aveugle concernant mes besoins spirituels, à cause de mes désirs physiques ?

D’ailleurs aujourd’hui, pourquoi est-ce que je vais à Jésus ? Est-ce pour échapper à un mauvais travail et trouver un meilleur emploi ? Est-ce parce que ma santé a disparu et que je veux la retrouver et guérir ? Est-ce parce que je veux être plus riche, avoir un meilleur mariage ? Il peut me donner tout cela, mais est-ce que mes désirs vont au-delà de ces choses physiques ? Est-ce que je veux faire l’expérience d’être un avec lui ? (Idem au fait qu’une fille veut plus d’un homme qu’elle aime que coucher avec lui)

C’est incroyable comme parfois nous sommes consumés par ce qui nous fait face de jour en jour et comme nous en oublions de regarder au plus grandes questions de la vie.

Ce que j’apprends ici, c’est que la religion qui ne cherche pas une relation intime avec Jésus pour être un avec le Père n’est pas vraiment une vraie religion.

Alors êtes-vous éveillés aux réalités spirituelles et le recherchez-vous pour les choses spirituelles aujourd’hui ?

III. Jésus veut plus que tout, une relation avec moi.

Troisième et dernière leçon. Je la tire du verset 53 « En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez…, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. »

Ce que Jésus veut aujourd’hui de chacun de nous, c’est de faire partie de nous. Il désire être plus proche que n’importe quel roi avec ses sujets. Il veut être plus proche que n’importe quel général avec ses armées, que n’importe quel rabbin avec ses étudiants.

Il veut être comme le pain que nous digérons et que nous absorbons en entier dans nos cellules. Il veut être comme le sang dans nos veines, aussi proche que l’air dans nos poumons, que la moelle dans nos os.

Sommes-nous proches de lui aujourd’hui ?

Voulez-vous vraiment la vie éternelle ? Alors laissez Jésus entrer dans toutes parties privées de votre vie. Laissez-le être présent quand vous êtes avec votre femme, quand vous êtes avec vos amis, avec vos enfants, à l’école, au travail, laissez le être présent quand vous faites vos comptes, quand vous allez vous divertir !

Pourquoi ? Parce comme le pain de vie, il rejette celui qui veut lui offrir moins que 100% de son être.

Conclusion:

Donc aujourd’hui, je vois 3 leçons. 1) Ne le poussez pas dans votre moule 2) Que notre besoin de lui dépasse nos besoins physiques et 3) Jésus veut plus que tout une relation avec moi. Quelle sera notre réponse ? Aujourd’hui le rejetterons-nous comme la foule le rejeta, ou dirons-nous comme Pierre au verset 68 : « … »