De l’ordre, s’il vous plait !

Série sur Jean (ch. 2 :13-17)

Introduction :

Si vous avez une bible, je vous invite aujourd’hui à la prendre et à l’ouvrir en Jean 2, versets 13-17. Ce sera la section que nous allons étudier.

Le titre de mon sermon est « de l’ordre s’il vous plait ! ». Vous allez voir dans un instant pourquoi.

Si vous regardez au titre de la section que nous allons lire, vous voyez qu’il s’agit de la venue de Jésus au temple de Jérusalem.

Juste avant cela, Jean nous a parlé d’une fête de mariage et encore avant de la rencontre de Jésus avec certains disciples. C’est un peu comme s’il nous introduisait à une multitude de situations pour vraiment nous permettre de mieux connaître le Christ.

C’est important de faire ainsi. Car parfois on souhaite que les gens s’engagent à suivre quelqu’un ou à s’unir à une cause, sans qu’ils ne connaissent vraiment qui ou ce qu’ils vont servir. C’est une bêtise !

Combien de fois n’avons-nous pas fait d’erreurs de jugement, justement parce que nous avons été trop vite pour nous engager ? Combien de mariages n’ont pas terminé en divorce parce que des jeunes gens se sont mariés trop vite et n’ont pas vraiment pris le temps de se connaître ?

Combien de fois ne nous engageons-nous pas parce que la tête d’une personne inspire confiance ? Pourtant comme on le dit, l’habit ne fait pas le moine.

C’est pour toutes ces raisons qu’il faut prendre le temps de connaître une personne avant de s’engager envers elle. Pour vous qui n’êtes pas mariés, prenez le temps le jour où vous rencontrerez quelqu’un qui vous plait.

Observez votre petit ami ou petite amie dans diverses circonstances, dans les bonnes et les mauvaises. Les conseillers maritaux disent qu’il faut plus ou moins 2 ans pour bien se faire une opinion, 2 ans pendant lesquels on voit les réactions de l’autre quand il est reposé, mais aussi fatigué, quand il est décontracté, mais aussi stressé. C’est seulement en observant l’autre dans multiples circonstances qu’on peut juger de sa vraie personnalité.

Le Saint-Esprit connait ce principe. C’est pour cela qu’il a inspiré Jean pour nous présenter Jésus dans un éventail de circonstances. C’est un peu comme s’il nous disait, pour bien le comprendre il ne faut pas s’arrêter à une ou deux histoires. Il faut voir Jésus lors des fêtes de mariage, il faut voir Jésus lorsqu’il allait à l’église, lorsqu’il était à la maison ou en voyage…

Voyons donc Jésus lorsqu’il alla à Jérusalem. Lisons les versets 12 à 17 : « … » Jean nous dit donc que c’était l’époque d’une fête juive, laquelle ? Verset 13, la Pâque. La Pâque était une des fêtes religieuses principales chez les juifs, si pas la plus importante.

En cette occasion, les Israélites venaient du monde entier à Jérusalem. Ce n’est pas que c’était une obligation, comme le pèlerinage à la Kaaba. Seuls les males adultes, vivant dans une circonférence de 15 km autour de Jérusalem, avait l’obligation de se rendre à la ville sainte ce jour-là.

Mais les juifs, qui étaient disséminés dans le monde entier en ce temps, n’oubliaient pas leur pays, leur Dieu et leur foi ancestrale. C’était le rêve de chaque juif de revenir au moins une fois dans sa vie, dans son pays d’origine, en terre promise, pour célébrer une Pâque au temple de Jérusalem.

Donc l’histoire nous apprend que souvent durant cette festivité, la ville accueillait près de 2 millions et demi de personnes.

Tous ce juifs avaient deux obligations, s’ils se retrouvaient à Jérusalem lors de la Pâque:

  1. Il devait aller au temple se recueillir
  2. Il devait offrir un animal en sacrifice pour leurs péchés

Les dirigeants le sachant, avaient vu en cela une opportunité pour s’enrichir. Les historiens nous disent que même le grand prêtre se livrait à un commerce honteux.

D’abord pour entrer au temple, il faisait payer une taxe aux croyants. Et pour s’acquitter de cette taxe, il fallait payer avec une monnaie bien spécifique.

Les prêtres n’acceptaient que le shekel galiléen, ou les shekels du temple. La monnaie grecque ou romaine était considérée impropre ou souillée. Elle était bonne pour s’acquitter de n’importe quelle dette, sauf celle envers Dieu.

Pourquoi était-ce une arnaque ? Parce que les gens qui venaient du monde entier ne pouvaient changer leur argent qu’aux bureaux de change qui se trouvaient au temple. C’est là que les commerçants travaillant pour les prêtres avaient établi résidence et dressé leurs tables, dans une des cours du temple.

Donc éliminant toute compétition, il faisait payer de lourdes charges pour leurs services.

Tout était payant. Or cette taxe pour entrer au temple était déjà l’équivalent de deux jours de travail. Pour adorer il fallait donner beaucoup sur des salaires qui étaient en général des salaires de misère.

Et entrer adorer était normalement une obligation religieuse, même pour le pauvre. Et le pauvre aussi devait payer !

Dieu normalement avait fait les choses pour que nul ne se voie exclu de l’adoration. Si on était riche, sa loi disait qu’il fallait venir offrir un taureau. Si on était de la classe moyenne, sa loi disait qu’il fallait offrir un agneau. Mais pour le pauvre, Dieu avait fait le nécessaire pour qu’il puisse venir et offrir simplement un couple de tourtereaux.

La taxe changeait la donne. Mais il y avait pire que cela.

Je vous ai dit que souvent les gens venaient de loin pour célébrer la Pâque à Jérusalem. Pour tous ces voyageurs, il était difficile d’amener avec eux un animal.

Imaginez-vous voyager avec un mouton ou une vache pour 500km avec les moyens de l’époque. Rappelez-vous à ce moment, il n’y avait pas de voitures. Les routes étaient ardues et infestées de voleurs. Or quand il y a des voleurs, on veut pouvoir s’enfuir ou être libre de ses mouvements. C’est dur de courir si on a un mouton ou un taureau avec soi.

Et même si on enlève le problème des voleurs, si on amène un agneau ou un taureau, que doit-on penser à faire ? A le nourrir. Mais il n’y a pas beaucoup d’herbes sur les bateaux, ni sur la route de Jéricho qui ressemble à un désert montagneux.

La meilleure solution était donc de voyager avec une bourse et de s’acheter un animal, selon ses revenus, à Jérusalem.

Mais là aussi, les prêtres avaient trouvé un moyen de se remplir les poches. C’est eux qui vendaient les animaux utilisés pour les sacrifices.

Il faut savoir que le temple avait ses inspecteurs. Ces hommes avaient été mis en fonction au départ, pour empêcher que les gens n’offrent à Dieu des animaux handicapés ou imparfaits. Ce qui était une bonne chose. Ça empêchait les dérives.

Mais avec le temps ces inspecteurs étaient devenus les commis d’un commerce malhonnête. Ils refusaient systématiquement les animaux achetés hors du temple.

Résultat, les ventes étaient faites à des prix exorbitants. Un pauvre homme qui pouvait acheter des colombes pour 4 euros à l’extérieur, de belles colombes, se les voyait refusée. A la place, il devait payer 15 euros pour le même animal dans la cour des païens.

A votre avis, quel était le résultat ? L’adoration au temple n’était plus possible pour le pauvre. Il ne pouvait plus obéir à Dieu et communier avec son rédempteur.

Pas seulement lui, mais aussi le païen.

Pourquoi ? Car c’est dans la cour du temple réservée aux païens que se dressaient les tables et que s’effectuait tout ce commerce. Imaginez-vous essayer de prier et d’avoir des moutons qui crient, des taureaux qui meuglent, des pièces qu’on lâche sur des tables de pierre, des gens qui crient parce qu’ils se disputent pour des prix… Déjà ici c’est dur de se concentrer quand on a des enfants qui pleurent.

Imaginez-vous les gens qui se bousculent, les bruits, les odeurs, parce que les animaux ça n’attend pas pour des toilettes en porcelaine. Ce n’était plus possible de vraiment se recueillir pour les païens.

Mais dans l’esprit du juif, qu’est-ce que le païen représentait après tout ?...

C’est dans ce contexte que Jésus arrive au temple.

Il vient juste d’être baptisé et de commencer son ministère.

Quand il rentre, il voit du business, plutôt que des gens qui adorent et la bible dit qu’il en devient si furieux, qu’il se fait quoi ?

Un fouet de cordes et il commence à nettoyer le temple.

Son regard doit faire peur aux gens ! Imaginez-vous un gars en colère avec un fouet. C’est pour les animaux, je pense. Mais il retourne tout de même les tables. Ce qui n’est pas une excuse pour la violence. Sa colère était motivée par la défense du bien et non de sa propre personne.

D’ailleurs comment le texte se conclut-il, au verset 17 ? « Le zèle de … » Nous y reviendrons la semaine prochaine.

Pour l’instant je voudrais retirer plusieurs autres leçons de ce passage. 3 choses que je voudrais faire remarquer à travers tout ceci.

I. Première leçon : Le culte doit conserver son côté accueillant pour tous.

Il faut vraiment que nous soyons prudents lors de nos moments d’adoration.

Nous nous devons de faire le maximum, pour que les cultes soient des instants privilégiés, signifiants et accessibles à tous.

Nous voyons à travers ce texte de Jean, que les dirigeants juifs furent sévèrement repris par Christ parce qu’il faisait de la maison de Dieu une maison de commerce et empêchait le pauvre et le païen d’y adorer le Seigneur.

Pour nous ça se traduit ainsi, y a-t-il quoi que ce soit dans nos assemblée qui empêche un certain groupe de personnes d’adorer Dieu lors de nos cultes ? Avons-nous dressé des barrières, peut-être même inconsciemment ?

Une autre façon d’aborder la chose, c’est de regarder à l’exemple de Dieu qui cherchait à accueillir le plus grand nombre à son temple.

Faisons-nous nous aussi, tout notre possible pour que tout visiteur soit le bienvenu et ne se sentent pas exclu de la présence du Seigneur ?

Attention, car il serait facile de penser à ce que les autres font mal et d’oublier de s’examiner soi-même. Mais concentrons l’examen sur nos propres personnes.

Est-ce que parfois j’ai une attitude qui refoule les autres adorateurs, qui les empêcherait d’une façon quelconque de se recueillir ?

Ça pourrait être des propos négatifs et injustes que j’aime dire à certains avant les cultes, ça pourrait être le refus de dire bonjour à certains et de rester dans mon petit groupe d’amis, de personnes qui parlent juste la même langue, qui ont juste le même âge, ça pourrait être le fait que j’aime parler et blaguer avec d’autres durant le culte plutôt que de chanter et me concentrer sur Dieu…

En Jacques 2 : 1-8, voila comment ça se manifestait dans l’église « … »

Si Dieu veut accueillir tout le monde et rendre ses moments d’adoration propices à la communion, ne nous faut-il pas en faire autant ?

Je pense si Jésus était ici physiquement aujourd’hui, il nous aiderait à adopter la bonne attitude, en se fâchant parfois si nécessaire. Le culte est important pour lui.

II. Deuxième leçon : le temple doit être purifié.

Dans quel état est notre temple aujourd’hui ?

Comprenez bien ma question. Je ne parle pas de ce bâtiment. Qu’est-ce que le temple de Dieu de nos jours ?

Regardez en 1 Cor. 3 :16 « … » Dieu n’est plus physiquement présent dans une maison faite de mains d’hommes, de bois et de pierres. Il vit dans des maisons de chaire.

Au baptême, il est descendu s’installer en nous, en la personne de son Esprit. Il a pris résidence dans nos cœurs, mais pas comme une possession par un esprit démoniaque.

Quelle est la particularité d’une possession démoniaque ? Que fait un mauvais esprit lorsqu’il habite en un homme ? Il change cet individu contre son gré. Il ne lui laisse pas le choix.

Dieu lui nous donne toujours le choix.

Alors transposons les choses avec le temple qui est le nôtre aujourd’hui. Si Jésus venait me voir ce soir, s’il me regardait avec ses yeux perçants, que verrait-il en moi ?

Quelle serait alors sa réaction ? Serait-ce avec la même sévérité qu’en Jean 2, qu’il me traiterait ?

Mon temple est-il pollué par l’irrévérence, par l’iniquité, par des choses qui m’empêchent de communier avec lui comme je le devrais ?

J’aime une petite histoire que nous trouvons dans l’ancien testament durant la période des rois.

Vous rappelez-vous du monarque Ezéchias ? Durant 29 ans il régna avec justice sur Juda. Il essaya vraiment de faire de son mieux, de suivre l’exemple de David.

En conséquence, Dieu le bénit comme peu d’autres. Et la bible lui rendit ce témoignage : « Ezéchias mit sa confiance en l’Eternel, le Dieu d’Israël. Parmi tous les rois de Juda qui lui succédèrent ou qui l’avaient précédé, aucun ne l’égala. » 2 Rois 18 :5

Mais quand on arrive en 2 Rois ch. 20, Ezéchias est malade. Il va tellement mal qu’il est proche de la mort. Dieu lui envoie le prophète Ésaïe avec un message. Regardez au chapitre 20 : 1 « … ». J’aime comme la bible en Français Courrant le traduit. Elle dit : « C’est le moment pour toi de régler tes affaires ! ».

La bible anglaise dit : « … de mettre de l’ordre dans ta maison ».

Ces passages parlent de mettre de l’ordre dans les choses physiques. Mais dans le Nouveau Testament, en lisant 1 Corinthiens 3 ou Jean 2, ce que nous voyons c’est que Dieu nous invite à mettre de l’ordre dans notre maison spirituelle, parce qu’il ne vivra pas dans une maison sale.

Peut-être est-ce cela que Paul a essayé aussi de dire aux chrétiens de Thessalonique, en leur écrivant de ne pas éteindre l’Esprit. Parce qu’un chrétien, après son baptême, peut renoué ses liens avec Satan et salir tellement sa maison que Dieu s’en verra chassé par l’amas d’immondices.

Frères, nous pouvons tellement souiller notre temple, que Dieu s’en voit forcer de fuir.

C’est pour cela que Paul disait en 1 Cor. 9 :27 « … »

Il voulait garder son temple sain, afin que Dieu puisse continuer à y résider. Et moi ?

III. Troisième et dernière leçon : Il n’est pas facile de conserver une vie pure

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais cette histoire se répète deux fois lors du ministère de Jésus.

Je ne dis pas qu’elle est répétée deux fois. Je dis l’histoire se répète deux fois durant le ministère du Christ.

Une première fois, Jésus nettoie le temple, après son baptême, au début de son ministère, juste après les noces de Cana. Ensuite, une seconde fois il nettoie le temple à la fin de son ministère (il faut lire Matthieu, Marc et Luc pour le voir), c’est juste avant sa mort, après son entrée triomphale dans Jérusalem sur l’âne.

Ce fait est important et nous aide à retirer notre dernière leçon. Vous voyez, je suis convaincu que les vieilles habitudes disparaissent très difficilement. Et je vois ici, ce principe illustré.

Jésus chassa les gens. Je suis sûr que ce fut marquant, du moins pour un temps.

Mais le péché était si ancré en eux, que Christ fut obligé de s’y reprendre à une deuxième fois.

Les vieilles habitudes reprirent le dessus.

C’est comme la poussière dans nos maisons qui n’arrête pas de revenir.

Frères, après le baptême, je suis lavé de mes péchés, mais mes vieilles habitudes sont résilientes. Elles sont difficiles à perdre.

Satan revient encore et encore à la charge pour m’aider à souiller mon temple. Alors chacun de nous a la responsabilité de se dresser contre lui et de conserver sa maison propre.

Parce que comme quelqu’un l’a dit : Si Dieu ne peut pas vivre dans mon temple aujourd’hui, ne pensons pas un instant que je pourrai vivre dans le sien plus tard !

Conclusion :

Ma maison est-elle en ordre ? Ma vie est-elle un sanctuaire pour lui ? Que notre culte soit invitant, que notre vie soit sanctifiée et que nos vieilles habitudes soient crucifiées !