Si vous avez une bible, je vous invite à l’ouvrir en Jean ch. 6. La section que nous étudierons dans un instant va du verset 1 à 15. J’ai intitulé mon sermon: “Qu’y a-t-il aujourd’hui dans votre sac?”
Avec ce titre, nous abordons cette après-midi l’histoire bien connue de la multiplication des pains. Lisons ensemble les versets 1 à 4 : « … ».
Vous savez que dans le chapitre précédent, Jésus venait juste de proclamer qu’il était l’équivalent de Dieu. Suite à cela, les juifs cherchaient à le faire mourir (5 :18). Il avait donc dû quitter Jérusalem pour leur échapper et le texte du chapitre 6, nous révèle qu’il avait choisi d’aller dans le territoire à l’Est de la mer de Galilée, près de Bethsaïda.
D’après le récit dans les autres évangiles, Jésus cherchait aussi un endroit un peu reculé, où il pourrait se reposer. Mais dès son arrivée, les foules se pressaient pour venir le retrouver. Le verset 2 de Jean 6 indique que les gens le suivaient là où il allait.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu la chance de voir un président, mais en général quand ils se déplacent, c’est un peu dans les mêmes circonstances que ce qu’on lit ici.
Aux Etats-Unis, par exemple, lorsque Georges Bush voyage, les gens savent où il se rend à l’avance. On organise tout en ville pour sa présence. Si Bush est supposé arriver à 17 heures, les rues sont bouclées la veille du jour x et des personnes campent aux abords pour être aux premiers rangs. Bien sûr, même en faisant cela, ils doivent se contenter des places un peu plus lointaines, car l’avant est toujours réservé aux personnalités politiques plus ou moins importantes de la région.
Lorsque vient midi, les foules sont de plus en plus nombreuses. Deux heures avant, il faut déjà se parquer à 1 km ou 2, car il y a trop de voitures qui occupent les places disponibles. Mais jusqu’au dernier moment des gens arrivent. Savez-vous pourquoi ?
Parce qu’ils espèrent toujours avoir la chance de voir le président et s’il le faut, ils feront la file pendant des heures derrière huit milles personnes, pour avoir la chance de lui serrer la main. Ils ne repartent pas à moins qu’il n’y ait plus d’espoir.
De la même façon, ces gens qui étaient là en Jean 6, étaient prêts à tout pour voir Jésus. Ils suivaient Jésus, là où il allait, en oubliant le besoin de nourriture, le besoin d’un abri, en oubliant tout ce qui leur était essentiel, juste pour avoir la chance de lui parler, de partager avec lui leur problème. Ils étaient prêts à tout pour passer un peu de temps avec lui.
J’imagine que si vous aviez demandé à chacun pourquoi il était là, vous auriez eu des réponses bien différentes. Certains auraient probablement répondu, « par curiosité ! ». Mais il faut une bien forte curiosité pour venir aussi loin voir le Messie.
Certains auraient répondu qu’ils étaient malades et qu’ils voulaient être guéris. Certains avaient des amis qui avaient besoin d’être guéris. J’imagine que les réponses auraient été aussi variées que le nombre de personnes présentes, chacun avait sa raison. Mais ils cherchaient tous une solution en Jésus en oubliant tout.
Je me demande en lisant ceci aujourd’hui, le cherchons-nous avec la même passion ? Voyons-nous en lui, la solution potentielle à nos problèmes et sommes-nous prêts à nous rapprocher de lui, au point d’en oublier nos besoins pour la nourriture, pour un abris et que sais-je d’autres d’essentiel ? Avons-nous même ce désir d’être prêt de lui ?
Verset 5, nous dit alors ceci : « … » Jésus voit donc les besoins de la foule et il décide d’utiliser cela pour enseigner une leçon à ses disciples. Il demande donc à Philippe comment il peut faire face à la situation.
Pourquoi le demande-t-il à Philippe ? Certains diront que c’est parce que Philippe avait grandi non loin de là, dans la ville de Bethsaïda. Il connaissait donc la région, si quelqu’un savait où se trouvait un boulanger, c’était lui.
C’est probablement vrai, mais je pense que le texte nous indique une autre raison. Regardez le verset 6 : « … » Jésus voulait tester Philippe car il connaissait comment son disciple réfléchissait.
Selon ce que je vois au verset 7, Philippe était un grand réaliste, il avait l’esprit calculateur. « … » En voyant la foule, ce disciple faisait rapidement ses divisions. Il y avait 5 milles hommes, plus les femmes et les enfants et pour les nourrir ne serait-ce que de quelques bouchées, il fallait l’équivalent de plus de 8 mois de salaire.
Il faisait vite le tour de la question et en voyant la situation, sa réponse était simplement, c’est impossible ! Impossible, impossible !
Le texte ne le mentionne pas ici, mais selon Marc 6 : 38 Jésus envoie alors ses disciples pour voir combien de nourriture ils peuvent trouver.
Imaginez-vous la pensée de Philippe alors qu’il part chercher le camp, où pourrait-il trouver autant de pains, il n’y a pas de chariots visibles, remplis de pains aux environs. Pourquoi chercher quelque chose de futile ?
Remarquez que dans le texte, Philippe revient sans aucune solution. C’est André qui revient avec un petit garçon qui a juste j’imagine, un petit sac contenant un pique-nique. Regardez aux versets 8 et 9 : « … »
Selon ces versets, le petit garçon ne devait pas être très riche. Il avait 5 pains d’orge, c’est-à-dire 5 pains faits avec la farine la moins chère de l’époque. Ses poissons ne devaient pas être bien grands, non plus car il n’aurait pas eu la force de porter deux gigantesques poissons. C’était un petit garçon !
Mais ce qui est signifiant, c’est le fait qu’André l’amène quand même, et que le petit garçon est prêt à partager ce qu’il a.
Remarquez il y a une petite différence entre Philippe et André. Philippe dit tout de suite, c’est impossible, il revient bredouille, tandis qu’André trouve ce qu’il peut. Même si c’est peu, il juge bon de ramener ce peu à Jésus et de lui laisser faire avec ce qu’il a.
Il met en quelque sorte ce qu’il a aux pieds du Messie, puis il lui dit : « ce n’est pas grand-chose au vu des besoins, mais voilà ce que j’ai. » Et grâce à cela, Jésus trouve maintenant le moment propice pour leur enseigner sa leçon. Il leur dit donc, au verset 10 « … », puis nous lisons jusqu’au verset 13 « … ».
Cette référence au verset 13 est intéressante. Savez-vous qu’en Israël, à la table des grands, les restes étaient toujours collectés. On appelait ces restes le « Peah ». Ces restes, ce peah, était la portion réservée aux serviteurs, afin qu’eux aussi puissent se nourrir. C’était en quelque sorte, leur pourboire, leur payement pour leurs services.
Et maintenant, les apôtres qui venaient de nourrir la foule se voyaient récompensés avec un panier chacun. Ceci devait les impressionner avec la capacité incroyable que Jésus avait de pourvoir aux besoins de tous, même dans des situations impossibles.
Ceci devait rappeler à Philippe et aux douze que Dieu est Jéhovah-Jiré.
Si vous ne savez pas ce que signifie ce nom, allez voir en Genèse 22 :12-14 et vous comprendrez.
Sans aucun doute, Philippe venait de voir un grand miracle et d’apprendre une importante leçon sur la confiance en Dieu.
Les théologiens libéraux disent que Jésus passa en ce jour, le peu du petit garçon et que tout le monde sortit aussi son propre pique-nique pour tout partager les uns avec les autres. Mais la Bible ne dit pas cela. C’est Jésus qui passa les pains et les poissons. Et chaque fois qu’il allait dans le sac pour prendre un pain, il y en avait à volonté pour donner aux gens.
Cette histoire n’est donc pas comment nous pouvons faire personnellement beaucoup avec peu, mais comment Dieu peut faire beaucoup avec notre peu.
Et je propose d’arrêter ici pour aujourd’hui et d’appliquer ces leçons à nos vies.
Je vois tout d’abord dans ce texte une leçon sur comment approcher les problèmes qui se dressent devant nous dans la vie.
Avez-vous déjà remarqué que souvent, le moins nous avons, le plus grand le problème paraît.
Par exemple, dans notre économie moderne, avoir peu de ressources signifient avoir de gros problèmes quand il faut acheter quelque chose. De la même façon, avoir une toute petite éducation signifie trouver de nombreuses portes fermées pour un emploi. Avoir une petite assurance signifie avoir de gros pépins quand un accident survient. Avoir peu représente souvent un gros problème. Et quand c’est le cas, on se décourage.
Pourtant d’après ce que je vois dans la bible, chaque miracle a toujours pris forme sur la plateforme d’un problème.
Aujourd’hui, je vous mets d’ailleurs au défi de trouver un miracle qui n’a pas commencé par un problème. Que ce soit en regardant aux eaux que Dieu a fait jaillir dans les déserts, aux cailles ou à la Manne qu’il a fournies dans des terres arides et hostiles, que ce soit aux vagues qu’il a calmées lors de tempêtes, aux guérisons qu’il a opérées lors de problèmes majeurs de santé. Tous ses miracles ont toujours été opérés sur la base de problèmes.
Les problèmes sont donc en un sens, des situations privilégiées mises en place par Dieu, pour nous aider à réaliser nos défaillances, et nous amener à nous en remettre à lui par la foi.
Ah si nous pouvions toujours réaliser cela ! Quelle différence ça ferait lorsque les ennuis surviennent.
Il faut rester convaincu qu’avec chaque problème vient l’opportunité de faire confiance à Dieu et de le voir se manifester dans nos vies pour révéler sa gloire. À travers ce texte, Jésus nous invite donc à ne pas détester nos problèmes.
Peut-être aujourd’hui vous êtes épuisés, peut-être vous êtes à bout de patience, à court d’amour, plus que vide intérieurement. Les circonstances ont peut-être demandé un prix plus élevé que ce que vous pouvez payer et vous êtes ruinés. Il y a une grande multitude et vous ne pouvez plus les nourrir. Il y a en vous moins de ressources que ce qu’il faudrait fournir. Vous avez alors un problème.
Si c’est le cas, ce n’est pas grave. C’est l’endroit pour qu’un miracle puisse commencer à se produire. Ce problème est précisément la circonstance que Dieu va pouvoir utiliser pour retourner votre pauvreté en manifestant sa richesse. Une fois que le problème est mis à jour, alors on peut adresser les possibilités.
Je dis donc, ne perdons pas courage dans les problèmes qui surviennent.
Dans cette histoire, physiquement parlant, il n’y avait pas assez de ressources pour satisfaire aux besoins de nourriture. Philippe n’avait pas d’espoir.
Sa réaction est une réaction commune dans de telles situations ! Et quand on est sans espoir, on tombe souvent dans le négativisme. On refuse de chercher les solutions, aussi infimes soient-elles et de les amener à Christ.
Par exemple, combien de fois ne perdons-nous pas notre calme, quand nous n’avons-nous pas les ressources en patience alors que nous devons faire face à une situation problématique et n’oublions-nous pas de prier?
Nous devenons faibles et inapprochables quand nos engagements, quand notre travail demande plus que ce que nous pensons pouvoir donner et on n’essaye même plus.
Oui quand nos ressources semblent être largement dépassées par les besoins, nous perdons confiance et nous réagissons mal.
Nous nous décourageons avant même de nous battre et de faire ce qu’on peut. Il y a cette montagne devant nous et puisqu’elle est énorme, on n’essaye même pas de la gravir et de la conquérir.
Par exemple, mon mariage ne va pas bien. Les difficultés avec mon conjoint sont énormes et se multiplient, donc plutôt que d’essayer, comme Philippe je dis : « C’est impossible, impossible, impossible ! » et j’abandonne.
Ou encore, je sais qu’il me faut obtenir un certain niveau d’éducation pour parvenir à me créer une bonne situation plus tard. Mais le chemin est si difficile, il est si long, si demandant, comment pourrais-je y parvenir ? Et j’abandonne avant même d’essayer.
Et parlons de nos attitudes défaitistes, même au sein de l’église. Nous savons que Dieu a besoin de conducteurs, mais si on me demande de conduire un chant, une prière, une classe, on ne veut pas. Trouve quelqu’un d’autre, Daniel ! On ne veut pas parce que ça paraît trop difficile. On regarde à la tache, puis à ses talents et on dit : « Ca m’est impossible ! »
Ca me rappelle ce qu’un athlète a déclaré un jour, lors d’une interview durant les jeux olympiques. Il a dit : « Ce n’est pas que nous sommes supérieurs aux autres. Seulement 10% de la population environ a essayé de pratiquer le sport pour en arriver aux compétitions. Et donc, il y a des tas de champions dormants qui n’ont jamais tenté leur chance. C’est pour cela que la plupart d’entre nous ne sont jamais détrônés. »
Ce que cet athlète a dit est vrai aussi pour le christianisme. La raison pour laquelle nous manquons souvent les grandes victoires, c’est parce qu’on se décourage avant même d’essayer.
Ce que je vois ici, c’est que lorsque les circonstances sont difficiles, je dois chercher le peu de ressources que j’ai et les amener aux pieds du Christ.
Ensuite c’est à lui de faire le reste. C’est une question de confiance.
Mes amis, si André et le petit garçon n’avaient pas fait ça, alors il n’y aurait jamais eu de grand miracle ce jour-là.
Il est bien possible que ce monde se voit parfois refuser des miracles, de grandes bénédictions, parce que nous n’amenons pas à Dieu le peu que nous pouvons lui amener.
Peut-être nous n’avons pas beaucoup à lui offrir dans notre vie. Oui, peut-être le peu de talent que nous avons est chose gênante, mais si on s’offre en sacrifice sur l’autel de Dieu et si on essaye quand même, alors il pourra faire de grandes choses dans son royaume.
Pourquoi ? Parce qu’un tout petit peu est toujours beaucoup dans les mains de Dieu.
Mettez une vieille balle de basket dans les mains de Michael Jordan et que croyez-vous qu’il en fera ? Mettez un vieux pinceau dans les mains de Picasso et que croyez-vous qu’il en adviendra ? Mettez un vieux violon dans les mains de Mozart et que croyez vous qu’il en sortira ? La valeur de ces choses ne dépend pas autant d’elles-mêmes, que de les mains d’experts qui les utilisent.
Aujourd’hui laissez-moi donc vous demander ce que vous avez comme toutes petites choses dans votre sac ? Comme le jeune garçon, vous êtes ici avec quelque chose en votre possession. Peut-être ce n’est pas grand chose au vu de la multitude autour de vous.
Peut-être c’est un peu de temps que vous pouvez investir dans son royaume, peut-être c’est un peu d’argent, peut-être c’est quelques talents, de toutes petites capacités, probablement c’est une combinaison de ces choses.
Comme avec le pique-nique du petit garçon, Christ peut faire de grandes choses avec ce qui est au fond de votre sac. Mais la question est : « Etes-vous prêts à lui remettre ces choses ? »
Il faut arrêter de penser que d’autres avec plus, avec mieux seront la solution au problème. Comme un enfant, il faut venir à lui et tout remettre à ses pieds.
Si vous ne pensez pas encore comme ça, que faut-il changer dans votre vie, pour que vous puissiez en arriver là ?
Je le redis aujourd’hui, c’est une question de confiance en Dieu. Et quand nous apprenons cette confiance, les résultats sont extraordinaires.
Regardons donc à ce qu’il peut faire plutôt qu’à nos propres limitations.
Que Dieu nous aide dans ce chemin, car il y a des milliers de personnes autour de nous qui ont toujours besoin d’être nourries par lui et nous sommes appelés à être ses outils.