Si vous avez une bible, je vous invite à la prendre et à l’ouvrir en Jean ch. 4. Pour la troisième fois, nous retournons à l’histoire de Jésus en Samarie. Aujourd’hui, nous nous concentrerons sur la section qui va du verset 25 à 42.
Avant de la lire, laissez-moi vous rappeler le contexte. Jésus voyage de la Judée ver la Galilée. Il est à présent sur le territoire d’un peuple, qui depuis longtemps est rival d’Israël, bien qu’ils partagent tous deux des croyances similaires. Ces rivalités ont souvent été sérieuses et à ce moment, les deux pays se détestent.
Alors qu’il arrive au puit de Sichem, Jésus a un coup de pompe. Il est midi et il n’a pas mangé. Les disciples partent donc chercher de la nourriture et laisse leur maître seul.
C’est alors que survient une Samaritaine, une femme dont la vie est une suite d’échecs et qui est désespérée pour connaître le bonheur.
Jésus qui connaît ce qui est en chacun (Jean 2 :24-25) voit automatiquement son problème et lui offre l’eau spirituel qui peut faire pétiller son cœur. Il la confronte sur son immoralité, puis il l’aide à résoudre de vieilles questions qu’elle a sur la religion.
Il lui parle comme personne ne lui a jamais parlé et la touche profondément. Au point qu’elle en arrive à lui poser une question de plus. Regardons ensemble aux versets 25 à 26 « … »
Ce fait est intéressant. Remarquez que ce sera la première fois dans son ministère où il va choisir de se révéler si directement. Jamais encore il ne l’a dit si ouvertement : « Je suis le Messie ! »
Et à qui choisit-il de le dire ? A une femme ! A une Samaritaine ! A une grande pécheresse !
Ces trois faits sont remarquables. Ils montrent la nature extraordinaire de notre Sauveur. Il aurait probablement été plus normal qu’il se révèle à un homme, juif, pieux dans ses voies.
À l’époque, les femmes n’étaient considérée comme ayant autant de valeur que les hommes. Les rabbins stricts interdisaient aux fidèles de saluer les femmes en public. Ces rabbins considéraient un mal le fait de même parler dans les rues, à leurs épouses ou à leurs filles. Ils disaient ceci dans certaines prières qu’on a retrouvé : « Seigneur je te remercie de ne pas m’avoir fait femme ! »
Ensuite, les Samaritains étaient considéré par les juifs comme des mécréants. C’était le peuple avec qui, il fallait ne rien avoir affaire. Si Jésus avait eu de la fierté patriotique, il aurait choisi de se révéler aux juifs.
Enfin, elle n’était pas de très bonne vie. Et pourtant c’est à elle qu’il apporta une belle révélation.
En d’autres termes, Jésus était loin, très loin d’être misogyne, raciste ou recroquevillé sur les gens religieux. Notre sauveur est extraordinaire dans sa façon d’aimer et de toucher tous ceux qui ont besoin de lui, sans distinctions de sexe, de race, de religion.
Il va vers tous peu importe leur passé. Mettez ce fait en mémoire, car nous y reviendrons.
Mais lisons maintenant le reste de l’histoire. Versets 27 à 30 « … »
La Samaritaine est si surprise et excitée de ce qu’elle vient d’entendre, qu’elle rentre donc dire à tout le monde au village, ce qu’elle vient de trouver. Remarquez qu’elle en laisse même sa cruche derrière elle.
Bien sûr, tout ceci met un certain temps. N’oubliez pas que le puit est à un kilomètre du bourg.
Il s’ensuit donc une conversation entre Jésus et ses disciples, lisons-la. Versets 31-33 « … »
Rappelez-vous, Jésus est resté derrière parce qu’il était fatigué. Les disciples essayent donc de lui donner à manger pour qu’il regagne des forces. Mais il refuse. Pourquoi ?
Car son esprit est ailleurs. Il est tellement pris par ce qui vient de se passer et ce qui continue à se dérouler, qu’il ne peut plus penser à autre chose. Sa fatigue et sa faim sont oubliées. Quelque chose qui vient de prendre place lui a donné du courage et des forces.
Il regarde vers la ville et il y a des gens qui arrivent à lui. Voici donc ce qu’il dit, versets 34 et 35 « … »
De quoi Jésus parle-t-il ?
Les apôtres se le demande peut-être. Rappelez-vous, ils n’ont pas entendu tout l’entretien de Jésus avec la Samaritaine. Ils ne savent peut-être pas pourquoi les foules montent à eux.
Ils se trouvent pour l’instant dans une région qui est connue pour sa fertilité. Sychar était une ville d’agriculteurs. Elle était située dans une des vallées les plus fertiles de la Palestine. On y produisait du blé et du maïs en abondance. Dans les autres endroits, il fallait au moins 4 mois pour que les champs soit prêts à être moissonnés. Mais à Sychar, les plantations grandissaient bien plus vite.
Probablement, c’est à ces champs de blé que les apôtres auraient d’abord pensé. Mais Jésus avait en vue une autre récolte.
Il faut savoir que la plupart des gens qui montaient vers lui, devaient porter des vêtements blancs. Je sais cela, car l’histoire nous rapporte que les teintures étaient chers et que seuls les riches pouvaient se payer des vêtements colorés.
Donc quand Jésus parle aux apôtres, il y a une masse grise blanche qui se dirige vers l’endroit où il est. Et en voyant cela, Jésus est profondément touché. Il en oublie ses besoins et il pense à ce que Dieu attend maintenant de lui.
Il pense juste aux enseignements qu’il va pouvoir donner et aux baptêmes qu’ils vont pouvoir faire. Le sol à Sychar est si fertile ! Il ne faut que quelques minutes, que quelques heures pour que la semence qui touche la terre ne produise des racines et ne sorte de terre et ne soit prête à être récoltée. Alors voici ce qu’il dit aux apôtres, versets 36 à 38 « … »
Qu’est-ce que ces mots signifient ? Tout simplement que Jésus est plein de joie vis-à-vis de ce qu’il voit. Il est comme un fermier qui va pouvoir bénéficier du fruit de ses efforts.
Mais plus que ça, il dit aux apôtres qu’eux aussi ont pouvoir se réjouir. Ils n’ont pas semé, ils n’ont pas parlé à la Samaritaine, mais ils vont récolter les fruits du labeur de Jésus. Ensemble, ils vont partager cette joie avec Christ, car ce qui compte aux yeux de Dieu, ce n’est pas qui fait quoi, quelle position un a plutôt que l’autre, mais c’est que tous participent à cette tâche aux conséquences éternelles.
Et regardez le résultat de ce travail côte à côte, versets 39 à 42 « … »
Pendant 2 jours, Jésus et ses disciples restèrent dans cette ville et ils convertirent des dizaines de gens.
Je voudrais qu’on s’arrête ici aujourd’hui pour penser plus profondément au texte et en retirer des leçons.
Qu’est-ce que tout ceci m’apprend ?
Je pourrais vous donner des tas d’exemples aujourd’hui. Savez-vous qu’Haïti, ce lieu où le vaudou était prédominant est aujourd’hui un des endroits les plus christianisés ?
Un rapport dans un journal dit que l’église du Christ est le mouvement religieux qui connaît la croissance la plus rapide sur l’île. Par exemple Joseph Worndle, avec l’aide de quelques étudiants d’une école locale de prédicateur, a établi 88 assemblées dans sa région ; ce qui représente 17,000 convertis. En trois mois, il y a eu plus de 1.100 baptêmes l’année dernière. Dans la région de Citron, en 8 ans, 60 assemblées ont vu le jour comptant 10.000 personnes et le vaudou a presque totalement disparu.
Qui aurait cru cela d’un pays francophone avec un peuple attaché depuis des siècles au vaudou ?
Un autre article, dans un journal publié par nos églises, rapporte qu’en Inde, en trente ans, un million de personnes ont pris le baptême. Des milliers de petites églises ont été établies et on pourrait faire plus, mais il manque de travailleurs.
Qui aurait pu croire cela, alors qu’on pensait que l’Inde était attachée à l’Indouisme et était figée par un système de caste trouvant ses racines dans la religion ?
Et puis, je n’oublierai jamais un de mes professeurs à l’institut théologique de Sunset, qui un jour devait parler à notre assemblée matinale, qui est rentré quelques minutes en retard avec un monticule de papiers sur ses bras. C’était l’époque où on utilisait toujours pour les imprimantes, le papier avec des trous perforés sur le coté, celui où toutes les pages tiennent ensemble. Il a laissé tombé ce tas de feuilles à terre, puis il a pris la première page et à marcher vers l’avant de la salle. Le papier se déroulait au fur et à mesure, mais quand il est arrivé au podium, un dixième seulement était déplié. Il a alors levé la feuille qu’il avait dans ses mains et nous a dit : « Ca c’est le relevé de tous les noms de gens en Russie qui ont demandé ces derniers mois à suivre des cours par correspondance. » C’était impressionnant !
Qui aurait cru, il y a 15 ans que ceci aurait été possible, dans un pays où le communisme avait déclaré qu’il n’y avait pas de Dieu ?
Et aujourd’hui, qu’en est-il de tous ces endroits que nous jugeons non réceptifs ? Qu’en est-il de la France, qu’en est-il de nos voisins, de nos familles, de nos amis ?
Là où je vois les choses au travers mes préjugés, comme les apôtres en Samarie, Christ lui regarde avec les lunettes de Dieu. Il voit des cœurs qui ont soifs de bonheur, qui sont prêts pour lui si on les touche avec les bonnes paroles, et il dit : « Les champs déjà blanchissent pour la moisson ! »
Savez-vous que trois fois, Jésus utilisera cette expression dans les évangiles ? Peut-être vous vous dites, ce n’est pas étonnant, les évangiles répètent les mêmes histoires. Mais ce n’est pas le cas. Jésus le dit à trois occasions différentes. Une fois en Matthieu 9 :37, avant d’envoyer les 12 en mission. Une fois en Luc 10 :2, alors qu’il avait envoyé les 12, mais pas encore les 70. Et une fois, ici en Jean 4 où Jésus est en Samarie et non en Judée.
Mais savez-vous quel est le problème ? Il n’y a pas assez de personnes qui comprennent l’importance du travail dans les champs de Dieu.
Ce qui m’amène à mon deuxième point.
Il y a un manque énorme de travailleurs.
Brian m’a raconté une illustration hier qui est très bien.
Il y avait une fois, des gens qui habitaient près d’une côte escarpée aux Etats-Unis. Souvent ils voyaient des navires pris dans les tempêtes et couler. Un jour les habitants se sont dits : « nous avons des petits bateaux fiables, allons repêcher ceux qui font naufrages ». Et ils se sont mis à sauver les marins en perdition.
Au bout d’un temps, ils se sont organisés et ils ont achetés de belles vestes de sauvetage, des cordes, des bouées. Ils ont commencé à préparer du chocolat chaud et du thé et des couvertures pour ceux qu’ils repêchaient. Ils sauvaient des dizaines de personnes.
Et puis des années plus tard, ils ont construit un hangar. Quand il faisait bon, ils rangeaient leur bateau de sauvetage dans ce hangar. Il le gardait bien chaud et bien sec. Avec le temps, ils améliorèrent ce hangar et en firent un beau bâtiment en briques avec toutes les commodités. Mais en se faisant, ils perdirent leurs premières priorités et cette motivation de sauver les gens. Finalement, quand les tempêtes venaient, les habitants refusaient de sortir le bateau. Savez-vous pourquoi ? Car ils ne voulaient pas abîmer les carpettes en ramenant des gens sales, ruiner les bancs en y asseyant des gens aux vêtements mouillés et changer la bonne ambiance en accueillant des gens tristes et maintenant avec de gros problèmes.
Cette histoire, c’est la notre. C’est celle des chrétiens à travers les siècles qui ont perdu leurs priorités et cette motivation de sauver les gens. C’est celle de chrétiens qui ne veulent plus se porter volontaire pour œuvrer dans le champ de Dieu.
Savez-vous qu’il y a des églises qui ferment parce qu’on ne trouve plus de volontaires pour présenter des sermons ? Il y a des dizaines d’assemblées qui se meurent parce qu’elles ne trouvent plus de prédicateurs. Ils appellent désespérément à l’aide, mais personne ne les entend.
Où sont ceux qui se forment pour travailler à plein temps dans le champ de Dieu ?
Je voudrais aussi vous dire que c’est choquant de voir combien de villes n’ont pas d’assemblées qui s’y réunissent. Il faut conduire 5 heures pour trouver la plus proche des églises du Christ de chez nous.
Faites un cercle sur une carte équivalent à un diamètre de 400 kilomètres et comptez combien d’endroits sur la carte ont une église, vous en serez retournés. Comptez combien de régions, en France, n’ont pas la chance d’avoir un groupe de croyants baptisés pour la rémission des péchés, qui s’y réunissent, ça vous mettra un poids sur le cœur.
Où sont ceux qui font le plan d’y aller et d’y établir quelque chose ? Où sont ceux qui peuvent faire la différence en y faisant des amis et en leur parlant de Jésus ?
Il y a des églises qui ont besoin d’anciens, de diacres, d’enseignants pour classe d’adultes ou d’enfants. Il y a des hommes et des femmes dans chaque église qui ont besoin d’être formé pour pouvoir servir Dieu.
Il y a des milliers de gens autour de nous à Strasbourg qui ont besoin d’entendre l’évangile. Il y a des jeunes qui ont besoin d’être régulièrement enseignés sur les rudiments de la foi, il y a des pays qui n’ont pas encore un seul prédicateur parce qu’on les a jugés non réceptifs.
Un de mes professeurs est revenu d’une courte mission à l’étranger, il y a quelques années. Cette mission l’avait bouleversé. Il a alors écrit une petite chanson pour exprimer ce qu’il ressentait. Voici les mots qu’il a choisis :
1) Hier j’ai parlé à un homme de Jésus. Il m’a écouté avec surprise et émerveillement. Mais quelle douleur j’ai ressenti lorsqu’il m’a dit en pleurant : « Où étais-tu tout ce temps ? Pourquoi as-tu attendu si longtemps ? Tu viens à ma porte aujourd’hui seulement et j’ai vécu dans le péché des années durant. Pourquoi ne m’as-tu pas dit tout ceci, avant que je ne fasse ces erreurs ? »
2) Hier je lui ai dit que Jésus est monté au ciel dans la gloire, pour redonner aux hommes espoir. Il a écouté avec attention, puis il m’a raconté ses échecs et les blessures de son cœur. Enfin, il a regardé le sol et il m’a dit le cœur gros : « Où étais-tu tout ce temps ? Pourquoi as-tu attendu si longtemps ? Tu viens à ma porte aujourd’hui seulement et j’ai vécu dans le péché des années durant. Pourquoi ne m’as-tu pas dit tout ceci, avant que je ne fasse ces erreurs ? »
3) Au monde entier, enseigne que Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie, afin que lorsque le jugement vienne, personne du nombre des condamnés ne puisse te reprocher : « Où étais-tu tout ce temps ? Pourquoi as-tu attendu si longtemps ? Tu es face à moi aujourd’hui seulement et j’ai vécu dans le péché des années durant. Pourquoi ne m’as-tu pas dit tout ceci, avant que je ne fasse cette erreur ? »
Dieu a besoin de travailleurs dans son champ. La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers.
Ce qui m’amène à mon troisième point. Ce que je peux faire pour changer cela.
La réponse est simple, avoir le même cœur que Jésus.
Jésus était prêt à s’oublier lui-même pour amener le salut aux autres. Peu importe la faim, peu importe la soif, peu importe la fatigue physique ou mentale. La volonté de Dieu est ce qui fait marcher ceux qui sont à lui.
Jésus montre ici que ce n’est pas le fait de devenir un planteur ou un moissonneur qui compte. C’est le fait de se mettre à l’œuvre quelque part pour offrir des coeurs à Dieu.
Peut-être ce n’est pas votre talent d’être un évangéliste à plein temps, mais vous pouvez faire quelque chose.
Jésus dira en Matthieu 9 :38 : « … »
Je termine en vous demandant, connaissez-vous une joie comparable à celle qu’un homme éprouve lorsqu’il marche en accord avec le maître ?
Quelle joie est comparable à celle de savoir qu’on a sauvé un être de la mort éternelle ?
Connaissez-vous quelque chose qui importe autant que le champ de Dieu ? Quel autre travail aura des conséquences célestes ?
Il n’y en a pas ! Nous avons aujourd’hui la chance et le privilège de pouvoir œuvrer dans son champ, alors ne négligeons pas la chose qui pourrait être la plus importante et la plus valorisante pour nos vies.
Nous voici Seigneur, envoie-nous !