Y a-t-il des secondes chances?

Série sur Jean (ch.8 :1-11)

Introduction :

Vous êtes-vous déjà demandé dans la vie, après une grosse faute, si vous pourriez avoir une seconde chance ?

Nous passons tous par des moments où notre foi vacille, où nos valeurs varient et malheureusement parfois nous agissons idiotement. Nous commettons des fautes. Souvent, ces fautes sont minimes, mais malheureusement parfois certaines sont plus graves et entraînent de lourdes conséquences. Je pense que ces lors de ces crises graves que nous en arrivons alors à nous demander si la vie pourra être jamais pareille, si les gens autour de nous nous pourrons nous offrirons une seconde chance.

Si on regarde dans nos bibles, nous trouvons que la plupart des héros de la foi ont eu des moments de crises, où ils ont fait de lourdes erreurs. On pourrait parler d’Adam, d’Abraham, de Jacob, de David, de Job, de Jonas et de quantités d’autres encore, comme Pierre, Paul ou Jean Marc. Des hommes qui ont commis de graves péchés, suite auxquels nous ne les aurions probablement plus acceptés comme prédicateurs dans nos églises.

Se sont-ils demandé peu après leurs fautes si la vie pourrait jamais redevenir pareille ? Ont-ils désiré alors une deuxième chance ? Je pense que oui.

Et ce qui est magnifique dans la bible, c’est que Dieu a chaque fois offert une possibilité à ces hommes de tout recommencer. Toutes les conséquences n’ont pas bien sûr disparues, mais Dieu a utilisé ces situations pour propulser de l’avant ses serviteurs repentants.

Je vous demande pourquoi cet après-midi ?

Parce que notre Dieu est le Dieu des secondes chances.

Aujourd’hui, je veux vous donner un exemple de plus de cela en regardant à une autre histoire en Jean 8. La section dont je veux parler va du verset 1 à 11.

Avant de lire cette histoire, laissez-moi vous dire que ce passage au départ ne se trouvait pas comme vous l’avez ici dans l’évangile de Jean. Si vous prenez les plus anciens manuscrits, elle ne se trouvera pas entre le chapitre 7 et 9.

Il semblerait que Jean ait écrit cette histoire plus tard et séparément et qu’ensuite les chrétiens l’aient incluse à la fin du livre de Jean, puis là où vous la trouvez aujourd’hui, dans un désir de garder un ordre chronologique.

On sait par des témoignages historiques que cette histoire était en circulation avant l’an 100, c'est-à-dire avant la mort de l’apôtre Jean lui-même. Ce qui nous laisse savoir que si elle n’était pas de lui, il aurait pu la renier.

Cette histoire aurait aussi été trouvée dans certaines lettres que des auteurs chrétiens auraient envoyées pour reprendre des anciens trop sévères envers les pécheurs. Ces auteurs attribuaient le récit à Jean.

Je pense donc que l’histoire est fiable, et digne d’être circulée avec l’évangile de Jean. Et je pense qu’elle nous enseigne une leçon importante sur la nature de Dieu.

Lisons-là ensemble. Tout d’abord du verset 1 à 6 : « … »

Le texte traite du sujet grave de l’adultère. Que pouvons-nous dire au sujet de l’adultère ?

L’adultère est une relation entre deux personnes qui n’ont pas le droit d’être ensembles aux yeux de Dieu.

Le mot grec (mocheia) est différent de fornication (porneia). Lorsqu’on parle d’adultère, ça signifie qu’un des deux partenaires au moins est marié à une autre personne.

On peut donc parler de promesses rompues, de confiance brisée. On peut parler d’un péché lourd de conséquences.

Combien de familles n’ont pas été touchées et détruites par la faute de l’adultère ? Combien de maladies sexuelles n’ont pas été transmises à cause du manque d’engagement d’un des deux partenaires ?

Combien d’enfants n’ont pas grandi sans leurs deux parents, à cause de cette iniquité ?

L’adultère est un péché odieux et les chrétiens devraient être les premiers à le détester.

Mais quand on regarde dans le texte, ce n’est pas à ce péché que les juifs en veulent. C’est à Jésus. Ce n’est pas l’adultère qu’ils désirent radier, mais le Christ. Le verset 6 nous dit que leur empressement de condamner la femme avait pour but de tendre un piège à Jésus.

C’était un piège diabolique, car la loi disait ceci en Deut. 22 :22 « … » Remarquez la pénalité d’une telle faute. C’était la peine de mort. Donc Jésus devait conseiller la mort de la jeune fille. S’il ne le faisait pas, les chefs juifs pouvaient l’accuser de ne pas être attaché à la loi de Moise et donc d’être un faux enseignant.

D’un autre côté, s’il sanctionnait la lapidation, il devenait un opposant au régime romain. La loi de Rome interdisait aux juifs d’administrer la peine capitale à qui que ce soit.

Les juifs en dressant ce piège et en posant cette question mettaient donc Jésus dans une mauvaise posture. Ils le mettaient entre le marteau et l’enclume. Comment pourrait-il s’en sortir ?

Mais c’était Jésus, le fils de Dieu. Et on ne peut pas coincer Dieu. Ils auraient dû le savoir car ils avaient déjà essayé avec des questions sur les taxes. On ne peut pas mettre au mur le fils de Dieu. Il est roi des rois et Seigneurs des Seigneurs.

Alors voici ce que le texte dit ensuite, verset 6b : «… »

Imaginez-vous la situation. La femme a été menée de force au centre du cercle. Elle est comme un animal pris au piège. Elle doit ressentir de la honte. Et je me demande si elle réalise qu’elle est l’objet d’un piège pour Jésus.

Il y a une chose qui m’étonne, c’est qu’elle est seule. Où est son compagnon ? Pourquoi n’est-il pas là avec elle ? Est-il parvenu à s’enfuir ou faisait-il partie du plan qu’il ont dressé pour piéger Jésus ?

La loi disait que deux témoins visuels devaient confirmer l’acte d’adultère avant de punir quelqu’un. Ca signifie que les pharisiens avaient eu besoin de faire irruption quand le couple s’ébattait sexuellement. Pour y parvenir, avaient-ils mis en place un stratagème avec l’homme ? Ou est-ce que l’homme s’était enfui ?

De toute façon, il fallait que les pharisiens guettent et attendent le bon moment. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut pas rater le fait qu’ils avaient attendu, caché quelque part jusqu’au moment propice. Vous pouvez vous les imaginer avec une oreille contre la porte ou en train de regarder par le trou d’une serrure, et vous ne serrez pas loin de la réalité.

Plutôt que d’essayer de détourner cette pauvre femme du chemin sur lequel elle était, ils avaient mis leurs soins à la piéger. Ils préféraient pouvoir l’utiliser que de l’aider à marcher dans les voies de Dieu.

Et maintenant, ils la traitaient sans dignité et ils voulaient la tuer pour sa mauvaise conduite. C’est ironique, n’est-ce pas ?

Le verset 6 nous dit que Jésus se mit alors à écrire sur la terre. Le mot habituel en grec pour écrire est Graphein. Mais le mot qui est utilisé ici est Katagraphein, ce qui signifie écrire une liste de fautes contre quelqu’un.

Jésus écrivait-il les péchés que chacun de ses auditeurs avaient commis cette semaine-là ? Ecrivait-il tous les péchés les plus cachés, les plus sombres, les plus importants des accusateurs de cette femme ? Nous avons tous commis une fois dans nos vies au moins une grosse faute pour laquelle nous avons eu besoin d’une deuxième chance.

Nous ne saurons jamais avec certitude ce que Jésus choisit d’écrire, mais ce qu’on sait c’est qu’il détourna de façon signifiante l’attention du groupe. A ce moment, cette femme obtient un moment de répit. Ce n’est plus sur elle que les yeux sont. Pendant un instant, elle peut oublier son humiliation.

Le silence de Jésus perturbe les juifs. J’imagine que Jésus fait tout cela car son cœur ressent de la pitié pour cette femme.

Et hors de ceci, je trouve ma première leçon pour nous aujourd’hui.

I. Les gens autour de nous valent tellement plus, que d’être simplement un pion sur notre échequier géant.

Chacun aux yeux de Dieu est plus qu’un instrument avec lequel on peut jouer à sa guise.

Regardez dans le texte. Les juifs voient peut-être dans cette femme une chose pour atteindre un but, mais Jésus la voit comme une âme perdue, une personne valant toujours la peine d’être aimée, d’être pardonnée et d’obtenir une seconde chance.

Elle n’est pas simplement un pion.

Avez-vous déjà remarqué dans cette lignée que la bible parle des hommes en utilisant presque toujours leurs noms ? Presque jamais vous ne lirez les prophètes disant de quelqu’un « Ce monsieur X fit ceci ou cela ». Pourquoi est-ce ainsi ? Parce que Dieu est un Dieu personnel.

N’est-ce pas lui qui a dit à Moise, en Ex. 33 :17 « Je te connais par ton nom » ? N’est-ce pas lui qui a dit à Cyrus en Es. 45 :3 « Je te donnerai des trésors cachés,… afin que tu saches que je suis l’Eternel qui t’appelle par ton nom. » Nous trouvons des noms qui se succèdent sur des pages entières de la Bible. En Jean 10 :3, Jésus dit : « Le bon berger appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent. »

Nous sommes tellement plus qu’un numéro ou un pion aux yeux de Dieu. Et l’instant où nous commençons à voir les gens autrement autour de nous, que ce soit par lassitude ou par simplement un manque de temps car j’ai un but à accomplir, nous perdons notre attitude chrétienne. Quelque chose de Christ meure en nous.

Je voudrais donc aujourd’hui que nous prenions le temps de considérer nos relations avec les autres. Voyons-nous les autres comme de simples outils ou comme des âmes précieuses ? Attention, je ne parle pas seulement des gens biens que nous aimons, mais aussi de ceux qui peuvent avoir péché de façon effrayante. Même ceux-là valent la peine de notre amour, de notre temps, de notre protection et de nos soins, parce qu’être comme Christ, c’est manifester son esprit dans nos relations avec autrui, même quand ils ne sont pas parfaits.

II. Soyons donc lents à jeter des pierres.

Lisez avec moi les versets 7 à 9, si vous le voulez bien. Le texte dit : « … »

J’aime ce dénouement, pas vous ? Le texte nous laisse savoir que l’un après l’autre les hommes laissèrent tomber leurs cailloux au sol. Un à un, ils s’esquivèrent en commençant par les plus vieux.

Pourquoi ?

Parce qu’en général plus on est vieux et plus on a de choses à se reprocher. On a eu plus de temps que les autres pour faire des erreurs. Je le vois avec les années qui passent dans ma vie. Le plus je souffle de bougies et le plus j’ai de choses que je regrette et que je voudrais effacer.

Ca affecte ma façon de traiter les autres. Je vais un peu moins vite pour condamner aujourd’hui. Je vais un peu moins vite pour traiter les autres d’hypocrites.

J’ai appris une grande vérité avec les années. Je suis un terrible pécheur aussi et souvent ceux que je blâmais quand j’étais jeune, finalement je me dis qu’ils ont mieux fait que moi dans des circonstances équivalentes. Il est facile de juger quand on n’est pas passer par les mêmes tentations. Mais quand on a été testé par le feu et qu’on ressort avec quelques brûlures, on voit là qu’on n’est pas nécessairement meilleur que les autres.

Je pense que c’est pour ça, en lisant la liste de Jésus que les gens sont partis un à un en commençant par les plus vieux.

Alors je vous demande aujourd’hui, qui est sans péché ? Qu’il jette la première pierre à celui qui est parfois condamner dans un groupe de discussion.

Un des problèmes des plus fréquents pour nous chrétiens, c’est que nous attendons des autres qu’ils gardent parfaitement des standards de vie, que nous ne parvenons pas garder nous-même. Et quand ils n’y parviennent pas, nous montrons une attitude inflexible.

Oh Dieu, pardonne-nous d’avoir si souvent les mains pleines de pierres, parce que nous avons un cœur si insensible, si aveugle à nos propres fautes !

Seigneur, permets-moi de purifier mes voies d’abord, ma maison en premier avant de vouloir purifier celles des autres ! Aide-moi à manifester de la pitié envers les pécheurs !

Frères et sœurs, nous ne sommes pas appelés à être des loups qui déchirent les pécheurs, nous sommes appelés à être des physiciens. Comment les docteurs approchent-ils les malades ?

Avec un désir de guérir. Premièrement, quand un physicien voit un grand malade, il ne s’enfuit pas en manifestant du dégoût, il ne pense pas à nous euthanasier ou nous laisser dans notre propre douleur. Il se met à l’œuvre et il cherche à aider. S’il a des révulsions, il les surmonte rapidement à cause de sa compassion et de son désir de guérir.

De la même façon, quand nous sommes confrontés par un grand péché, ne réagissons pas en disant : « Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui ! » ou « Je vais faire en sorte qu’il regrette ses actes ! », mais montrons de la compassion en nous demandant ce qu’on peut faire pour aider, pour changer avec amour et douceur le raisonnement qui a mené au problème. Regardez ce que Paul recommande par le S.E en 2 Tim. 2 : 24-26 « … »

C’est ainsi en un sens que Jésus s’y prit dans le texte, n’est-ce pas. Lisons le reste, versets 10 à 11 : « … »

III. L’amour merveilleux de Dieu.

Quel sauveur nous avons ! Quel amour merveilleux !

Y a-t-il quelqu’un ici qui a déjà été trahi par un époux ou une épouse ? Pas besoin de lever votre main. Mais si c’est le cas, êtes-vous parvenus à pardonner ? Pouvez-vous dire comme Jésus : « Je ne le retiens plus contre toi ! »

Ca demande beaucoup pour pouvoir faire ça. Connaissez-vous beaucoup de femmes ou d’hommes qui ont été trompés et qui l’ont fait. Dieu lui le fait, à cause de son grand amour.

Avez-vous commis un grand péché dont vous êtes honteux aujourd’hui ? Désirez-vous pour une raison ou l’autre une seconde chance. Voici un secret… son amour n’a jamais cessé de brûler pour vous.

Arrêtez de penser que vous êtes fini et plus bon à rien ! Ce n’est pas le cas. Votre vie n’est pas une coquille d’œuf brisée que Dieu ne peut plus remettre en état. Il peut faire encore mieux qu’avant si vous lui donnez tous les morceaux brisés de votre cœur. Regardez ce que Jésus est prêt à dire : « Va je ne te condamne pas non plus et ne pèche plus ! » C’est tellement simple. Il suffit de l’approcher et de s’humilier devant lui, de lui demander une deuxième chance par les eaux du baptême. Et avec son sang, il peut laver tous nos péchés.

Conclusion :

En conclusion, je voudrais vous remettre à chacun une petite pierre. Sur celle-ci je voudrais que vous indiquiez avec un marqueur indélébile quelque chose qui représente un gros péché que vous avez par le passé commis.

Pourquoi ? Parce que je vais vous demander de le garder quelque part chez vous, sur une étagère, dans votre sac ou même dans votre pantalon ou votre veste. Je voudrais que ce caillou soit un rappel quand un jour vous vous trouvez dans une situation où un pécheur est condamné en votre présence, afin que vous ne manquiez pas de compassion. Je voudrais que ce rocher soit un rappel que les gens sont plus qu’un outil dans votre poche et enfin du grand amour que Dieu a pour vous.

Quand vous l’oubliez et que vous commettez un péché, allez au fond de votre sac et prenez le temps de voir ce caillou pour vous rappeler de ce que Dieu vous a déjà pardonné et de ce qu’il est encore prêt à largement vous pardonner par le future. Allons ensuite de l’avant avec gratitude et dans le désir de ne plus pécher.