Série sur Esther

Penser et dire ce qui est juste.

Introduction :

Dans quelques heures une nouvelle année va débuter.

2007 va être une année importante pour la Bulgarie, n’est-ce pas ? Elle s’apprête à rentrer dans l’union européenne.

2007 va être aussi une année importante pour la France, pourquoi ? Parce que dans quelques mois, nous pourrons voter pour un nouveau président.

Je sais que beaucoup n’iront pas aux urnes. Pourquoi ? Probablement pour certains, parce qu’ils sont indifférents à la politique. Ils regardent juste la TV pour voir qui gagne, mais ils pensent que tous les politiciens se valent et sont tous pourris.

Pour d’autres par contre, ils ne votent pas parce qu’ils pensent que leur voix ne fera pas vraiment la différence.

Dans un sens c’est normal, n’est-ce pas ? Nous vivons dans un monde surpeuplé où l’importance de chaque être humain est minimisée. Qu’est-ce qu’une personne parmi des millions peut changer ?

Et pourtant écoutez ces faits historiques que j’ai trouvé.

En 1645, une voix a permis à Olivier Cromwell d’être à la tête de l’Angleterre

En 1649, une voix a causé l’exécution de Charles 1er d’Angleterre

En 1776, une voix a déterminé que les Américains adopteraient la langue anglaise, et non la langue allemande.

En 1845, une vois a permis au Texas d’entrer dans l’Union des Etats d’Amérique.

En 1868, une voix a empêché le président Andrew Johnson d’être mis en accusation.

En 1875, une voix a fait passer la France de la monarchie à la république.

En 1876, une voix a donné à Rutherford B. Hayes la présidence des Etats-Unis.

En 1923, une voix a permis à Adolphe Hitler de prendre la tête du parti nazi.

En 1941, une voix a permis de conserver la loi de lever des troupes parmi les civiles en cas de guerre aux Etats-Unis. C’était 12 semaines avant Pearl Harbor !

On devrait parler de cela aux infos avant les élections, n’est-ce pas ?

On croit souvent à tord que notre petite personne ne compte pas. On se dit souvent ça et pas seulement en matière de politique. L’univers est si vaste qu’on a l’impression d’être de petites fourmis insignifiantes.

Il y a des gens autour de nous avec tellement de dons, d’aptitudes impliqués là où il le faut, alors pourquoi aurait-on besoin de moi ? Comment puis-je contribuer à changer les problèmes sociaux, mon école, mon entreprise, mon église, la France ?

Mais il y a une chose frère, que la bible t’exhorte à te rappeler. Tu es unique au monde.

Même si on pouvait te cloner, tu resterais unique. Parce que ton héritage culturel, ton expérience personnelle et les événements qui ont façonné ton existence ne sont pas les mêmes que pour un autre.

Et donc aujourd’hui tu as tes propres convictions, ta propre manière de t’habiller, ta façon de t’exprimer, ton style, ta personnalité, ta propre sphère d’influence et donc tu es exceptionnel.

Puisque tu es exceptionnel, Dieu peut choisir de t’utiliser si tu es prêt à t’en remettre entièrement à lui.

Savez-vous pourquoi les plans de Dieu sont souvent frustrés ? Parce qu’au fond, rares sont les personnes qui sont prêtes à se porter volontaires pour le servir. On se dit, pourquoi moi ? Que pourrais-je lui apporter ?

Rares sont ceux qui sont prêts à vraiment faire ce qui est juste. Et donc la bible est plein de passages qui disent ceci, regardez en Ésaïe 59 :15-16 « … », en Jérémie 5 :1 « … », en Ezéchiel 22 :30 « … »

Laissez-moi vous dire qu’il suffit bien souvent d’un homme qui parle pour Dieu pour convertir tout un village.

Il suffit souvent d’un citoyen qui se dresse contre le mal pour que toute une communauté se ressaisisse.

Il suffit parfois d’une seule femme qui ose rompre le protocole et dire ce qu’elle a sur le cœur, pour préserver toute une nation.

Si vous n’en êtes pas convaincu, regardez aujourd’hui en Esther. Nous avons terminé il y a deux semaines avec les versets 8 à 11, au chapitre 3 « … ».

I. Le récit :

Un édit est donc passé qui ordonne la destruction des juifs le 13ième jour du 12ième mois.

Pas besoin d’être un génie pour deviner la réaction des juifs. Ils savent qu’une fois passé, un décret du roi ne pouvait pas être annulé. Normalement la loi ne permettait pas au roi ou à ses ministres de revenir en arrière. Pour ce faire, il aurait fallu un miracle, un changement de constitution en quelque sorte.

Regardez ce que le texte dit sur les réactions. Au chapitre 3 : 15 c et 4 :1-2 « … »

Le sac était probablement un vêtement de poil de chèvre grossier que les gens revêtaient quand ils étaient en deuil. A l’époque, ils se jetaient aussi des cendres sur eux en signe de chagrin. Et ils pleuraient à haute voix.

Pourquoi Mardochée alla-t-il aux portes du palais ? Probablement pour parvenir à attirer l’attention des serviteurs personnels de sa nièce.

N’oublions pas qu’Esther, en tant que reine, vivait dans le palais coupée de tout ce qui se passait dans l’empire. Elle était un peu comme renfermée dans un cocon douillait.

Mardochée ne pouvait pas venir la voir quand il voulait.

Est-ce que ça réussit ? Regardez aux versets 4-8 : « … »

Permettez-moi en passant de mentionner la sagesse manifestée par Mardochée.

Est-il précis dans ses informations ? Oui, il donne même le montant exact de l’argent mis en jeu.

En rajoute-t-il ? Non !

Comment évite-t-il de déformer la réalité ? Il envoie une copie de l’édit du roi à Esther.

C’est important de toujours essayer d’éviter les exagérations ou les déformations. Quand on parle sur une situation concernant quelqu’un de précis, c’est bien d’avoir des preuves pour ce qu’on dit. Ça permet d’éviter les diffamations.

Et puis remarquez que Mardochée avait soin de transmettre le message, juste à la personne exacte avec de bons motifs. Il voulait implorer la seule personne qu’il pouvait toucher, de faire quelque chose pour les juifs.

Rappelez-vous ce que j’ai dit quand on est qu’une petite personne, on peut facilement choisir de ne rien faire. Mardochée n’était qu’un pauvre juif avec une connaissance au palais du roi. Il n’avait même pas le droit d’aller voir la reine. Mais il a choisi de faire ce qu’il pouvait.

Esther aussi à ce moment devait faire un choix. Pourquoi ? Regardez aux versets 9-12 « … »

On est aujourd’hui dans une société bien différente de celle d’Esther. On pourrait se dire, « Moi j’y aurai été de suite ! »

C’est facile d’être brave quand on est dans un environnement sûr et privilégié, sans soldats armés prêt à nous mettre une épée dans le ventre. Il est facile de parler haut et fort quand on est en sécurité et qu’on ne court aucun risque !

Si Esther faisait ce que Mardochée demandait, elle risquait de tout perdre. Même si elle était épargnée sur le moment, elle révélait ce qu’elle avait caché jusque là, quoi ? Sa nationalité. Et un décret qui ne pouvait être révoqué facilement prévoyait l’anéantissement de tous les juifs.

Elle rappelle donc cela à Mardochée et voici ce que nous lisons ensuite aux versets 13-14 « … »

Mardochée est super n’est-ce pas ? Même en tant que père adoptif il est formidable. En tant que parents, on pense tous que notre devoir c’est d’élever nos enfants en forgeant leur caractère. Quand ils sont sous notre toit, on intervient souvent pour les encourager à être braves.

Mais lorsqu’ils grandissent et nous quittent, beaucoup d’entre nous pensent que le travail est fini et que ce n’est plus de notre ressort.

Mardochée lui ne pensait pas que son rôle était fini. Même si Esther était adulte, il voulait lui rappeler d’être fidèle à ses convictions.

Il ne me faudra pas oublier cela quand Candice et Marilèna seront grandes. Même en tant qu’adulte, il faudra de temps à autres leur rappeler ce qui est juste, même si elles doivent être seules contre tous.

Et puis c’est un message costaud qu’il a donné. « Ne t’imagine pas que seul tu survivras, voici donc ton heure, lève-toi et parle, meurs s’il le faut ! Mais ne te tais pas. »

Il y a des moments où il faut parler et faire ce qui est juste même si cela coûte.

Alors Esther a-t-elle restée dans sa chambre en claquant des dents, en se cachant dans ses draps ? Non, car il y a quelque chose qui au fond la poussait à faire l’impensable, ce que personne d’autre n’aurait fait. Regardez au verset 16 : « … »

Voyez-vous ce qui la décida à mettre sa vie en jeu et à parler peu importe ? La foi.

Si Esther avait vécu des siècles plus tard, elle aurait pu paraphraser cet hymne de Watts ;

« Je suis un soldat de la croix, Je suis un disciple de l’agneau, Je ne craindrai point d’être dans son camp, et ne rougirai point de parler en son nom. Il y a des ennemis à combattre et des épreuves à affronter. »

Voici ce qu’Eugène Peterson dit concernant sa décision :

« Là où il y a des enfants de Dieu, il y a aussi des ennemis de Dieu qui parfois nous pousse à réévaluer nos priorités. Lorsqu’ Haman passa à l’attaque, Esther la reine de beauté, devint une croyante fervente. Le sex-symbol se mua en intercesseur passionné, la femme réservée osa parler en faveur du peuple de Dieu et s’identifier à lui ! »

Quel bel exemple !

II. Quelles leçons personnelles pouvons-nous retirer de tout cela ?

  1. Tout d’abord nous apprenons à ne pas sous-estimer l’importance de notre voix. Il nous faut oser parler et faire ce qui est juste, même si nos amis ne comprennent pas toujours ou ne sont pas toujours d’accord avec nos points de vue.

    « Quelle différence cela fait-il que je m’engage ou pas ? » Ça fait beaucoup de différence.

    Bien sûr Dieu a d’autres moyens pour accomplir ses objectifs et d’autres personnes qu’il pourrait employer. Bien sûr si nous sommes passifs, ça ne bloquera pas Dieu ! Mais à la fin, si je me tais, c’est moi qui serai perdant.

    Quand je me trouve face à une opportunité de faire ce qui est juste, il faut que je me dise que c’est probablement pour un temps comme celui-ci que Dieu m’a mis là où je suis.

    Exemples : assistants missionnaires en France ; opportunité de mentionner Dieu et sa volonté à ceux qui parlent de leur vie avec nous.

    Il n’y aura pas de voix venant du ciel pour nous inciter à prendre position, il n’y aura pas d’éclairs lumineux pour nous sortir de notre torpeur et nous rappeler de parler, de ne pas être passif. Mais Dieu nous invite à faire ce qui est juste, lorsqu’il nous présente des circonstances où nous pouvons faire quelque chose.

    Alors permettez-moi de vous poser deux questions si vous êtes plutôt du type réticent : Quand allez-vous vous lever ? A quel moment répondrez-vous enfin à l’appel de Dieu ?

    Avoir des convictions, c’est bien mais il faut aussi savoir passer aux actes, il faut savoir faire quelque chose dans les situations difficiles.

  2. Si je parle pour Dieu et si je fais ce qui est juste, la situation comprendra des risques.

    Mais ce qui peut nous aider à surmonter c’est la foi. C’est le souvenir, que ce n’est pas à notre entourage que nous devons plaire, mais à Dieu.

    Et si nous faisons ce qui est juste, il nous remplira de courage et de sa force, voir 2 Chroniques 16 :9 « … »

Conclusion :

Alors en conclusion apprenons à prier comme cet homme qui dit :

« Donne nous la volonté de réagir à nos impressions. Donne-nous la force d’œuvrer selon ce que nous savons. Donne-nous la détermination inébranlable de nous mettre à l’ouvrage. Nous ne te demandons pas la connaissance, car tu nous l’as déjà donnée, mais plutôt la volonté, car c’est notre plus grand besoin, pour que nous dépassions le stade des bonnes intentions afin de passer à l’action. »

N’oublions pas que ce n’est pas par des pensées seulement que Dieu nous a sauvé. C’est parce qu’il a fait quelque chose. Il n’a pas seulement épilogué sur notre besoin pressant d’être secouru, il ne s’est pas lamenté seulement sur notre état. Il a agi !

Et à son tour, le fils a dit : « j’irais ! »

Esther est un bel exemple et à l’aube du 21ième siècle, le besoin d’agir pour Dieu reste le même. Ferons-nous donc partie des volontaires ?