Leçon sur la rivière, le Jourdain
Introduction :
Nous reprenons aujourd’hui notre étude sur la géographie biblique.
Je vous rappelle que le pays d’Israël est un témoignage de ce que Dieu a fait parmi les hommes, un témoignage qui atteste la véracité des faits que nous rapportent les pages de notre bible.
Aujourd’hui, je voudrais parler d’une rivière qui fut plus ou moins importante dans la bible, cad. le Jourdain.
Avant de commencer, je voudrais préciser que de nombreuses civilisations anciennes possédaient une rivière sacrée. Les Egyptiens vénéraient par exemple le Nile, les indous, eux, vénéraient et vénèrent toujours le Gange. Mais pour les enfants d’Israël, le Jourdain ne fut jamais un objet d’adoration, ni un endroit sacré. Il représenta plutôt un obstacle naturel à franchir pour aller de l’avant et enfin accomplir la tache que Dieu mettait devant eux. Ce que je dis ici fut vrai aussi pour Jésus. Je vous montrerai comment dans un instant.
I. Le lieu géographique
Voici la rivière, le Jourdain. Le lieu que nous allons voir en photo dans quelques instants, se trouve à quelques kilomètres après la mer de Galilée.
Tout d’abord, aujourd’hui, il faut se rappeler que le pays d’Israël est constitué de plusieurs régions aux reliefs bien différents.
Une des régions est une vallée très profonde qui va du Nord au Sud. Cette vallée fait partie d’une faille (fente) dans la croûte terrestre qui s’étend du Liban actuel jusqu'au golfe d'Aqaba et la mer Rouge. Certains pensent qu’elle continue même jusqu’en Afrique du Sud.
Cette dépression est le résultat non de l’érosion d’une rivière, mais du mouvement des plaques tectoniques. Elle est profonde, puisqu’à son niveau le plus bas, on se trouve bien en dessous du niveau de la mer.
Au fond de la vallée, se trouve le Jourdain, cette rivière qui nous intéresse aujourd’hui. Elle commence aux pieds du mont Hermon. Là plusieurs ruisseaux se combinent en une rivière qui se jette dans la Mer de Galilée… puis de la mer de Galilée jusqu’à la mer morte.
Quelle est la distance qu’il faut parcourir en vol d’oiseau pour aller de l’endroit où la rivière commence jusqu’à l’endroit où elle se termine ? Et bien il y a plus ou moins 40 km du Mont Hermon jusqu’au lac de Galilée, puis 110 km de plus pour arriver à la mer Morte. Donc ca fait un total de 150 km. Mais pour parcourir cette distance, la rivière ne coule pas en ligne droite. Elle parcoure 360 km.
Les juifs ont donné au Jourdain son nom. Pourquoi l’avoir appelé ainsi ? Parce qu’en Hébreux, Jourdain signifie descendre. L’idée derrière ce nom, c’est que le Jourdain descend du mont Hermon qui s’élève à 295 mètres, jusqu’à la mer Morte qui se trouve à une altitude de 392 mètres au dessous du niveau des océans. Ces données que je vous présente en font une des rivières les plus rapides au monde.
Bien sûr en regardant les photos actuelles, on ne dirait pas. Pourquoi ? Parce qu’Israël aujourd’hui a besoin d’énergie et qu’il a construit des barrages sur le Jourdain à la sortie du lac de Galilée. L’impression paisible de cette rivière est donc trompeuse. Elle ne ressemblait pas à ca aux temps bibliques. Elle était difficile à franchir. C’était un véritable obstacle pour les voyageurs.
J’ajoute encore un détail de plus. Puisque la vallée n’a pas été creusée par la rivière, nous n’avons pas un sol riche ou favorable à l’agriculture qui s’étend transversalement sur plusieurs km. Le Jourdain n’était pas comme le Nile, ni comme l’Euphrate ou le Tigre. Il n’était pas très large (comme le Rhin ou la Seine), il n’amenait pas non plus à chaque crue des tonnes de sédiments fertiles. Plutôt, ce que le fleuve amène, c’est une couche de terre qui provient du fond d’une ancienne mer salée. Donc la végétation qu’il soutient se trouve surtout sur les abords immédiats de la rivière. Il suffit de s’en éloigner un peu pour retrouver une terre aride.
II. Les références bibliques au Jourdain :
Tout ceci dit, dans la bible ce fleuve est mentionné 199 fois (181 fois dans l’Ancien Testament et 18 fois dans le Nouveau Testament). Il y a toute une imagerie qui y est associée. En général, c’est un passage, une porte par laquelle il faut passer pour pouvoir aller de l’avant.
Je voudrais donc maintenant parler de certains événements qui se sont passés sur ce fleuve. (Attention, tous ces événements ne se sont pas déroulés à l’endroit exact où les photos que je vous montre on été prises).
A. Le premier évènement remonte à l’entrée en terre promise. Laissez moi vous rappelez le contexte. Après avoir quitté l’Egypte, Dieu les avait amenés au Mont Sinaï. Là, il avait fait alliance avec eux. Il les avait choisis parmi tous les peuples de la terre, un peu comme pour dire : « Vous allez être mes témoins, afin que tous sachent qui je suis. »
Ensuite, il les avait conduits vers la terre promise. Mais en chemin, les israélites s’étaient tellement plaints que Dieu avait fini par renoncer à leur donner tout de suite le pays de Canaan. C’est un peu comme s’il avait pensé : « OK, vous n’avez pas la foi qu’il faut, alors retournez encore au désert ! »
Pendant 40 ans, ils avaient alors marché dans les terres arides, jusqu’au moment où Dieu donna une seconde chance. Ils remontèrent alors à l’Est du Jourdain et décidèrent de rentrer en Canaan vis-à-vis de Jéricho, près de la Mer Morte.
Les juifs se tenaient donc sur les bords du fleuve. J’aime y penser en ces termes, devant eux est la terre promise, cet endroit où Dieu dit : « c’est ici que je veux que vous soyez mes témoins. C’est ici que se déroulera la vie que j’ai préparé pour vous. C’est le pays que je vais partager pour que chacun de vous puisse avoir un petit coin, une petite propriété. Et ensuite vous pourrez l’utiliser pour montrer au reste du monde, ce qui se passe quand on choisit de vivre pour Dieu avec tout son cœur. »
Ils sont sur la rive Est avec leurs troupeaux, leurs familles, leurs biens. Mais devant eux, il y a cette barrière.
Il faut savoir aussi ce qu’elle représente pour les gens qui habitent déjà dans le pays. Les citoyens de Jéricho et les autres Cananéens voyaient en elle une protection de leur dieu. A cette époque, voyez-vous, ils adoraient Baal. Et Baal était le dieu de quoi ? De l’eau, du tonnerre, des tempêtes, de la pluie et du fond des eaux.
Lorsque les juifs arrivent justement la bible nous dit en Josué 3 :15 que le fleuve débordait. Il était en crue. Dans la tête des habitants du pays, c’était donc comme si Baal avait érigé un bouclier pour les protéger des israélites. Ils pensaient probablement : « Nous sommes saints et saufs, il n’y a pour l’instant rien à craindre. Notre Dieu nous défend »
Mais la division des eaux fut un moyen très percutant pour que Dieu puisse proclamer : « Je suis le tout puissant, je suis plus fort que la nature et aussi que les dieux de votre culture. »
Il est intéressant de voir combien de miracles dans le désert impliquaient de l’eau. Ceci imprégnait probablement les enfants d’Israël, de la réalisation que Dieu n’était pas seulement un dieu du désert, un dieu au territoire limité, mais qu’il était le Dieu de tout l’univers. Il était tellement plus grand qu’une idole locale.
Alors que nous étudions le Jourdain aujourd’hui, une des choses que cet endroit nous appelle à méditer, c’est la place que Dieu tient dans nos vies. Est-il le Dieu de toutes choses dans notre existence ou y a-t-il des choses que nous pensons pouvoir conserver hors de sa sphère d’influence ? Il nous faut décider la place qu’il tient pour nous !
Mais revenons à notre histoire. Les cananéens se croyaient protégés et les israélites étaient sur le bord de la rivière. Ils se demandaient probablement comment ils allaient passer. C’est là que Dieu décida d’intervenir. Je voudrais lire le passage, qui reprend cette histoire, en Josué ch. 3 : 14 jusqu’au ch. 4 v. 3 « … »
Ils finirent donc de l’autre coté, avec 12 pierres qu’ils dressèrent comme celle que nous avons vu la semaine dernière au tel de Gézer.
Mais voici ce qui m’importe pour la grosse leçon que je veux que nous retirions aujourd’hui. Dieu dit à Josué : « C’est moi qui vais diviser le fleuve. C’est ma puissance qui va le faire. Ce qui s’élève entre toi et mon appel pour ta vie, entre toi et ce que je veux faire de ton existence, je vais m’en occuper. » … « Mais rien ne se passera, avant que tu ne mouilles tes pieds. »
Ce qu’il nous faut bien comprendre, c’est la nature de l’ordre que Dieu donna en imposant ceci. La rive du Jourdain n’était pas une pente douce. A partir du moment où on mettait son pied dans l’eau, on risquait de perdre l’équilibre et la force du courant pouvait facilement vous emporter. Soit donc la rivière se divisait, soit les prêtres risquaient de glisser et d’être emportés.
Si j’avais été un de ces prêtres, j’aurais probablement espéré : « Dieu s’il te plait, je reste ici et tu commences avant tout à faire ton œuvre ! Ensuite je serais le premier de l’autre côté ».
Mais s’ils s’étaient dit ca, toute la nation serait restée bloquée sur la mauvaise rive. Ce qui libéra la puissance de Dieu, c’est leur action lorsqu’ils mirent le pied à l’eau, en disant en quelque sorte : « Que ce soit pour la mort ou la vie, il faut que je m’engage jusqu’au bout à t’obéir et te faire confiance. »
Et boum grâce à cette pensée, ils mirent le pied dans l’eau et Dieu divisa la rivière.
Mes frères, Dieu agit souvent seulement quand ses enfants sont prêts à s’engager totalement.
Il me semble donc que cette histoire s’applique parfaitement à nous.
Peut-être nous ne savons pas parfaitement quels sont ces ministères qu’il nous réserve.
Il nous faut prendre ce pas de foi et nous mouiller, en lui disant : « je suis à toi ! » Car c’est dans ce pas de foi que la puissance de Dieu se manifeste.
Honnêtement, je ne pense pas aujourd’hui que Dieu balayera les obstacles de votre route, avant que vous donniez votre vie à Jésus.
Dieu ne veut pas que nous ayons une moitié de notre être qui soit pour Baal et une moitié qui soit pour lui. Il nous veut tout entier. Il ne veut un pied sur la rive et un pied dans le Jourdain, il veut que nous rentrions complètement dans le bain. C’est tout ou rien avec lui.
Souvent les gens ne sont pas prêts à prendre le pas de foi et se mouiller tout seul. Ils ont besoin de voir quelqu’un qui les précède, qui prend le premier pas.
Il y a en ceci un défit pour chacun de nous à être, sur notre lieu de travail, dans notre école, dans nos familles, le premier qui ose prendre le pas pour accomplir la volonté de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’il y a probablement d’autres personnes qui oseront nous suivre dans ces endroits, qui emboiteront le pas si d’abord ils nous voient nous engager.
D’accord, je dis donc : « déterminez ce que Dieu veut de vous, puis jetez-vous dans le bain. Mais ca doit être un engagement complet. »
B. Deuxième événement biblique que je désire mentionner avant de clôturer sur le Jourdain : le baptême de Jésus.
Dans le Nouveau Testament, plus de mille quatre cents ans plus tard, un prophète se mit à baptiser dans le Jourdain. Son nom était Jean.
Jésus vint à lui et nous lisons en Matthieu 3 : 13-17 « … »
Plusieurs pensées à ce sujet.
Dans les manuscrits de la mer Morte, qui furent écrit par une communauté de juifs essènes, les traducteurs ont trouvé un passage intéressant se référant à l’Esprit de Dieu. Selon eux, à la venue du Messie, l’Esprit de Dieu planerait au dessus des pauvres et des opprimés, pour les secourir. Cette croyance a probablement été inspirée par des passages en Esaïe (voir Es. 11 :1-5). Le baptême de Jésus avec la venue de l’Esprit doit alors, selon les commentateurs, être lié avec cette espérance.
Et ce qu’il faut encore savoir, c’est que pour les juifs le mouvement de l’Esprit était lié depuis le départ à l’eau.
Selon Genèse 1 :2, il y avait en effet le chaos avant toutes choses. Mais l’Esprit de Dieu était descendu et s’était mis en mouvement au dessus de l’eau. Hors de ce chaos, il avait produit la vie et avait créé toutes choses, un nouveau monde.
A la sortie du Jourdain, Jésus recevait alors son ministère et les premiers chrétiens aussi.
Ce n’est qu’en sortant de l’eau que nous recevrons notre ministère et que nous pourrons accomplir ce que Dieu attend de nous. Nous deviendrons alors des ambassadeurs d’un nouveau monde.
Conclusion :
Alors aujourd’hui, êtes-vous prêt à vous mouiller pour lui ?
Etes-vous prêt à vous engager entièrement envers lui ? Deviendrez-vous un témoin pour le monde de tout ce que Dieu peut accomplir quand un homme vit complètement pour lui ?