Comment qualifieriez-vous votre quotidien si je vous demandais de le décrire ?
Pour la plupart d’entre nous, les jours se succèdent dans un train train habituel.
Dans la routine du quotidien, un jour est en général comme un autre, banal et monotone.
La vie offre peu de possibilités pour vraiment transformer nos existences.
Mais de temps à autre, quelque chose d’inattendu se passe et parfois cet évènement bouleverse radicalement nos vies. Il peut s’agir d’un enfant qui survient quand on ne s’y attendait pas. Il peut s’agir de la perte d’un emploie qu’on croyait assuré ou peut-être du gros lot qu’on tire au lotto.
Bibliquement parlant, il y a eu des évènements extraordinaires qui se sont produits, qui ont surpris tout le monde et qui ont changé des tas d’existences. Pensez-vous à quelques exemples ?
Voici ce qu’un auteur connu écrit sur toutes ces pensées. « Préparons-nous à servir Dieu, soyons fidèles ! Il nous a déjà choisis pour être l’instrument qu’il utilisera à un moment inattendu. Nous sommes comme des flèches qu’il a préparées dans son carquois pour une œuvre précise. Au temps voulu, nous serons soudainement encochés sur la corde de son arc, pour être propulsés avec le maximum d’efficacité vers le but qu’il aura eu à cœur d’accomplir. »
Pourquoi vous dis-je ceci ? Parce que c’est exactement ce qui se passe dans l’histoire contée en Esther. Au début, Esther est une orpheline inconnue, qui n’a aucune connexion avec les plus puissantes familles de l’empire Perse.
Elle vit son quotidien dans la banalité la plus totale. Mais Dieu dans sa providence décide qu’elle va pouvoir devenir l’épouse du plus grand monarque de l’époque.
Regardez comment il va faire pour s’y prendre.
Au chapitre 1 v.1 nous lisons ceci : « … »
L’introduction est banale, n’est-ce pas ? Au temps d’un des nombreux rois, vivant une année parmi d’autres années, le récit commence.
Aux versets 3 et 4 nous lisons ceci « La troisième année de son règne (retenez cette date nous allons y revenir), il fit un festin… »
Pas mal la durée de ce festin, n’est-ce pas ? 180 jours ou 6 mois entiers pendant lequel il régale ses amis. Ça dépasse de loin les fêtes que donnent les stars hollywoodiennes, pas vrai ?
Pendant 6 mois, il exhibe sa richesse, sa majesté et sa gloire. Il y a probablement des esclaves qui défilent en montrant des coffres de bijoux, de pierres précieuses, des animaux, des indigènes de pays lointains qu’il a conquis…
Cette fête a probablement tous les constituants d’une festivité païenne. Sans doute, il y a de la musique, des danses sensuelles, de l’alcool qui coule à flot.
Du début à la fin, les louanges du roi sont faites. C’est ce qu’il veut. Il est fier comme un paon.
Les archéologues attestent cette caractéristique en lui. Dans l’ancienne ville de Suse, ils ont mis à jour des inscriptions qui disaient qu’Assuérus se faisait appelé le roi des rois, le grand roi, le roi de la grande terre.
Il voulait que tous le sachent. Donc il invita même le petit peuple à sa fête.
Aux versets 5-8, nous lisons : « … »
Il ne manquait qu’une chose durant les célébrations du roi. La reine et les femmes. Peut-être comme la coutume voulait, elles célébraient de leur coté. Le verset 9 dit : « … »
A partir d’ici, un événement va tout déclencher, vous allez voir. Versets 10-11 « … »
Selon le récit, le roi est saoul. Il a trop bu. Et comme on peut s’y attendre, dans un état d’ébriété, il commence à agir idiotement.
Il décide d’exhiber une de ses plus belles possessions, sa reine. Il veut qu’elle vienne défiler afin qu’elle soit l’envie de tous et que ses invités s’émerveillent devant la beauté de la femme qu’il a conquise.
Les historiens ont peiné sur ce texte pour comprendre la portée de l’ordre du roi. Certains disent qu’Assuérus voulait que Vasthi vienne devant eux, sans son voile habituel, ce qui était scandaleux en temps normal dans la cour des Perses.
D’autres suggèrent que le roi voulait la voir nue devant tous, en train de porter juste sa couronne royale.
Peu importe comment on comprend le texte, ce qu’il voulait aurait été une honte et le texte dit ceci au verset 12 : « … ».
Alexandre Whyte, un prédicateur écossais du 19ième siècle écrit ceci sur le sujet : « L’auteur du texte sacré invite notre respect pour la reine Vasthi. Peu importe la nature exacte de l’ordre qu’elle reçut de la salle des fêtes, elle refusa bravement d’y obéir. Sa beauté était pour son mari uniquement, ce n’était pas quelque chose à exhiber devant des centaines de nobles enivrés.
Le résultat de cette nuit de débauche, c’est qu’elle fut bannie dans la disgrâce. »
Mais il nous faut admirer cette reine, qui eut assez de courage pour dire non à ce qui aurait été moralement un compromis. En refusant de se plier à un acte dégradant, il prit position contre la force la plus puissante de son univers. Tant mieux pour elle !
Laissez-moi vous dire aujourd’hui, que la soumission ne veut pas dire que la femme devient un jouet sexuel pour satisfaire les désirs charnels de son mari. Dieu n’a jamais voulu qu’il en soit ainsi.
La bible parle de se donner l’un à l’autre, mais ne nous permet pas de faire tomber l’autre dans l’esclave sexuel. J’applaudis donc la reine Vasthi pour sa décision courageuse.
Le mariage ne donne pas le droit à un homme d’utiliser sa femme comme un objet de plaisir afin d’assouvir ses fantasmes les plus vils.
Je suis parfois choqué d’entendre ce que certains maris demandent de leur femme au nom de la soumission. C’est souvent insultant et dégradant.
Alors une mise en garde pour nous autres messieurs : « Soyons prudent dans ce que nous demandons aux épouses que Dieu nous a donné. Soyons certains que nos requêtes ne détruisent pas la dignité de nos femmes. Elles ne sont pas des objets, mais des âmes précieuses faites à l’image de Dieu ! »
Assuérus ne comprenait pas ce principe, car regardez ce que le refus de sa femme engendra comme réaction en lui. Versets 12-15 « … », puis v. 16-20 « … »
Je me demande si la réaction extrême de Memucan n’indique pas qu’il avait peut-être des problèmes de soumission dans son propre foyer.
Pourquoi avait-il besoin d’envoyer un message aussi fort ? C’est comme s’il avait peur de quelque chose, et qu’il voulait utiliser cet incident pour envoyer un message codé à sa femme.
Quoi qu’il en soit, ces événements eurent pour conséquence de créer un poste vacant. Et ce qu’il ne faut pas rater, c’est que derrière tout ceci, Dieu était déjà à l’œuvre pour utiliser les circonstances.
A partir d’ici on pourra dire, au revoir Vasthi et bonjour Esther.
Bien sûr, à ce point, Esther n’a aucune idée de ce que Dieu est en train de préparer. Elle ne sait rien encore de ce qui se passe dans le palais et de cet édit qui va finir par bouleverser sa vie.
Esther vit son existence normalement, en exécutant ses responsabilités quotidiennes dans la plus grande banalité. Elle ne sait pas qu’elle va bientôt avoir la surprise de sa vie.
C’est ainsi que la volonté incroyable de Dieu prend forme. Sa providence est à l’œuvre dans les coulisses, il travaille et réarrange les événements, il influence les esprits afin que même dans les circonstances les plus séculaires et les plus charnelles son plan soit mis en place.
Comme nous l’avons dit la semaine dernière Dieu ne dort pas. Il n’est pas absent même lors des banquets païens, organisés par des rois pervertis qui prennent des décisions stupides. Graver le dans vos cœurs, Dieu est continuellement à l’œuvre.
Ainsi le récit se poursuit et dit aux versets 21-22 « … »
Petites parenthèses, je suis pour la soumission de la femme à l’homme. C’est un principe biblique que Dieu commande dans la bible.
L’homme doit être le conducteur dans la maison. Mais je ne suis pas pour la conduite dans l’humiliation et la dépravation. En tant que maris, nous n’obtiendrons pas l’obéissance par la peur et la manipulation.
Ceci dit, l’édit part donc dans toutes les provinces. Et Dieu derrière tout ceci planifie la protection de son peuple qui vit sous le royaume des Perses. Il sait qu’ils bientôt faire face à une tentative de génocide. Ils sont ses enfants et il veut les protéger.
Puisqu’une position s’est ouverte à la cour du roi, Dieu comme on peut le prévoir attend son moment pour y placer son candidat.
A ce sujet, regardez dans le livre des Proverbes, ch. 21 : 1 « … »
Ce passage est extra. Il décrit parfaitement ce qui se passe ici.
Assuérus se prend pour le roi du monde.
Il organise un banquet qui dure 6 mois pour le démontrer à tous. Et pourtant en fin de compte, tout ce qu’il est nous dit la bible, c’est un petit cours d’eau dans les mains du Seigneur.
Dieu peut réorienter le cœur des dirigeants les plus puissants quand il le veut et où il le veut. Il ne le fait pas nécessairement en une nuit.
C’est une erreur de penser que si Dieu est vraiment à la barre, il change les choses en un instant. Notre Seigneur a prouvé plus d’une fois qu’il ne travaille pas selon nos contraintes de temps. Comparé à nous, il est souvent très lent. Mais comme un poète l’a dit : « la meule de Dieu travaille lentement mais surement. »
Ce qu’il faut encrer dans nos pensées, c’est qu’il peut rediriger les vies de ceux que nous pensons indirigeables et inchangeables, de ceux pour qui nous n’avons plus d’espoir parce qu’ils ont l’air engagé bien trop loin dans leur rébellion que pour pouvoir changer.
Le cas d’Assuérus est un exemple parfait. Au chapitre 1, il a l’air d’être le plus perverti des despotes, mais dans son ivrognerie il commence à faire des bêtises qui vont causer un changement progressif en lui.
Il renvoie sa femme préférée, mais il va bientôt regretter sa décision.
Regardez chapitre 2 :1-4 « … »
Le texte a l’air d’indiquer que le roi commence à déprimer après avoir renvoyé sa reine, n’est-ce pas ? D’ailleurs ceux qui servent le roi remarquent sa peine et commence à lui proposer une solution.
Il y a deux, trois détails qui n’apparaissent pas directement dans le texte qui peuvent éclairer ses regrets. Il faut savoir qu’entre le chapitre 1et le chapitre 2, au moment où des filles vont être présentées, un certain nombre d’années s’écoulent. Je vous ai dit plus tôt de retenir le fait qu’au chapitre 1, nous étions dans la 3ième année du règne d’Assuérus (cad. en 483, puisqu’il monta sur le trône en 485BC). Au chapitre 2 :16, lorsqu’Esther est présentée, c’est la 7ième année du règne de Xerxès (autre nom du roi), donc c’est en 479BC. Et pendant un an, ses prétendantes se sont préparées avec de l’huile et des aromates.
Ce qui n’est pas apparent, mais ce que l’histoire nous apprend, c’est que durant ce temps Assuérus entreprend la conquête ambitieuse de la Grèce. Mais il s’y casse les dents et il essuie des pertes importantes. Il est donc forcer de rentrer chez lui dans la défaite.
Imaginez-vous sa situation. Il rentre dans son beau palais, épuisé par sa campagne militaire. Il aspire probablement à être accueilli par une compagne douce et compréhensible, par quelqu’un qui le prendra tendrement dans ses bras pour le rassurer.
Dans ces moments, des esclaves ou des chefs militaires ne font pas l’affaire. Il a besoin de quelqu’un qui ne fera pas semblant, mais qui se souciera vraiment de lui, qui le comprendra. Mais il est seul. Dans sa folie, il a renvoyé son épouse favorite. Et maintenant il déprime. Qui le comprendra ?
Chapitre 2 :5-7 est un autre pivot. Nous sommes maintenant introduits en la présence des personnages que Dieu va utiliser pour répondre aux besoins du roi et de son peuple. « … »
Esther qui signifie étoile nous est ainsi présentée. Nous apprenons deux choses à son sujet. Un, elle est orpheline et deux, en grandissant elle est devenue une superbe femme. Le texte dit littéralement, quelqu’un de très beau à regarder.
D’ici peu, elle entendra : « Et maintenant, pour vos yeux seulement, Miss Perse ! » et elle capturera le cœur du roi.
Mais à ce moment, elle ne sait encore rien de la politique du palais ou du roi esseulé, ou du futur qui sera le sien. Elle vit simplement sa vie sans grands remous, sans aucune idée qu’elle sera un jour couronnée en tant que la plus jolie femme du royaume et en tant que reine des Perses.
Que les voies de Dieu sont impénétrables !
Nous nous arrêtons ici et nous mettons rapidement en évidence trois leçons que Dieu veut que nous retirions de tout ceci.
La première est celle-ci : Les plans de Dieu ne sont pas frustrés par les circonstances séculaires ou charnelles de ce monde.
Il est présent et actif peu importe ce qui ce passe dans les salles de fêtes mondaines.
Contrairement à ce que certains pensent, son action n’est pas limitée aux foyers chrétiens. Il est tout autant à l’œuvre à Matignon que dans le bureau d’un prédicateur. Il est tout aussi actif en Chine, en Arabie, en Irak ou en France, qu’en Amérique.
Douter de cela, c’est limiter le contrôle souverain de Dieu. De plus si nous refusons de concéder ce point, nous risquons de ne plus nous soucier de notre implication dans les grands événements de notre temps. Nous risquons de nous centrer uniquement sur nos petites existences et sur ce qui se passe dans le confort de nos églises. En tombant dans ce travers, nous finissons alors par ne plus être la lumière du monde ou le sel de la terre.
Dieu est à l’œuvre, il se meut dans tous les endroits, il touche des vies à droite, à gauche. Il façonne les royaumes. Il n’est jamais surpris par ce que les humains décident de faire.
Juste parce que les motifs de certains sont séculaires ou charnels ou injustes, ça ne signifie pas qu’il est absent. Ceux impliquer dans les événements qui touchent son peuple ne le glorifie peut-être pas, mais il travaille malgré eux.
N’est-ce pas encourageant, particulièrement si vous avez failli moralement ou dans votre couple ?
Pensez à comment Assuérus vivait avant que Dieu ne l’utilise. Pensez à la débauche de ses fêtes, pensez à sa vulgarité et ses pensées obscènes au point qu’il voulait faire parader sa femme comme un morceau de viande. Pensez à sa décision égoïste et cruelle de renvoyer sa femme et de la divorcer.
Malgré tout cela, Dieu l’utilisa. Et il peut vous utiliser.
Comment sais-je cela ? Parce que dans la bible, je vois qu’il est un Dieu qui voit les choses à long terme et qui manifeste sa grâce en conséquence des choix que ses futurs serviteurs font parfois bien plus tard. Il est donc plein de bonté
Troisièmement, Dieu n’exclut pas ses enfants des positions élevées ou influentes, simplement parce qu’ils commencent dans la vie avec un handicap ou des situations désespérées.
N’écartez jamais qui que ce soit d’une place importante, parce qu’il n’a pas eu un bon départ ou parce qu’il n’a pas l’air d’avoir tous les avantages de son coté.
Esther était une femme juive dans un pays d’exil. Elle était orpheline. Elle était à des années lumières du monde de la noblesse. Pourtant rien de tout cela n’empêcha Dieu de l’exalter à une position qu’il voulait qu’elle tienne.
Où en êtes-vous mentalement aujourd’hui dans votre évaluation de votre pèlerinage terrestre ? Voyez-vous vos jours ici-bas comme étant signifiants ? Soufflez-vous ou chantez-vous ? Vous demandez-vous quelle bénédiction peut sortir du lot qui vous a été imparti ? Des enfants que vous ne pouvez plus contrôler, d’un mariage qui manque cruellement d’harmonie, de circonstances qui n’ont pas l’air d’avoir un but ?
La main de Dieu n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreilles trop bouchée pour entendre. Que vous le voyiez ou non, il est à l’œuvre dans votre vie aujourd’hui. Dieu est un spécialiste pour transformer le banal en une existence qui a plein de sens.
Dieu est à l’œuvre de façon inhabituelle, dans les jours de routine habituelle. Il est à l’œuvre dans les palais et dans les petites chaumières, dans la vie des grands et dans la vie des petits. Comme le dit Howie Stevenson : « Dieu travail parmi les casseroles. »
L’histoire d’Esther est plein d’encouragement pour nous. Dieu est actif dans tous les royaumes terrestres. Et nous dans notre pèlerinage terrestre, nous devons rester purs et engagés dans la cause de Dieu, nous devons rester sensibles à sa volonté qui travaille même dans les endroits charnels et séculaires, dans les endroits où se retrouvent des ivrognes. Car c’est seulement à ce prix que nous pourrons amener de l’espoir à ce monde qui s’effrite et en a tant besoin.
Esther fit ça et nous aussi nous pouvons le faire, bien que cette journée soit apparemment banale, si commune, si pleine disons… de casseroles.