Qui acceptons-nous comme Dieu?
Leçon sur le Mont Carmel

Introduction :

Nous reprenons aujourd'hui notre étude de la géographie biblique.

Pendant un moment nous avons laissé le sujet de coté, mais je me réjouis de pouvoir y revenir de temps à autres et de pouvoir compléter peu à peu cette série. C'est important, car elle est riche en leçons et en explications qui peuvent rendre les pages de notre bible plus vivantes.

Ceci dit, aujourd'hui je voudrais remonter l'histoire et vous amener aux temps des rois d'Israël. Les Saintes Écritures témoignent qu'avec le temps, durant cette période, les juifs ont choisi d'endurcir leurs cœurs et de s'écarter toujours plus des voies du Seigneur.

Dieu a donc envoyé des prophètes, de grands hommes, pour parler en son nom et rappeler le peuple à ses voies. Parmi ces derniers, un des plus puissants, a probablement été le prophète Elie.

Cet après-midi, je voudrais donc parler d'Elie et plus particulièrement de l'événement le plus connu de sa vie, de sa confrontation avec les prophètes de Baal sur le Mont Carmel.

Avant de lire cette histoire parlons un petit peu de son contexte.

I. Le mont Carmel :

Que savons-nous du Mont Carmel ?

  1. Ce n'était pas un endroit particulièrement stratégique.

    Bien sûr la via Maris, qui reliait les grands empires passaient non loin de là, mais les villes de Megiddo et de Yokneeon, dans le même petit récif montagneux, gardaient déjà cette route et les passes toutes proches.

  2. Mais c'était le début du panier à provision du pays d'Israël :

    La vallée de Jezréel était juste à coté. C'était donc tout de même un endroit important, car c'était un emplacement dans une région fertile :

    Tout d'abord, le nom signifiait : le vignoble de Dieu, car « Carm- » veut dire vignoble et « -el » est une abréviation d'Élohim.

    Si vous voyagez un jour dans cet endroit, vous comprendrez vite pourquoi le lieu porte ce nom. Il y a toujours des vignes, des oliviers et d'autres arbustes fruitiers qui sont cultivés dans ce lieu.

  3. Un symbole dans la bible :

    A travers la bible, cet endroit est utilisé comme un symbole, à cause de sa fertilité bien connue. Lorsque les prophètes parlaient au peuple, ils mettaient souvent en garde en disant : « Si vous ne vous repentez pas, Dieu enlèvera la fertilité du Mont Carmel ou le mont Carmel deviendra un désert ! » (Voir Es. 33 :9, Jérémie 4 :26 et Amos 1 :2…) Et lorsque les Israélites trouvaient faveur aux yeux de Dieu, les prophètes disaient : « Je ramènerais Israël à sa gloire, il aura ses pâturages du Carmel. Le pays aura la magnificence du Carmel. » (Voir Es. 35 :2 et Jér. 50 :19)

    Vous pouvez comprendre, en voyant la fertilité qu'il y avait dans ce lieu, pourquoi Dieu le choisissait comme point de référence.

    Maintenant que vous savez ces choses, mettons ces informations de coté, pendant un moment, et parlons des personnages qui rentrent en jeu dans la confrontation.

    II. Les personnages principaux de l'histoire :

    Il y 3 protagonistes. Le premier est un roi.

    1. Achab :

      En 930 avant Jésus Christ, vous savez que Salomon meurt. A ce moment, il y a une guerre de succession et son royaume se divise en deux. Dix tribus au Nord prennent leur indépendance et se donne un nouveau roi, Jéroboam. Le mont Carmel fait partie du territoire des dix tribus du Nord. (Un de ses petits fils, nommé Omri sera celui qui bâtira, quelques décennies plus tard, une nouvelle capitale pour ces dix tribus. Cette capitale sera la ville de Samarie.) Lorsqu'Omri décède, c'est son fils Achab qui montât sur le trône.

      Achab est le premier protagoniste. C'est donc un roi qui règne sur le Nord.

      Peut-être aujourd'hui, vous vous demandez comment était-il ? A-t-il bien rempli ses devoirs de roi ? Regardez ce que la bible dit sur son intégrité, en 1 Rois 16 : 29-33 « … »

      Ce passage vous donne une bonne idée sur sa personnalité. Selon la bible, Achab fit plus de mal pour conduire le peuple dans la mauvaise direction que tous les rois avant lui. Ce n'est pas peu dire.

    2. Jézabel :

      Il maria une femme phénicienne du nom de Jézabel. Je vous ai dit, il y a quelques semaines, que ce n'était pas un cadeau. Cette femme était une adoratrice du dieu de la fertilité, Baal. En plus, elle venait d'une région ou le culte de Baal était radical (avec les sacrifices de nourrissons et les partouses publiques). Avec elle, la bible nous dit que les dix tribus du Nord ont été conduites dans des pratiques effroyables.

      Sous son influence, le culte de Baal devint la religion dominante des israélites.

      Elle influença également son mari vers sa foi, mais ce qui est intéressant c'est que son mari ne fit jamais une conversion totale à Baal.

      Il y a des petits détails dans la bible qui nous montrent cela. Par exemple, Achab eut des fils et nomma ses fils en utilisant des noms purement juifs. Un de ses fils reçut le nom de Joas (1 Rois 22 :26) et un autre celui de Jehoram (2 Rois 1 :17). Or qu'entend t'on dans le début de ces prénoms ? « Jé- » comme dans ? « Jéhovah »

      Ceci est un petit détail, mais ce petit détail indique que quelque part au fond de lui-même, Achab s'accrochait toujours à un reste de religion juive. Il voulait que ses fils portent en partie le nom de Dieu.

      Donc, Achab combinait en partie des croyances en Dieu et des croyances en Baal. Alors qu'il faisait tout pour plaire à sa femme et pour introduire une nouvelle religion dans le pays, il maintenait tout de même une partie de foi en Dieu dans son cœur.

      C'est un peu ce qui se passait aussi dans le cœur de beaucoup d'Israélites. Mais pourtant le peuple se livrait de façon effrénée et défiante dans les pratiques idolâtres.

    3. Elie :

      Et puis dans l'histoire aujourd'hui, il y a un troisième personnage. C'est un prophète, un des plus grands qui aye été, d'ailleurs presque aussi important que Moise. C'est Elie.

      J'aime ce nom Elie _ en hébreux, Eliyahou.

      Savez-vous ce qu'il signifie ? El- c'est-à-dire l'Éternel, «-yahou » mon Dieu. Donc «l'Eternel est mon Dieu » ou « Dieu est l'Eternel »

      C'est hautement approprié, car d'après le ministère qu'il avait reçu, la question que ce prophète devait poser à la population était : « Qui est vraiment Dieu ? » Était-ce Baal ou Yahvé (Jéhovah) ?

      Qui était responsable pour leur bénédiction ?

      Jézabel disait, Baal.
      Achab disait, ce n'est pas sûr… c'est les deux. S'ensuit donc une confrontation.
      Lisons en 1 Rois 17 :1 « … »

    III. La confrontation :

    1. La sécheresse :

      (Pourquoi ?) Il faut voir ce qu'Elie est vraiment en train de dire dans ce passage. Ce n'est pas seulement qu'Achab va être puni par une sécheresse, parce qu'il a été mauvais garçon.

      Baal était le dieu de la pluie et de la fertilité, selon la croyance du peuple.

      En disant au roi qu'il n'allait pas pleuvoir pendant un bout de temps, ce qu'Elie disait, c'est que Baal n'était rien du tout. Selon lui, Baal était juste un morceau de pierre sans aucune puissance.

      Comprenez, la force la plus puissante, l'outil favorit que Baal était supposé contrôlé, c'était l'eau. Or son atout était mis à rien dans les mains de Yahvé.

      Ce qu'Elie créait en disant cela, c'était une crise d'identité dans les adorateurs de Baal.

      Pendant 3 ans et 6 mois, la bible nous indique donc qu'il ne plut pas. Jusqu'au moment où Dieu dit : « c'est bon. Maintenant Elie, retourne auprès d'Achab, va remuer la boue et qu'on en finisse ! » Regardez en 1 Rois 18 :17-20 « … »

    2. Le choix devant eux :

      Puis verset 21 : « … » Cette question était une façon de les mettre au mur. En d'autres termes, si Dieu est Yahvé, suivez-le ; mais si c'est Baal alors suivez Baal.

      Ce qui suit, je trouve, est très intéressant, mais triste aussi. Car la bible dit : « le peuple ne répondit rien » Il resta silencieux.

      Pourtant des années plus tôt, une alliance avait été faite non loin de là. A plus ou moins 35 km, Josué s'était adressé au peuple et leur avait dit, selon Josué 24 :15 « … »

      C'est intéressant de comparer ces deux évènements. Car dans les deux cas, la même chose était plus ou moins dite, par les serviteurs de Dieu : « Choisissez qui vous servirez ! » Mais avec Josué, le peuple avait répondu sans hésiter au verset 16 (Ch.24) « … »

      Mais quand vient Elie et quand il demande, « Pour encore combien de temps allez-vous danser sur un pied, puis sur l'autre ; irez-vous d'un coté, puis de l'autre ? » Le peuple ne répondit rien.

    3. La mise à l'épreuve :

      Alors Elie dit en 1 Rois 18 : 22-24 « … » (remarquez au verset 24, Elie ne dit pas j'invoquerai le nom de mon Eternel, mais de l'Eternel) En d'autres termes, il leur dit : « Testez Yahvé et vous verrez ! »

      Aujourd'hui, je pense que cette remarque peut encore être répétée pour celui qui doute. « Teste Yahvé et tu verras s'il n'est pas le Dieu de l'univers ! »

      Le peuple accepta donc de tester Dieu. Et Elie dit aux prophètes de Baal, aux versets 25-28 « … »

      Finalement Elie dit aux versets 30-33 « … » Apparemment il y avait un autel qui était tombé en ruine dans ce lieu-là. Il y a une leçon à ne pas rater ici. Elie avait de la puissance, parce qu'il marchait toujours avec Dieu, mais le peuple était dans la famine et la sécheresse parce qu'il avait abandonné les voies du Père.

      Lorsque la relation entre Dieu et nous est brisée, nous ne pouvons plus connaître ses bénédictions.

      Mais regardez par contre ce qui en était pour Elie. Nous lisons au verset 34, jusqu'au verset 37 : « … »

      Ce qu'Elie voulait que les gens voient, ce n'est pas lui, mais Dieu. Ce qui était important, ce n'était pas d'obtenir de la gloire personnelle aux yeux des hommes, mais de glorifier Dieu.

      J'aime ca, parce que la pensée que nous trouvons encore et encore dans la bible, c'est que Dieu met ses serviteurs dans diverses cultures, à des moments différents pour que les gens puissent savoir qui est vraiment l'Eternel.

    4. Le constat immédiat :

      Regardez à présent le verset 38. N'oubliez pas, c'est une période de sécheresse. Il n'a pas plu depuis 3 ans et demi. Le ciel doit donc être clair, mais la bible dit : « … »

      J'imagine que ca du être le choc et le silence pendant un instant. Puis le peuple, selon le verset 39, se mit à crier : « C'est l'Eternel qui est Dieu ! C'est l'Eternel qui est Dieu ! »

      Reconnaissez-vous ce qu'ils sont en train de dire ? « Eliyahou, Eliyahou ! » Que j'aime ce cris, car dans un sens, à ce moment, voir Elie en action, c'est voir Dieu ! C'est reconnaître la main du Tout Puissant.

      Les versets 40-42 disent alors : « … » Puis aux versets 43 à 46, nous lisons « … » Voici un deuxième miracle en ce jour. Elie parvint à courir à Jizréel, avant Achab qui était tiré sur un char par des chevaux.

    5. La conséquence sur 2 des protagonistes :

      Et aujourd'hui, je vous demande, comment Achab et Jézabel furent-ils influencés par ce miracle ? Se convertirent-ils ?

      Très clairement la bible dit que ni Achab, ni Jézabel ne furent persuadés.

      Dans le chapitre qui suit juste après, Elie est obligé de prendre la fuite vers le désert, car la reine en veut à sa vie. Il finit par s'affaler sous un genet en disant : Dieu, c'est assez, je veux mourir ! » (1 Rois 19 :4)

      Deux chapitres plus loin, Achab se met à convoiter un très beau vignoble qui appartient à Naboth et lorsqu'il n'arrive pas à l'obtenir, la reine fait assassiner cet homme pour aider son mari. Ce méfait leur vaudra la condamnation finale de Dieu.

      Mais sans l'ombre d'un doute, le miracle du Mont Carmel ne provoqua pas le changement de cœur nécessaire chez Achab et Jézabel. Ils ne furent ni métamorphosés, ni convertis. Le peuple non plus d'ailleurs.

      Cette démonstration de la puissance divine ne parvint pas vraiment à les changer.

      Si changement dans les actions du peuple, il y eut, ce ne fut que de bien courte durée.

    IV. Quelles leçons retirons-nous de tout ceci ?

  4. Premièrement que le vrai Dieu, le seul vrai Dieu est Yahvé.

    Il n'y en a pas d'autres et il est prêt à être mis à l'épreuve pour le prouver. Il l'a fait maintes fois. C'est aussi pour cela qu'il a envoyé Jésus et nous a donné sa résurrection en tant que preuve.

    Si aujourd'hui, tu n'es pas convaincu, je dis simplement : « mets-le à l'épreuve ! Essaye pour voir ! Vis pendant un temps avec lui, en marchant dans ses voies et tu verras si ton existence ne commence pas à être bénie, si tu ne commences pas à être transformé et puis convaincu. Dieu ne te décevra pas ! (Jean 7 :17)

  5. Deuxièmement, nous qui croyons déjà profondément, nous sommes appelés à être ses ambassadeurs.

    Si nous voulons que les gens autour de nous puisse connaître qui est Dieu et à quoi il ressemble, nous devons leur montrer.

    Si vous voulez savoir à quoi ressemble Dieu, je dois vous permettre de le voir à travers moi, comme Elie le fit pour les israélites de son temps.

    Je sais aujourd'hui que ce n'est pas facile. Malheureusement, il y a de nombreuses fois où nos actions ne reflètent pas vraiment Jésus Christ. Il y a des moments où nous préférerions que les gens ne nous regardent pas pour savoir qui est Dieu et à quoi il ressemble. Mais c'est ainsi que Dieu a établi les choses.

    Jésus disait, celui qui me voit, voit Dieu. Paul disait, celui qui me voit, voit Christ (1 Cor. 11 :1) et la bible nous dit, ceux qui nous voient doivent en général voir Dieu.

    Cette leçon est donc aussi un appel à nous examiner, pour voir si par nos actions nous sommes ce que Dieu voudrait.

    Je vous rappelle, qu'Elie put faire une différence parce qu'il travaillait avec la puissance de Dieu et que la puissance de Dieu était avec lui, parce qu'il était en relation presque permanente avec son créateur. Qu'en est-il de nous ?

  6. Troisièmement, que nous ne pourrons pas nécessairement amener tout le monde à Christ, peu importe la puissance de notre témoignage.

    Elie ne parvint pas à convaincre tout le peuple.

    Dieu existe. Il témoigne avec force de son existence. Il est actif, mais tout le monde n'est pas prêt à l'accepter.

    Et ceux qui le sont ne seront peut-être pas convaincus de façon durable. Ils auront peut-être une conversion à court terme.

    Pourquoi ? Parce que parfois, c'est plus une question de cœur que d'évidences.

    Certaines personnes aiment tellement la vie de dépravé qu'ils ne parviennent plus à répondre au message de l'évangile. Leur vision des choses est devenue si tordue, après toute les années passées dans la prison du péché, qu'ils ne veulent plus en ressortir.

    Alors que dire en conclusion ?

    Conclusion :

    Ne nous décourageons pas. Vivons en rendant témoignage pour lui. Soyons les ambassadeurs du seul vrai Dieu vivant.

    En êtes-vous convaincus ? J'espère que cette histoire d'Elie vous en persuade.

    Terminons par une prière.

    « Seigneur, je te remercie pour ce qui c'est passé sur cette montagne. Il est si facile de donner notre allégeance à un autre que toi, à plusieurs choses à la fois. Il est si facile de placer notre confiance en nous-mêmes, dans notre force, notre argent et nos capacités. Mais aujourd'hui, tu nous montres une foi de plus, qu'il n'y a qu'un Dieu… c'est toi !
    Je te demande de nous aider à vivre de façon à ce qu'on dit et ce qu'on fait, puisse montrer aux autres que tu es Dieu, que très clairement, tu es notre Dieu et que tu travailles à travers nous.
    Nous te prions afin qu'aujourd'hui, tu nous remplisses de ta force et pour que nous puissions repartir en étant convaincus que nous pouvons être des Élies pour le monde dans lequel nous vivons. »