Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série sur le livre d’Esther. J’ai choisi ce livre car je pensais qu’il serait intéressant pour une fois de faire plusieurs sermons sur une grande héroïne de la bible.
Nous faisons souvent des études sur les grands hommes de Dieu, peut-être est-ce parce que les prédicateurs sont des hommes ? Je sais qu’en méditant sur la direction que j’ai choisi de prendre, je me suis demandé si j’arriverai à m’identifier à une femme et à présenter quelque chose de valable en me sentant si différent de la gente féminine.
Mais je veux quand même m’y lancer, car je pense qu’il y a de bonnes choses à retirer d’une étude portant sur une grande dame qui trouve sa place dans la bible. Après tout un livre entier lui est dédié.
Que pouvons-nous dire en débutant cette étude ? Tout d’abord que le récit d’Esther est un livre unique. Savez-vous que jamais une seule fois, le nom de Dieu n’est mentionné dans ce livre ?
Vous pouvez chercher quand vous rentrerez et vous verrez si ce n’est pas le cas. C’est le seul livre sur 66 autres où c’est ainsi.
Nous n’y trouvons aucune prière offerte à son nom, personne qui dit : « Dieu est avec nous » ou aucune parole de l’Eternel qui dit : « Je suis Yahvé, c’est moi qui suis le patron, j’ai pris en main le cas d’Esther. » Il est absolument invisible physiquement.
Alors pourquoi ce récit est-il dans la Bible ?
Parce que Dieu est malgré tout présent dans la fibre de cette histoire. Il est là derrière chaque scène, derrière chaque décision, et finalement il prouve qu’il n’est pas absent mais il est le Seigneur qui veille silencieusement sur son peuple.
Comme un commentaire l’écrit : « Bien que le nom de Dieu ne soit pas mentionné, son doigt dirige chaque événement dans ce livre, pour protéger son peuple. »
Avant de vous montrer cela, je pense qu’il nous faut dire que nous trouvons là une confirmation sur la nature du Seigneur que nous servons. C’est important d’avoir cette confirmation.
Vous est-il déjà arrivé - de penser que Dieu a l’air absent des événements qui se déroulent dans votre vie ?
- d’être intrigué par son silence apparent, par le fait qu’il a l’air de ne plus se soucier de votre cas ?
Je pense que oui. Mais Dieu sait toujours ce qu’il fait, même si nous ne le comprenons pas.
En Romains 11 :33, Paul écrit : « … » Regardez de plus près ce qui émerveille l’apôtre ici.
Il parle de l’esprit de Dieu et il dit que ses jugements sont insondables.
Un homme peut vivre avec une femme pendant des années et finalement comprendre presque parfaitement son épouse, ce qui la motive, ce qui la conduit, ce qui la réjouit et l’attendrit. On peut pénétrer les profondeurs de l’âme d’un autre être humain. Mais avec l’esprit de Dieu c’est différent.
En Ésaïe, l’Eternel dit : « … »
Les théologiens les plus honnêtes nous diront que même à la fin de leur vie, après des années d’études dans la Parole, ils ont à peine gratté la surface de l’esprit de Dieu.
Parce qu’il est Dieu, c’est au-delà de nos capacités de vraiment le comprendre pleinement. Son esprit est beaucoup trop vaste pour le notre. Paul continue d’ailleurs sur cette pensée en Romains 11 :34. Il dit : « … »
La réponse à la question que pose ici Paul est : personne ! Personne ne connaît la pensée du Seigneur et personne ne le conseille, car son esprit et ses jugements sont insondables. Même en essayant de le comprendre, nous n’y parvennons pas entièrement. En tout cas pas tant qu’on reste sur cette terre et dans ce corps.
Mais une chose que nous savons c’est que Dieu reste toujours maître de tout. Il contrôlait non seulement les événements aux jours d’Esther et de Paul, mais il contrôle encore toutes choses aujourd’hui.
Alors si vous êtes dans des circonstances où vous vous sentez perdus et dépassés, vous pouvez vous laisser rassurer par le fait que la main de Dieu est à l’œuvre.
Dieu ne connaît pas la frustration de se sentir dépasser. Il ne se retrouve jamais en train de se frotter le cuir chevelu en se demandant ce qu’il va bien pouvoir faire ensuite de nous ou des nations dont nous faisons partie.
Ce fait est enseigné très clairement dans le livre de Daniel. Aux jours de ce prophète, il y avait un roi nommé Nebucadnetsar, un monarque qui croyait être le maître souverain du monde. A ce moment le monde représentait l’empire Babylonien, un vaste empire qui comprenait de nombreux royaumes, des nations puissantes et même le peuple juif qu’il avait conquis.
Le roi Nebucadnetsar se vantait de son grand pouvoir, de ses accomplissements, de ses nombreuses conquêtes. Dans son arrogance, regardez ce qu’il se disait en Daniel 4 :30 « … »
C’est alors que Dieu intervint et lui ramena les pieds sur terre. Après l’avoir informé qu’il se verrait retirer la souveraineté, Dieu lui fit perdre la raison. Comme le prophète Daniel l’annonça, le roi tomba dans l’insanité au point de se prendre pour un animal. Dieu ne lui permit d’en sortir que lorsque sa fierté fut écrasée et qu’il put reconnaître qu’il n’était pas le souverain de sa vie, ni un dieu dans un corps humain.
Finalement, le roi reconnut ce fait et dit ceci en Daniel 4 :34-35 « … »
Ce résumé de la nature souveraine de Dieu est parfait ! Dieu est à l’œuvre parmi les armées du ciel, il est à l’œuvre dans les évènements de la vie de tous les jours, il est à l’œuvre en vous, en moi, dans toutes les générations et dans chaque instant de nos existences.
Nous vivons nos vies sous le contrôle gracieux, prudent et soigneux de Dieu. Le temps s’écoule pour toutes les nations et toutes existences, selon ce qu’il a prévu.
Durant la seconde guerre mondiale, un personnage de bande dessinée commença à apparaître sur de nombreux bâtiments. Les personnes qui le dessinaient agissaient toujours la nuit et signaient leur dessin avec une phrase qui disait : « Kilroy était ici »
Ce graphiti fut trouvé sur les murs allemands, sur les constructions de Tokyo, sur le béton américain. Il semblait que Kilroy était partout. On pouvait en voir les évidences partout.
Dieu n’est pas bien différent de Kilroy. Non, il n’écrit pas son nom sur la pierre pour informer qu’il est présent, mais il est là à chaque instant et à chaque heure. Et donc je dis aujourd’hui, ne doutons jamais de la présence de Dieu.
Il est là durant notre pèlerinage personnel. Son esprit insondable travaille en concert avec sa volonté, pour accomplir ses souhaits sous son contrôle souverain.
Il y 3 mots par lesquelles on peut résumer cette idée. On peut parler de « Sa providence invisible »
Avez-vous déjà pensé à ce mot providence ? Savez-vous d’où il vient ? Du latin providencia.
Pro signifie avant, « videntia » vient de videre, cad. du verbe voir.
C’est ce mot videre qui a inspiré les constructeurs électroniques lorsqu’ils ont eu besoin de trouver un nom pour se référer aux cassettes de films. Ils ont alors parlé de vidéos.
Donc lorsqu’on met le terme pro et videncia ensembles, on a un mot qui signifie « voir à l’avance ». Voila ce qu’est la providence, voila ce que Dieu peut faire. Il voit les évènements à l’avance.
C’est bien sûr quelque chose que nous ne pouvons pas faire. L’esprit humain est doué pour regarder vers l’arrière. Nous sommes bon quand il s’agit d’analyser l’histoire. Notre vision après coup est en général 10/10. Mais on est nul quand il s’agit de faire des prédictions, quand il s’agit de deviner spécifiquement les événements futurs.
Pensez-y, nous n’avons aucune certitude sur ce qui se passera dans une minute ou dans une heure. Mais Dieu voit les choses dans la providence et il est constamment à l’œuvre.
C’est donc lui le souverain et si aujourd’hui je crois que Dieu a rencontré en moi son égal, celui qui va lui donner une leçon, je vais avoir une mauvaise surprise. Si nécessaire, il me réduira à rien pour me donner une leçon. Il fera avec moi ce qu’il a fait avec Nebucadnetsar, parce que Dieu seul donne le ton et bat la mesure.
Vous vous demandez peut-être maintenant ce que tout ceci a avoir avec l’histoire d’Esther ?
Et bien le livre manifeste cette vérité encore et encore.
Laissez-moi vous en montrer un exemple rapide, tout en vous présentant rapidement quelques personnages que nous retrouverons plus en détails dans les semaines à venir.
Quand l’histoire d’Esther commence, Assuérus était seulement dans la troisième année de son règne.
On sait qu’il fut roi de 485 av. J-C jusqu’à 465. C’était un roi très puissant. De sa capitale, il régnait sur 127 provinces, sur un empire qui s’étendait de l’Inde à l’Éthiopie. A ce moment, il n’y avait personne d’aussi puissant que lui.
En Esther 3 :1, nous lisons ceci à son sujet : « … »
Bien des années avant qu’Esther ne naisse, Israël avait connu une guerre civile. Le Nord et le Sud s’étaient divisés. Ils s’étaient donnés différents rois et progressivement, les deux cotés s’étaient éloignés de Dieu.
Dieu punit d’abord le Nord en les envoyant en captivité en Assyrie, puis il punit des années plus tard, le Sud en les envoyant en captivité à Babylone. A la longue Babylone avait été conquise à son tour par les Perses et en 485, plus ou moins 100 ans après la déportation de la population juive, Assuérus était arrivé au pouvoir.
Mardochée vivait donc à Suse suite à tous ces événements. Esther était sa nièce. Il l’avait adoptée suite au décès des parents de la fille.
Mais Dieu voit les choses à l’avance et cette tentative d’attentat apparemment sans conséquence va devenir un maillon pour permettre à ses enfants de survivre.
Nous lisons donc ceci aux versets 22-23 « … »
Du temps s’écoule et l’histoire est laissée de coté. C’est comme si rien ne s’était passé.
Et maintenant le récit se centre sur Haman. Il est promu et tous doivent se prosterner devant lui pour lui montrer du respect. Mais Mardochée, qui est juif et qui vient souvent au palais voir Esther, refuse de fléchir le genoux devant un autre être humain.
Ca rend fou furieux l’officier, qui décide alors de mettre en action un plan pour se débarrasser de Mardochée et des juifs. Il influence le roi en ce sens et il fait passer un édit visant à supprimer les israélites.
Lorsque Mardochée apprend ce que Haman a mis en œuvre, il se rend vers sa nièce qui est maintenant devenue reine. Mais, il faut savoir qu’elle a toujours caché son origine. Et il lui dit ceci en Esther 4 :13-14 « … » Mardochée ne doute nullement que les juifs survivront à cet édit. Lui et Esther n’échapperons peut-être pas, mais à la fin quelqu’un libérera les juifs.
Esther accepte de faire ce qu’elle peut et elle organise une fête pour le roi. Elle y invite aussi Haman. Aveugle dans sa fierté Haman pense que la reine veut l’honorer.
Le roi lui est reconnaissant. Il demande à Esther de lui dire ce qu’elle aimerait afin qu’il puisse lui montrer comme il est heureux d’elle. Esther ne lui révelle pas son souci principal tout de suite. Elle demande juste au roi de revenir le lendemain pour une autre fête.
Haman est tout content. Il pense que la reine veut l’honorer deux fois plutôt qu’une. A son sens, il est vraiment quelqu’un. Mais sur son chemin du retour, il voit de nouveau Mardochée qui ne lui rend pas l’hommage nécessaire. Haman en oublie la fête et quand il rentre, il se confie à sa femme. Regardez au ch.5 :13 « … », puis 5 :14 « … ».
Mais regardez ce qui se passe ensuite. C’est vraiment incroyable, c’est exactement ce qu’on a dit au début sur l’œuvre silencieuse de Dieu. Cette même nuit, le roi ne trouve pas le sommeil. Esther 6 : 1-3 nous explique ceci « … ».
Tout ça, c’est plus qu’un hasard. Pendant qu’Haman prépare un bois de 75 feet high,… mètres de haut pour y pendre Mardochée, le roi pense au même homme, mais cherche un moyen de le récompenser. Quelle ironie !
Quand Haman arrive pour demander la permission d’exécuter Mardochée, il n’a même pas le temps d’ouvrir sa bouche que le roi lui demande comment honorer un bon serviteur. Regardez aux versets 4 à 6 « … » Haman est vraiment imbus de lui-même n’est-ce pas ? Regardez ce qu’il répond alors au roi, versets 7-9 « … », puis le verset 10 « … »
Quand Dieu décide de la suite des événements, personne ne peut arrêter la machine qu’il met en marche. Et à la fin, c’est Haman qui est pendu au bois.
Oui, Dieu est présent partout dans ce livre ! Son nom y est écrit avec de l’encre invisible.
Mais c’est comme dans ma vie. En me levant ce matin, je n’ai pas vu dans le ciel un message qui disait « Je suis là Daniel, aujourd’hui tu peux compter sur moi ! »
Je n’ai pas entendu une voix dans la nuit pour me réassurer.
Mais par la foi, je le vois et je l’entends tous les jours dans les circonstances de ma vie, que ce soit dans les coups qui m’écrasent et me mettent à genoux ou que ce soit dans les triomphes qui élèvent mon cœur.
Quand je regarde en arrière à mon histoire, je vois que je suis ce que je suis parce que l’esprit insondable, la volonté incroyable de Dieu et son contrôle souverain me rendent plus que vainqueur.
Alors aujourd’hui, quelle est la peine qui vous accable ? Quelle est la chose qui vous fait souffrir ? Est-ce une maladie effroyable, une détresse émotionnelle intense, une relation brisée ou la perte d’un bien-aimé ? Est-ce un problème financier géant ou un patron qui va supprimer votre poste ?
J’ai une bonne nouvelle pour vous aujourd’hui. Cette histoire nous rappelle que Dieu est là.
Il nous suffit de nous calmer et de chercher les signes de sa présence. Puis il nous faut nous laisser convaincre qu’il est à l’œuvre, il n’a pas oublié. Prions !