La poutre dans l’œil

Matthieu 7: 1-6

Introduction :

Si vous le voulez bien, ouvrez vos bibles en Matthieu 7. Le titre de mon sermon aujourd’hui est : « La poutre dans l’œil »

Lisons ensemble les versets 1 à 5 et vous verrez pourquoi.

« … »

Quel est le thèmede ce passage ? Il me semble que Jésus a choisi d’adresser ici l’hypocrisie.

Si aujourd’hui, je devais vous demander de définir l’hypocrisie, que me diriez-vous ?

Le dictionnaire dit que l’hypocrisie est ce défaut qui consiste à dissimuler sa véritable personnalité et à affecter des vertus que l’on n’a pas. Mais je pense qu’il faut ajouter un détail important à cette définition.

Regardez en Luc 18 : 9-14, nous lisons une petite histoire concernant un pharisien et un publicain. La bible dit : « … ». Vous voyez, le Pharisien était un hypocrite. En fait, il était pire que le publicain. Il rentra sans avoir trouvé le pardon alors que le publicain, lui se fit pardonner. Mais avez-vous remarqué le trait majeur de l’hypocrite, au-delà du fait qu’il était fier et imbus de lui-même ?

Il aimait juger les autres. Il se comparait aux pharisiens et aux autres gens autour de lui.

L’hypocrisie, ce n’est donc pas seulement ce défaut qui consiste à dissimuler sa véritable personnalité et à affecter des vertus que l’on n’a pas. C’est aussi ce défaut de juger les autres pour s’élever et se glorifier.

Donc quand Jésus adresse le sujet de l’hypocrisie en Matthieu 7, il est normal qu’il parle des jugements.

Comment sont nos jugements aujourd’hui ? Notre façon de juger les autres indique beaucoup sur notre personnalité.

Nos jugements indiquent probablement si nous avons une tendance à l’hypocrisie ou pas.

Avant d’aller plus loin, laissez-moi tout de même clarifier certaines choses.

I. Juger est une tendance normale.

Tout d’abord, il ne faut pas extrapoler le message de Jésus.

Notre Seigneur n’est pas en train de dire que tout jugement est mauvais. Trop de personnes utilisent ce passage pour culpabiliser les chrétiens lorsqu’ils émettent un jugement.

Une jeune fille sort de chez elle fâchée, parce que ses parents viennent de lui interdire de sortir avec un garçon pas bien, de mauvaise influence pour sa spiritualité et elle claque la porte en citant : « Ne jugez pas de peur que vous ne soyez aussi jugés ! »

Des anciens se réunissent avec un frère parce qu’il s’est saoulé le dimanche précédant aux agapes de l’église et ce frère leur répond avec méchanceté : « Ne jugez pas de peur que vous ne soyez aussi jugés ! »

Ce n’est pas pour que ses mots soient compris ainsi que Jésus les a dits. Ce type de jugement ne rentre pas dans le contexte de Matthieu 7. D’ailleurs, au verset 6, Jésus dit : « … »

Comment pouvons-nous éviter de donner nos perles à ceux qui ne les méritent pas, si nous ne pouvons faire la différence entre les porcs et les agneaux, entre les chiens et les moutons ?

Juger chaque chose est une tendance normale et saine. Salomon lui-même dit en Proverbes 8 :5 « Stupides apprenez le discernement ! » Un père et une mère doivent apprendre à leurs enfants à juger chaque chose et l’influence de certaines personnes.

En 1 Jean 4 :1, l’apôtre Jean dira : « … »

En 1 Corinthiens 2 :15 Paul ajoute : « … ». En 1 Corinthiens 6 :1-6, nous lisons encore : « … »

Un chrétien doit apprendre à rendre des jugements, à différencier les vrais enseignants des faux, à différencier la vraie religion de la fausse, le péché de la justice.

Nous jugeons en politique, quand vient le temps de voter. A ce moment, ne disons-nous pas : « Ce candidat est assez digne de conduire le pays, mais celui-là pas ! » ?

Alors aurait-on le droit de juger dans le monde, mais pas dans l’église ? C’est ridicule de penser que Dieu nous interdirait de juger dans le domaine spirituel.

Les gens autour de nous voudraient nous pousser à penser ainsi. Pourquoi ? Car le monde hait les absolus moraux. Car le monde veut avoir droit de faire ce qu’il veut.

Jésus clôturera d’ailleurs la question en Jean 7 :24 en disant aux pharisiens : « … »

Il y a un jugement juste dont le Seigneur parle. Quel est-il ? Prononcer l’avis de Dieu sur toutes choses. Il nous faut appeler péché, tout ce que Dieu appelle péché.

Donc dire que l’adultère est un tord est juste.
Dire que la fornication est un tord est juste.
Dire que mentir est un péché est juste…

En un sens, ce n’est pas moi qui juge, mais Dieu. Moi je ne fais que prononcer à haute voix ce que Dieu a écrit dans sa bible.

Et si j’ai peur de paraître être celui qui émet un jugement, alors contentons-nous de lire la bible à ceux qui commettent un péché. Puis demandons leur ce que Dieu essaye de dire dans les passages choisis.

Réalisons que ce n’est pas vraiment aimer si on ne fait pas remarquer à quelqu’un son erreur, lorsqu’il y a un péché. (Lev. 19 :17). Ayons donc le courage de dire : « Frère, je t’aime. Mais ce que tu fais n’est pas juste ! Je ne te juge pas personnellement, mais Dieu condamne ton action dans la Parole. »

II. Mais prudence dans nos jugements :

Toutefois, soyons prudents lorsque nous émettons des jugements. Selon ce que Jésus dit, nos jugements sont souvent faits avec de mauvais motifs et avec la mauvaise norme.

  1. Est-ce qu’aujourd’hui, j’ai l’habitude de juger les autres selon mes affinités dans le sport, la mode vestimentaire, mes hobbies ou mes intérêts personnels ? Un tel est acceptable parce qu’il joue comme moi, parce qu’il parle comme moi et mange comme moi ou pas parce qu’il est différent de moi.

    La seule norme acceptable qui doit nous permettre de mesurer et d’évaluer les choses, c’est la bible. Pas nos opinions personnelles, pas nos propres désirs.

  2. Le seul bon motif pour juger d’une chose, c’est de vouloir tout amener sous le contrôle de Christ.

    Si je juge une activité, que ce soit pour savoir si elle m’approche de Dieu ou pas.

    Si je juge une personne, que ce soit pour pouvoir l’amener à Christ ou pour empêcher qu’il ne m’éloigne de la foi. Il n’y a pas d’autres bons motifs.

Je vois au moins quatre raisons pour faire attention à notre norme et à nos motifs, lorsque nous jugeons.

  1. Parce que nos jugements peuvent refléter une attitude hypercritique.

    Je vois cela à travers l’illustration que Jésus utilise aux versets 3 et 4. Il y a deux hommes, l’un avec une poussière dans l’œil, l’autre avec une poutre. Et celui qui a la poutre remarque que son ami a une poussière dans l’œil. Puis il décide de se lancer dans une opération. C’est une illustration comique si on y pense, n’est-ce pas ?

    Mais pensez-y un instant. Jean-Claude, est-ce que j’ai une poussière dans l’œil ? Anne, peux-tu le voir ? Que te faudrait-il faire pour le savoir ?

    Il faudrait que tu viennes voir de vraiment très près, et que tu cherches avec concentration.

    Quand j’avais des verres de contact, parfois il m’arrivait d’avoir une crasse dans l’œil. Je demandais à Tammy de m’aider et il fallait qu’elle prenne une lampe pour bien voir dans tous les coins et qu’elle s’approche à 10 cm. Elle devait dépenser beaucoup de temps et faire beaucoup d’efforts pour trouver le problème.

    Jésus connaissait ce principe. En utilisant son exemple, il indiquait que parfois nos jugements pouvaient refléter une attitude hypercritique et finir par devenir hypocrites.

    Est-ce que tu es hypercritique Jessica ?

    Connais-tu le problème avec l’attitude hypercritique ?

    C’est qu’elle juge souvent sans connaître les cœurs et qu’elle finit par détruire les autres. Or nous ne connaissons pas tous les cœurs, seul Dieu connaît toutes les motivations de l’homme.

    Et si je suis hypercritique, les autres sont sûrs de toujours perdre. Peu importe ce qu’ils font, ils me décevront toujours.

    Pourquoi ? Parce qu’avec une attitude hypercritique, on trouvera toujours ce qu’on veut trouver.

    Prenez un vautour, il survole des tas d’endroits, mais ce qu’il finit toujours par repérer c’est l’animal mort, rongé par les vers.

    Et bien chaque église, chaque famille a ses vautours.

    Ils sont comme dans l’histoire du chat Poussy. Son maître le retrouve et lui dit :


    « Mon gros chat, mon gros chat, où es-tu allé ? »
    « Je suis allé à Londres, dans le château de la reine ! »
    « Mon gros chat, mon gros chat, es-tu allé dans la salle du trône ? »
    « Je suis allé dans la salle du trône, sous la chaise du roi ? »
    « Mon gros chat, mon gros chat, as-tu vu la reine ? »
    « Non, j’ai vu une grosse souri sous le trône de la reine ! »

    N’est-ce pas triste pour le chat ? Il va à Londres, il réussi à rentrer dans le château de la reine, dans la chambre du roi et que voit-il ? Les bijoux, les tapisseries, la jolie reine ? Non, une petite souri, car c’est ce qu’il cherchait.

    Cet après-midi, je dis qu’on trouve ce qu’on cherche. Si je suis venu ici pour trouver de la poussière dans l’œil de quelqu’un, j’en trouverai. Si je suis venu ici pour trouver des fautes dans le sermon, j’en trouverai. Si je suis venu ici pour trouver des fautes dans l’adoration, j’en trouverai. Si je suis venu ici pour trouver des fautes dans ce groupe, j’en trouverai. Si je suis venu ici pour critiquer, je trouverai.

    Mais le contraire est vrai aussi. Si je suis venu pour trouver Dieu, je le trouverai.

    Notre cœur détermine ce que l’on trouve.

    font color=brown>Est-ce que je suis un chercheur d’or aujourd’hui, ou un chercheur de poussière ? Est-ce que je suis un spécialiste dans l’examen des autres autour de moi ou dans l’examen de mes propres fautes ?

    Il y a des personnes hypercritiques dans la vie et d’autres pas.

    Il faut être prudent de ne pas devenir l’une d’entre elles. C’est la première raison pour laquelle il nous faut faire attention aux motifs de nos jugements et à nos normes.

  2. Parce que nos jugements peuvent refléter un manque d’amour et de patience.

    La deuxième raison c’est parce que nos jugements peuvent souvent refléter un manque d’amour et de patience.

    Une des raisons qui me permet parfois de juger rapidement, c’est le fait que je n’ai pas de relations avec certaines personnes (Ex. Greg qui a jugé Pamela car elle a oublié d’envoyer une lettre).

    Et donc nous condamnons rapidement ceux que Dieu voudrait encore sauver.

    Mais le Seigneur, lui regarde à chaque homme et voit un enfant perdu, un enfant qui est son enfant, sa création. Et il souffre pour lui, il est lent à la colère envers lui, il ne veut qu’aucun ne soit perdu. Il aime comme personne n’aime.

    Vous rappelez-vous de Zachée ? Voila un homme que tout le monde condamnait. Mais lorsque Jésus le vit, il dit : « Zachée, descend de l’arbre. Chez toi, j’irais dîner. » Jésus l’aimait.

    Est-ce que mes jugements reflètent cet amour ? Soyons prudents quant à nos motifs et nos normes !

  3. Parce que nos jugements peuvent refléter un manque de tolérance.

    Aussi parce que nos jugements peuvent refléter un manque de tolérance.

    Disons le haut et fort, Dieu ne veut pas que nous jugions par une norme autre que la sienne, parce que les gens ne peuvent pas correspondre à toutes nos attentes, à nos moules.

    Connaissez-vous l’histoire de Procrates dans la tradition grecque ?

    C’est une légende que les parents racontaient à leurs enfants. Procrates était un ravisseur. Il vivait dans une grotte. Il rêvait que chacun puisse un jour lui ressembler. Chaque soir il sortait de son antre pour capturer des voyageurs malchanceux. Lorsqu’il en attrapait, il les ramenait dans sa grotte.

    Il les prenait et, un à un, il les étendait sur son lit. Son lit était sa norme. Si les gens étaient trop grands, il leur coupait les pieds et si besoin les jambes. Si les gens étaient trop petits, il les écartelait avec des chaînes pour qu’ils soient à la bonne taille.

    Nous aussi, bien souvent, nous agissons comme Procrates. Nous désirons que les gens changent, simplement parce que nous sommes inconfortables avec leurs différences.

    C’est pourquoi, il nous faut être prudents de vérifier nos motifs et nos normes lorsque nous jugeons quelqu’un.

    Rappelons-nous que Dieu nous a créé avec nos différences physiques, mais aussi mentales, avec nos différences d’opinions, de perceptions, de déductions et qu’il y a de la beauté dans cela. D’où le passage en Romains 14 :1-4 « … »

  4. Parce que nos jugements peuvent devenir une échappatoire pour ne pas nous remettre en question.

    Enfin nos jugements peuvent nous permettre d’éviter de nous remettre en question.

    En effet, tout le temps que nous passons à chercher la paille dans l’œil du voisin, nous ne pouvons pas nous mettre devant un miroir et essayer d’enlever notre poutre.

    Et donc il y a le risque d’adopter une attitude par laquelle nous disons : « Je suis meilleur que toi. »

    Et alors nous perdons notre miséricorde envers autrui.

    Aujourd’hui, je vous demande, nos jugements ont-ils permis à notre attention d’être dirigée vers autrui, plutôt que sur nous même ? Sommes-nous à cause de cela devenu des hypocrites ?

    Il y avait une femme qui attendait un jour son avion à l’aéroport. Elle commença à avoir faim et donc elle passa par une petite boutique pour acheter un café et des biscuits. De retour à sa place, elle sortit un livre et au moment où elle s’apprêta à manger ses biscuits, elle vit un monsieur à coté d’elle saisir le paquet, l’ouvrir et se servir.
    Il mangea un biscuit, puis deux, puis trois. Elle fut choquée. Elle se dit : « Quel malpoli ! »

    N’étant pas agressive, elle choisit de ne rien dire. Mais alors qu’il s’apprêtait à saisir les 2 derniers biscuits, elle se jeta sur le paquet et les avala en 2 bouchées. L’homme fut surpris, mais ne dit rien. Il se leva et s’en alla.

    Plus tard, alors que la dame fumait toujours du culot de ce monsieur, elle alla dans son sac pour prendre son ticket et devinez ce qu’elle y trouva ? Un paquet de biscuit, elle s’ait trompée et avait mangé ceux de quelqu’un d’autre.

En conclusion :

Voila donc le danger avec les jugements hâtifs. Souvent ils nous font commettre des erreurs et manquer de miséricorde.

Jésus nous invite donc à nous remettre en question. Sommes-nous des hypocrites au jugement hâtif ? Pour le savoir, demandons-nous quels sont nos motifs et nos normes de jugement.

Enfin rappelons-nous qu’une chute avec une poutre dans l’œil sera une chute qui fera mal.

Je termine avec les paroles de Jésus : « Car on vous jugera du jugement dont vous avez jugé et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous avez mesuré ! »

Prions.