Jonas: L’homme qui était raciste

Série: Comment éviter un échec monumental

Introduction:

J’ai lu une histoire récemment d’un enfant de 5 ans qui avait décidé de quitter la maison. Il ne voulait plus vivre avec ses parents. La dame qui habitait à côté de chez lui tondait l’herbe ce jour là, elle le vit partir. Il avait une petite valise qu’il traînait derrière lui et un nounours dans les bras. Arrivé au bout de sa propriété, il emprunta le trottoir vers la gauche et il disparut derrière les arbres. Cinq minutes plus tard, il réapparut sur le même trottoir, mais sur la droite. Il passa devant la dame, toujours avec sa petite valise, puis il disparut à nouveau derrière les arbres à gauche. Après être réapparu plusieurs fois de la même manière, elle alla lui demander: « Mais qu’est-ce que tu fais? »

« Je fais une fugue » répondit-il.

« D’accord, mais alors pourquoi est-ce que tu fais le tour du bloc incessamment? »

« Parce que papa et maman ne veulent pas que je traverse la rue tout seul! »

C’est une histoire mignonne et un peu comique. Mais elle illustre qu’il y a des moments dans la vie où nous aimerions pouvoir nous enfuir, pas vrai?

Ça m’est arrivé plusieurs fois au cours de ma carrière de prédicateur. Il y a eu des situations difficiles auxquelles j’ai dû faire face. Elles m’ont profondément découragées. Je pense que ça nous arrive à tous au moins une fois ou l’autre. Il y a des tempêtes que l’on voudrait fuir et pouvoir éviter. Notre monde est constamment frappé par des tempêtes:

Et puis il y a les tempêtes que nous déclenchons personnellement, du type de celle que Jonas a traversée. Une tempête due à sa désobéissance. Une tempête parce qu’il avait mis Dieu en colère. Une tempête qu’il aurait préféré pouvoir fuir en dormant au fond de son lit pendant qu’elle passait. Mais Dieu voulait qu’il en soit autrement. Le premier chapitre de Jonas que nous avons étudié la semaine dernière est une bonne occasion pour examiner notre attitude face à Dieu. Ces moments nous amènent au dilemme de Jonas. Tôt ou tard nous faisons face à ce genre de dilemme si nous désirons être de vrais chrétiens. Le chapitre 1 de Jonas nous apprend plusieurs choses quand nous faisons face à ce genre de situation:
  1. La première est qu’il nous faut apprendre à obéir et non à fuir. On ne peut pas impunément ignorer la volonté de Dieu

  2. Notre désobéissance nous mènent à des tempêtes et affectent en général les autres autour de nous.

    Jonas ne fut pas le seul à être pris dans la tempête. Toutes les personnes de son bateau le furent aussi, à cause de sa désobéissance. Et les marins perdirent toutes leurs marchandises, les fruits de leur dur labeur. À cause de lui, ils rentrèrent les mains vides au port et il s’en fallut de peu pour qu’ils perdent aussi la vie.

    Il est intéressant de noter que notre désobéissance coûte toujours cher aux autres aussi. Par exemple un homme qui commet l’adultère détruit sa famille.

    Un parent qui choisit de ne pas aller à l’église et de ne pas mettre Dieu en premier finit souvent par perdre l’âme de ses enfants à cause de sa mauvaise influence. Imaginez vous quand ces enfants arriveront au jugement, les mains vides devant Jésus.

  3. Avec Dieu, toute résistance est futile. Les marins ont eu beau essayé de ramer vers le rivage pour sauver Jonas, tout effort humain était inutile.

    Parfois on a beau ramer de toutes nos forces mais l’argent manque toujours et on ne parvient pas à payer toutes les factures.

    Parfois on a beau ramer de toutes nos forces mais on ne parvient toujours pas à retrouver l’harmonie dans nos couples et nos foyers

    Parfois on a beau ramer de toutes nos forces mais on ne parvient toujours pas à garder son emploi, réussir ses études ou retrouver le bonheur.

    La raison est simple. C’est parce qu’on est en rébellion contre Dieu. Les marins avaient posé la bonne question au verset 11: « Que ferons-nous pour que la mer se calme? » Jonas leur avait donné la bonne réponse, mais ils hésitaient. Eux aussi devaient apprendre qu’on ne peut pas ignorer la volonté de Dieu. Ils avaient beau ramer et jeter toutes leurs marchandises par dessus bord, ça ne servait à rien.

  4. Ils devaient se débarrasser de la bonne chose. Jonas devait passer par dessus bord.

    Que vous faut-il jeter par dessus bord aujourd’hui?

    Y a-t-il quelque chose qui vous empêche de venir aux cultes le dimanche? Qu’allez-vous faire? Jetez l’obstacle, le sport, la personne par dessus bord!

    Y a-t-il quelque chose qui vous empêche de venir aux classes bibliques durant la semaine? Jetez la bonne chose par dessus bord.

    Y a-t-il quelque chose qui vous empêche de dire bonjour à un frère ou une soeur? Débarrassez-vous de l’obstacle.

    Y a-t-il quelque chose qui vous empêche d’être poli et gentil avec les autres aujourd’hui? Faites le ménage!

    Y a-t-il quelque chose qui vous empêche d’accomplir d’une manière ou d’une autre la volonté de Dieu? Faites le ménage!

Quand les marins ont jeté Jonas par dessus bord, la tempête s’est calmée. Pour Jonas la situation n’a pas été facile bien sûr. La bible nous dit qu’un gros poisson est venu le gober. J’ai lu une histoire intéressante ce weekend. Elle a eu lieu en 1891 sur un baleinier nommé: « L’étoile de l’Est » qui chassait dans les eaux près des îles Falkland, entre l’Antarctique et l’Argentine. Un matin, ils ont mis deux chaloupes à l’eau. Les harponniers se sont répartis dans les deux barques et ils se sont lancés à la poursuite d’une grosse baleine. Malheureusement ils l’ont blessée et l’animal s’est mis en colère. Il a retourné une des deux chaloupes avec sa queue, projetant tout son équipage à la mer. Tous les harponniers ont été sauvés par l’autre barque sauf un qui a disparu. Il s’appelait James Bartley. Le lendemain les hommes sont repartis à la chasse. Le moral était bas, mais ils devaient rembourser les dettes et pour cela il fallait tuer des baleines. Ils se sont mis à la poursuite d’une baleine au même endroit que la veille. Cette fois, ils ont attrapée et tuée. Quand ils l’ont attachée au gros navire et remontée pour la dépecer, ils ont ouvert le ventre et ils ont repéré des signes de vie sous les amas de graisse et de boyau. Quelque chose bougeait à l’intérieur du ventre de la baleine. Quand ils ont coupé la paroi de l’estomac, ils ont trouvé le marin qui avait disparu. Il était toujours vivant, mais un peu sonné. Il a fallu deux semaines à James Bartley pour retrouver ses esprits. Quand il est revenu à lui, il a expliqué qu’en tombant dans l’eau, il s’est senti tiré vers le fond. Il s’est débattu mais après quelques instants, il a sombré dans un lieu obscur et terriblement chaud. En tâtonnant avec sa main, il a réalisé qu’il était à l’intérieur de quelque chose aux parois souples et gluantes, hors de laquelle il ne pouvait pas sortir, car il ne trouvait pas d’échappatoire. Quand il a réalisé ce qu’il lui était probablement arrivé, il a perdu conscience, puis est revenu à lui dans un état catatonique. Quand ses compagnons l’ont sorti du ventre de la baleine, ses mains, sa nuque et son visage était tout blancs. Ils avaient été blanchis par les acides gastriques de l’estomac. La texture de sa peau était comme du parchemin. Bartley raconte qu’il n’avait aucun problème pour respirer dans le ventre de la baleine, il serait probablement mort de faim après plusieurs jours si ses compagnons ne l’avaient pas retrouvé. C’est une belle histoire qui confirme, si elle a vraiment eu lieu, que Jonas a bien pu passer quelques jours dans le ventre du poisson. Mais ça ne fut pas une partie de plaisir pour lui. D’ailleurs nous avons lu la semaine dernière, que dans ce lieu il commença à implorer l’Éternel. Et du fond de l’océan, Dieu entendit les prières du prophète.

I. L’amour de Dieu est énorme! Sa grâce est fabuleuse!

Il y a une belle leçon ici. Dieu écoute celui qui fait appel à lui, même si pour en arriver il faut qu’un homme se retrouve au bout du rouleau et que sa vie ne tienne plus qu’à un fil. Et il pardonne. Nous lisons au chapitre 2, verset 11, que l’Éternel parla au poisson et que le poisson vomit Jonas sur le rivage. Jonas se leva et partit vers Ninive selon la Parole du Seigneur. Une fois arrivé, voici ce qu’il se mit à prêcher selon le chapitre 3 verset 4: « ... ».

Ce n’était pas un sermon très complexe. Il répétait juste 7 mots: « Encore 40 jours et Ninive sera détruite! » En hébreux, c’était 5 mots. En essence il disait aux gens: « Changez ou brulez! » Sans le savoir, il déclencha un réveil spirituel dans la ville. Selon le chapitre 3, versets 6 à 8, le roi et tous les nobles délaissèrent leurs beaux vêtements pour se vêtir de sac en signe de repentance. Le roi fit proclamer que tous les habitants devaient implorer Dieu pour leur pardon et se repentir de leur mauvaise voie et de leurs actes de violence. Quand Dieu vit cela, il décida de lever sa sanction et de pardonner. Ce qui dans l’histoire irrite Jonas. Imaginez cela. Un prédicateur qui se frustre de son succès, d’avoir sauvé des gens. Un prédicateur qui ne veut pas que son message produise du fruit, des résultats! C’est qu’il n’aimait vraiment pas les Assyriens.

Selon le chapitre 4, verset 5. Il s’installa sur une colline avoisinante, avec une vue en première loge sur la ville, dans l’espoir de voir sa destruction. Peut-être le Seigneur allait changer d’avis! Il se réjouissait de pouvoir admirer un beau spectacle, un divertissement avec sons et lumières, accompagné d’un feu d’artifices géant. Il espérait sentir la viande rôtie, cuite au feu de bois dans la ville. En réponse, Dieu décide de donner une leçon à son prophète qui n’a aucune pitié, aucune compassion. Nous lisons ceci au chapitre 4, verset 6: « ... ».

Pour le prophète, ce ricin est un énorme soulagement. C’est comme quand on entre s’abriter dans une chambre climatisée à l’hôtel Hilton, alors que dehors il fait 40 degrés. Mais le lendemain, Dieu envoie un vers pour manger la plante. Et quand la plante meurt le crâne de Jonas rougit une fois de plus sous le soleil de plomb. Le prophète se plaint à Dieu de sa condition. Et voici ce que Dieu lui répond pour le secouer et arrêter son amertume. Chapitre 4, verset 10 et 11: « ... ». Avec ces mots Dieu espérait que le prophète réaliserait qu’il était plus soucieux de son propre confort que des âmes de milliers d’hommes, femmes et enfants.

Cette colline était une salle de classe où Jonas pouvait: apprendre la grande compassion de Dieu et découvrir l’amour infini qu’il ressent pour tous les pécheurs. Il n’y a pas un seul alcoolique, un seul drogué, un seul criminel, un seul délinquant, un seul athée, un seul bouddhiste ou un seul indou, un seul communiste ou un seul capitaliste, un seul Juif, un seul Grec, un seul européen ou un seul Africain que Dieu ne veuille sauver et qu’il n’aime pas de tout son coeur. L’amour de Dieu est énorme! Sa grâce est fabuleuse. Il éprouve de la compassion pour chaque homme qu’il a créé. C’est la seconde chose que nous découvrons dans cette histoire. Ce qui m’amène à une troisième leçon.

II. Serons-nous animés par les mêmes sentiments que Dieu?

Malheureusement nous n’éprouvons pas toujours la même compassion que Dieu envers notre prochain, particulièrement quand il diffère de nous. Et si nous sommes un temps soit peu honnêtes aujourd’hui, il y a en chacun de nous des traces de l’attitude de Jonas. Nous aussi souvent nous accordons plus de valeur à nos conforts et nos commodités qu’à la proclamation du message de rédemption qu’il nous a confié. Nous avons parfois un aussi petit coeur que lui. Combien de chrétiens ne sont pas dérangés quand leur église grandit et tout d’un coup ils ont difficile de trouver une bonne place de parking près de l’entrée de la salle de réunion? Combien de chrétiens ne sont pas dérangés quand ils viennent à l’église et qu’ils trouvent un visiteur assis à leurs places préférées? Nous sommes parfois tellement enchaînés à nos petits conforts que nous choisissons d’ignorer ceux qui ont besoin d’entendre l’Évangile. Voici une bonne question: « Est-ce que je suis animé du même esprit que celui de Dieu pour aller vers ceux qui sont différents de moi, qui sont perdus dans leurs mauvaises habitudes? »

Malheureusement, nous ne savons pas comment l’histoire de Jonas se finit. La bible ne nous dit pas s’il s’est repenti et a changé d’attitude. Nous ne savons pas si Jonas a renoncé à son chauvinisme, à son dédain des étrangers, s’il a reconnu sa petitesse d’esprit. La fin de son histoire n’est pas écrite, et la nôtre non plus. Nous pouvons aujourd’hui décider de rejoindre Dieu et de devenir partenaire avec lui.

III. Dieu veut un partenariat avec vous:

Il le désire réellement. C’est frappant dans toute la bible peu importe l’histoire que nous lisons, que ce soit celle de Jonas, de Moïse, de Jean Baptiste ou de Paul. Dieu n’opère pas de préférence avec des anges pour proclamer son évangile. Il choisit des hommes. Il nous invite à un partenariat. Paul dit d’ailleurs ceci en 1 Corinthiens 3.9: « Car nous sommes ouvriers avec Dieu! » Dieu veut que nous soyons des compagnons d’oeuvre avec lui. Il nous invite à être partenaires avec lui dans son travail de rédemption. Le créateur de l’univers vous invite aujourd’hui à travailler côte à côte avec lui pour le bien de son royaume. Peu lui importe si vous avez fait l’université ou pas. Peu lui importe si vous êtes pauvre ou riche, si vous êtes américain ou français. Il vous invite à un partage. Il veut que vous le rejoigniez pour annoncer son amour à un monde qui est brisé. Si vous pensez être un pitoyable candidat aujourd’hui, regardez Jonas dans cette histoire. N’était-il pas pitoyable lui aussi? Pourtant il eut du succès dans sa mission. Savez-vous pourquoi? Parce que son accomplissement ne dépendait pas de ses propres qualités, mais de celles de Dieu qui l’appelait à travailler avec Lui.

Avez-vous remarquez combien de fois le mot grand revient dans ce livre?

L’histoire de Jonas est l’histoire d’un grand Dieu qui fait de grandes choses à travers de petites personnes comme vous et moi. Et nous devons décider tôt ou tard si nous voulons rejoindre ses grands et beaux projets ou si nous préférons vivre simplement une petite vie minable et vide de sens. Regardez comment Jonas devint grand en prêchant à Ninive. Il fit mieux que Bill Graham, pourtant avec simplement 5 petits mots.

Conclusion:

Savez-vous ce qui est merveilleux dans cette histoire? C’est qu’elle a servi d’illustration à Jésus pour sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. En Mt 12.40 nous lisons ceci: « Car de même que Jonas fut 3 jours et 3 nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le fils de l’homme sera 3 jours et 3 nuits dans le sein de la terre. » Jonas et le poisson préfiguraient donc une autre histoire encore plus grande. Celle de Dieu qui allait un jour envoyer Jésus et ouvrir ses bras pour inviter tous les hommes à revenir à lui. Jésus est le messager qui est venu nous proclamer une fois de plus la grande compassion de Dieu. Mais contrairement à Jonas, lui se réjouit de toute personne qui revient à son bon sens.

Etes-vous revenu à Lui aujourd’hui? Et avez-vous autant à coeur de réconcilier le monde au Père céleste? Si oui, ne fuyez pas votre mission!