Un appel à l’engagement

Série: Romains (ch 12.1-2)

Introduction :

En débutant mon sermon aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un chrétien nommé Jean. Jean s’est converti dans notre église il y a une dizaine d’année. Mais un jour il a décidé de partir, parce que notre adoration était un peu trop formelle à son goût. Il a donc rejoint une assemblée où il y avait une chorale de 50 personnes, toutes habillées de blanc, qui chantaient après le sermon. Mais après quelque temps, il a réalisé que le sermon durait un peu trop longtemps dans cette église. Il en a donc trouvé une autre où le culte était tout terminé en 30 minutes. Ainsi il pouvait profiter de ses dimanches, sans passer des heures avec des gens qui ne l’intéressaient pas vraiment. Pendant un temps tout s’est bien passé. Mais devinez ce qui est arrivé ? Jean a décidé que cette église n’était pas vraiment non plus idéale. Il n’y avait pas assez de personnes de son âge. Il a donc rejoint une autre assemblée qui organise des activités pour les gens de son âge. Pour l’instant, il s’y sent bien, mais pendant combien de tems encore ? Ça ne fait que quelques mois qu’il va là. J’imagine que lorsqu’il trouvera une autre église qui a plus à offrir, il changera de nouveau de famille spirituelle. Et tout cela pour des pacotilles.

Cette histoire vous est-celle familière ? Jean est un personnage fictif, mais nous connaissons tous des chrétiens qui ont fait ces choix. Et quand nous apprenons leur parcours, nous nous posons cette question : « Où est passé leur engagement ? » Pourquoi des centaines de personnes ont-elles pris le baptême en Europe francophone et nos bancs sont-ils plus vides que remplis ? Pourquoi 20% des chrétiens dans nos assemblées font-ils presque tout le travail et que 80% sont seulement des spectateurs ? Pourquoi seulement 50% de ceux qui se disent chrétiens vont-ils à l’église régulièrement le dimanche ? Pourquoi nos études bibliques en semaine sont-elles négligées par la vaste majorité de ceux qui se sont convertis? Si les chrétiens croient vraiment à l’enfer et au paradis, alors pourquoi sont-ils aussi silencieux ? La réponse à ces questions est simple. Les croyants ont accepté certaines choses concernant Jésus, mais ils ne se sont pas vraiment engagés. Et il y a une grosse différence entre accepter certaines choses et s’engager. Le meilleur moyen de montrer cela est probablement de parler des statistiques sur le mariage. Savez-vous qu’aujourd’hui 75% des couples mariés finissent par divorcer ? Pourquoi croyez-vous que c’est le cas ? En grosse partie, parce que les partenaires ne se sont pas vraiment engagés l’un envers l’autre (et envers Dieu). Chaque personne qui a signé le document de mariage devant l’officier d’état civil a accepté de vivre en couple, d’être uni à un conjoint, mais rares sont les conjoints qui se sont vraiment engagées pour le meilleur et pour le pire. Et quand vient la tempête dans le couple, la relation ne résiste pas. C’est pareil dans l’église. La raison pour laquelle l’église n’a pas grand impact sur la société aujourd’hui est parce que les membres ont accepté certains principes théologiques, mais ils ne se sont pas vraiment engagés envers Christ.

Laissez-moi vous dire que lorsqu’un pilote d’un gros avion lance son appareil sur la piste de décollage, il arrive un moment où rester au sol n’est plus une option. Quand il dépasse un certain point, il est engagé pour monter au ciel. Si l’avion ne s’envole pas alors il se crashera. Arrive un moment où le commandant ne peut plus changer d’avis. Il est engagé. Au final ce sera pareil avec le christianisme. Malheureusement dans nos assemblées, nous avons plein de membres qui n’ont jamais décollé du sol. Ils sont à l’arrêt sur le tarmac. Ils font ronronner le moteur, ils font vibrer l’appareil, mais ils ne vont nul part. Ils avaient bien l’intention de s’envoler, ils le voulaient, ils ont peut-être un peu essayé, se sont positionnés pour ça, ont espéré pendant un temps, mais grosse tragédie, ils ne sont jamais montés dans les airs. Je veux vous lancer un appel aujourd’hui : « Décollez, envolez-vous ! Laissez le sol derrière vous ! » Dans le passage sur lequel nous allons nous concentrer cette après-midi, en Romains 12.1-2, Paul va d’ailleurs dire ceci : « … »

Il commence en disant « donc ». Ce mot relie ce qu’il écrit à ce qui a déjà été dit dans les 11 premiers chapitres. Je vous rappelle que dans ces 11 chapitres Paul a montré la base de notre salut. Plus exactement dans les 8 premiers chapitres il a parlé du fait que l’homme est justifié par la foi. Puis dans les 3 suivants que Frédéric a vu avec vous durant mon absence, il a traité du problème juif. Toute cette partie a été assez théorique. Il s’apprête maintenant à rentrer dans la partie pratique. Comme quelqu’un l’a dit maintenant que Paul a parlé d’où l’arbre prend sa « racine », il s’apprête à parler du fruit qu’il doit produire. Il va montrer comment un chrétien justifié par la foi doit vivre. Mais il va s’y prendre avec douceur, au lieu de commander ses lecteurs, il va les exhorter. Remarquez il ne dit pas je vous ordonne, mais je vous exhorte. Une paraphrase serait : je vous appelle à… Le verbe exhorter vient du grec « parakaleo » qui signifie appeler à ses côtés. C’est l’image d’un ami qui nous appelle à lui et qui met ses bras autour de nos épaules pour nous dire : « Frère, je t’encourage de toute mes forces à… » À faire quoi ? « À offrir ton corps » dit Paul. Le terme offrir est un terme grec qui était utilisé pour décrire l’action de placer une offrande sur un autel, afin de la consacrer à son dieu par la lame ou par le feu. Dans le cas du chrétien, cette action est volontaire. Personne ne le force à le faire. Alors qu’est-ce qui peut nous motiver à agir ainsi ? La partie suivante de la phrase le dit : « les compassions de Dieu ». On ne peut que choisir cette route quand on réfléchit à la compassion de l’Éternel. Fermez vos yeux pendant quelques instants. Pensez à tout ce que Dieu a fait pour vous dans la vie. Réfléchissez à la bonté qu’il a manifestée à travers tout ce qu’il vous a donné. Est-ce qu’en faisant cela vous vous sentez redevable ? En pensant à ses compassions, comment pourrions-nous vivre autrement que totalement engagés ?

Paul dit à la fin du verset 1 que servir Dieu en s’offrant totalement à lui est un « culte raisonnable ». En d’autres termes c’est un acte logique, à la lumière de ce qu’il a fait pour nous. Bon, sous le système lévitique de l’Ancien Testament, lorsqu’un croyant voulait offrir un animal à Dieu, il le confiait au prêtre qui l’égorgeait et le brûlait sur l’autel. Aujourd’hui il nous est demandé de nous présenter nous-mêmes comme des « sacrifices vivants ». Mais comprenons que même ainsi un sacrifice ne peut être partiel. En d’autres termes, ma personne toute entière doit lui appartenir. Nous ne pouvons vivre à moitié engagé envers Dieu. Soit on est complètement engagé, soit on ne l’est pas. Ça me rappelle l’histoire du cochon et de la poule qui voyagent un jour sur la même route. Alors qu’ils arrivent près d’une ville, ils voient une affiche qui fait la promotion d’un déjeuné gratuit pour les pauvres. La poule, quand elle voit ça, dit au cochon : « on devrait donner quelque chose pour les aider. Ce serait bien qu’on leur donne du bacon et des œufs. » Les yeux du cochon se font tout grand et il répond : « Attends une minute, pour toi c’est facile, ce serait juste une contribution. Pour moi ça signifie un sacrifice total. » Le cochon comprenait bien dans cette histoire qu’il n’était pas possible pour lui de s’impliquer à moitié dans ce projet. Et bien, c’est pareil pour nous avec Dieu. S’engager à être un chrétien, c’est remettre sa vie complètement dans ses mains. C’est s’abandonner à Christ, s’est déposé toutes nos armes à ses pieds, c’est se mettre entièrement à sa disposition. Et un vrai engagement, mes frères, ce n’est pas quelque chose sur lequel on peut revenir une fois qu’on l’a pris.

Paul dit donc ceci au verset 2a : « … » En d’autres mots, nous ne devons pas ressembler au monde qui nous entoure, rentrer dans son moule. Le monde vit pour accumuler toujours plus de possessions. Il vit pour satisfaire les plaisirs de la chair. Le monde ne cherche qu’une chose, le prestige. Les gens veulent les positions importantes, la gloire qui vient des hommes. Plutôt que de courir après ces choses, Paul dit : « Soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence. » En grec le terme est metamorphoo. C’est de ce mot que nous tirons le terme métamorphose. Quel animal ou insecte vous vient à l’esprit quand nous parlons de métamorphose ? La chenille qui devient un papillon. Appliqué à cet insecte, le mot est parfaitement utilisé car il signifie un changement interne qui a des manifestations externes. Quand nous devenons chrétien, nous devons donc être métamorphosé par une nouvelle façon de voir la vie. Illustration des étiquettes qui se sont envolées une nuit dans un magasin. Le lendemain lorsque les clients sont venus, les souliers coûtaient 1 euros, les chaussettes 100 euros, les costumes 20 euros. Quand on se donne à Dieu, la valeur qu’on attribue aux choses doit changer. Les nouvelles priorités doivent nous métamorphoser. Il doit en résulter une transformation visible dans nos vies. (Dire par exemple que ma famille est importante et ne pas passer plus de 5 minutes avec mes enfants par jour est une contradiction)

Cette transformation, résultant de cet engagement envers Dieu viendra avec son lot de récompense selon Paul. Qu’est-ce que tout ceci me permettra de faire ou d’obtenir ? Le discernement pour reconnaître ce qui est bon. Je pourrai analyser les événements qui se présentent à moi chaque jour et savoir les bons choix qu’il me faut faire. Et en conséquence ultime, je serai d’avantage plaisant à Dieu en prenant les bonnes décisions. Mais tout commence avec l’engagement. Alors puisque c’est le cas, laissez-moi avant de terminer parler de trois domaines dans lesquels notre engagement envers Christ doit se manifester. Si nous sommes chrétiens et que nous bénéficions des compassions du Seigneur, alors…

I. Nous devons être engagés à grandir spirituellement.

Nous devons être des disciples. Un disciple est une personne qui apprend sous l’aile de quelqu’un. En tant que chrétien, nous ne devrions jamais arriver au point où nous pensons que nous n’avons plus besoin d’apprendre. Une des choses que j’admire chez mes professeurs de bible de Sunset, c’est qu’à 70, 80 ou 90 ans ils lisent toujours la bible et des livres la concernant, car ils sentent qu’ils ont encore besoin de progresser et d’apprendre. Nous n’atteindrons jamais un point dans la vie où nous pourrons dire que nous sommes arrivés au maximum, à la perfection. Paul disait en Phil 3.12 « … ». Il continuait à lire comme l’indique 2 Tim. 4.13. En fait, selon Paul, la plupart des chrétiens ne dépasseront jamais le stade du lait, alors qu’ils devraient en arriver à être prêts pour de la viande (Héb 5.12 et 1 Co. 3.2).

Je vous encourage à vous engager aujourd’hui à grandir spirituellement. Prenez des résolutions pour vous aider à faire cela. Adoptez un plan pour lire la bible en un an par exemple. Planifier un moment chaque jour pour prier. Acheter de la littérature chrétienne. N’arrêtez jamais d’avoir envie de grandir.

II. Nous devons être engagés envers le corps du Christ dans la ville où nous vivons.

Dans un article sur l’engagement, Jerry Bridges écrit ceci : « Quand je considère le nombre de gens qui défilent dans notre église et les autres assemblées, je me demande pourquoi si peu s’engage de manière significative envers une famille spirituelle locale. Beaucoup viennent pour s’asseoir et écouter, mais ne font rien de plus. Et ils fuient au premier signe d’un problème ou lorsqu’ils ressentent de la pression. Qu’on parle d’être engagé ou de donner, ils échouent sur toute la ligne. Aller au culte est pour eux une priorité au bas de la liste. Ils critiquent trop facilement tout ce qui va mal dans l’église locale. Au lieu de se plaindre, il faut relevé le défit de vraiment s’impliquer et de devenir un membre responsable »

Le corps du Christ doit être une de nos premières priorités après notre relation personnelle avec Dieu. L’église locale avec toutes ses imperfections reste l’outil privilégié de Dieu pour accomplir son œuvre dans une ville. Ses membres se rencontrent pour adorer, enseigner et être en communion afin d’avoir la force nécessaire pour mener à bien le ministère que chaque membre doit faire de son côté durant la semaine. Le chrétien qui abandonne les assemblées du Seigneur (Héb. 10.25) tourne le dos à la puissance qui ne s’acquière qu’au sein d’une famille spirituelle. Mais malgré cela, certains ne considèrent pas la présence au culte comme une nécessité. Pourtant en parlant avec eux, ils voient le besoin de se divertir comme une nécessité. Ils voient l’entretien du jardin comme une nécessité. Ils voient les sorties avec les amis comme une nécessité. Ils voient les matchs de sport à la télé comme une nécessité.

Mais être présent à l’église chaque dimanche et participer activement est relégué au rang des choses de la même importance que celles de visiter la tombe du grand-père une fois l’an, ou d’appeler son ancien compagnon d’école, ou au même rang d’importance que d’aller visiter la nouvelle aile du musée d’art qui vient d’ouvrir ses portes en ville. Ils ont l’intention d’aller à l’église et de participer, à moins bien sûr que quelque chose de plus important ne survienne. Chez beaucoup trop de chrétiens, fréquenter l’église est une des dernières priorités. Je pense parfois que les clubs de sports ont beaucoup plus de poids que les églises pour motiver leurs membres à être présents chaque semaine. Alors je dis : « N’oublions pas où se trouve notre place, notre engagement ! » Et n’oublions pas que l’engagement envers le corps du Christ comprend beaucoup plus que d’aller au culte une seule fois la semaine. Le culte n’est que le commencement. Mais si on veut vraiment grandir et être fort et plaire à Dieu, il faut être là pour les études de la semaine, pour les activités qu’organise l’église. Nous allons bientôt avoir deux campagnes d’évangélisation, une colonie… C’est dans ces moments, quand on descend dans les tranchées qu’on apprend vraiment à connaître ses frères et sœurs. Impliquons-nous, je dis !

Avoir de l’engagement envers son église locale, ça signifie aussi être loyal. Quand on se met à critiquer l’assemblée à l’extérieur, nous nous tirons dans les jambes. Pourquoi les autres voudraient-ils venir à l’église avec nous s’ils nous entendent nous plaindre de notre assemblée ? Soyons loyaux envers nos enseignants, nos dirigeants, nos prédicateurs. Si vous avez un souci sur ce que l’un d’entre eux fait, allez directement le voir pour lui en parler. Ne le poignardez pas dans le dos. Les conducteurs sont loin d’être parfaits, mais rappelez-vous que vous aussi. Ne vous rendez pas coupables de répandre la graine du mécontentement. Soyez loyaux !

Certains d’entre nous doivent s’engager à être plus actifs dans la vie de cette église, à nos assemblées, à nos activités. Que cette leçon puisse vous y aider.

III. Engagez-vous à utiliser vos talents.

S’engager envers Christ signifie tout d’abord continuer à grandir plus proche de lui. Ça signifie aussi prendre sa place dans sa famille spirituelle au niveau local, mais ça veut aussi dire s’engager à utiliser ses talents pour servir le Seigneur. Nous en reparlerons lorsque nous arriverons en Romains 12.6. Mais tous nous avons reçu un talent lors de notre conversion. Et aujourd’hui nous sommes appelés non à enterrer ces capacités que nous avons reçues en cadeau, mais à les utiliser pour le bien du royaume. Si nous n’utilisons pas ces talents, alors nous ne pouvons accomplir toutes les œuvres que Christ a préparées pour nous dans cette ville et nous n’obtiendrons jamais les bénédictions qui doivent en découler.

Conclusion :

En conclusion aujourd’hui, êtes-vous engagés envers Dieu ? Ne tardez pas à le faire. Vous en tirerez de grands bénéfices. Je vous exhorte moi aussi à offrir vos vies comme des sacrifices vivants pour le Seigneur. Rappelez-vous, c’est ainsi que nous discernerons la volonté du Seigneur et que nous lui seront plaisants. Réfléchissons-y en terminant par une prière.