Introduction :
Être chrétien est une chose magnifique. Nous avons vu dans le livre de Romains que celui qui est en Jésus bénéficie d’un statut d’immunité. Il n’y a pas de condamnation pour lui. Quand j’étais jeune, je rêvais d’avoir un tel statut, principalement pour pouvoir dire aux policiers quand ils m’arrêtaient pour avoir conduit un peu trop vite qu’ils pouvaient manger leur contravention. J’ai même fait la demande pour être un assistant consul.
Dans le livre de Romains nous avons vu que lorsque nous sommes chrétiens, Dieu nous donne le Saint-Esprit pour nous aider à surmonter les faiblesses de notre chair et vaincre le péché. En parlant avec les drogués, on découvre que beaucoup souhaiteraient bénéficier d’une telle aide. Etre libéré des chaînes de l’iniquité est un privilège fantastique. Le chrétien peut bénéficier de ces bénédictions.
Malheureusement tout n’est pas que plaisir en optant pour la vie avec Jésus. Paul dit lui même en 2 Corinthiens 11.23-30 : « … » et en 2 Timothée 3.12, il ajoute : « … »
I. Le chrétien est appelé à souffrir
Vous vous demandez peut-être si ce passage s’applique réellement à vous ? En comparant nos vies avec celle de Paul, nous n’avons pas l’air de souffrir tellement n’est-ce pas ? Deux réflexions à ce sujet.
Premièrement il est vrai que tout dépend de notre niveau d’engagement envers Christ. Paul souffrait énormément parce qu’il était très engagé. Nous le sommes en général bien moins. Si nous essayions de parler comme il le faisait pour Christ, alors nous connaîtrions le rejet. Mettez-vous un jour sur la place publique pour prêcher et dire aux gens qu’ils sont perdus et vous verrez. Allez une fois dans les églises évangéliques ou catholiques pour leur dire qu’ils n’iront pas au ciel, s’ils ne restaurent pas le christianisme comme au premier siècle. Dites-le du pupitre et vous verrez le résultat. Allez dire à vos parents, vos frères et vos sœurs, vos oncles et vos tantes qu’ils doivent se repentir et mettre de l’ordre dans leur vie et vous verrez combien voudront encore vous parler. Souvent nous ne souffrons pas, parce que nous ne parlons pas. Nous vivons notre foi dans un costume de caméléon. N’oubliez pas que ce sont ceux qui veulent vraiment vivre pieusement qui sont persécutés.
Mais, je pense qu’un grand nombre de chrétiens accusent tout de même certains rejets pour Christ. Ils sont réels, même s’ils ne nous viennent pas à l’esprit tout de suite. Je peux vous dire que vivant en France, nos convictions sont souvent moquées par les gens. Je sais que c’est le cas par exemple quand nous disons que nous croyons en la création en 7 jours et non en la théorie de la macro évolution. En grandissant, mes amis se moquaient souvent de moi quand je parlais d’aller à l’église, ou que je ne croyais pas au fait qu’un jeune homme pouvait coucher avec une jeune fille avant le mariage. Dernièrement, j’ai encore eu des gens qui se sont moqués de moi lorsque j’exprimais ces pensées. Et puis je peux vous parler des difficultés que nous rencontrons quand on essaye de louer une maison et qu’on dit qu’on est travailleurs à plein temps pour Dieu. J’ai eu également nos comptes en banque fermés à deux reprises, non pour mauvaise gestion, mais parce que les gérants ne voulaient pas être associés à l’église. Quand j’essaie de louer des salles pour nos conférences, je vais d’un bout à l’autre de la ville, parlant avec des dizaines d’hôtel et les portes me sont fermées au nez. Et puis il y a l’attitude agressive des gens quand on leur distribue des prospectus sur la foi, pour les cours par correspondance. Et je suis sûr que vous pouvez encore penser à d’autres choses, maintenant que j’ai donné quelques exemples des souffrances que nous rencontrons dans notre pays pour Christ.
Celui qui vit pour Christ va souffrir très régulièrement. Dans certains lieux, il perdra sa vie ou sera torturé. C’était souvent le cas pour les premiers chrétiens. C’est avec cette pensée que Paul va aborder la prochaine partie de Romains 8.. Lisons ensemble les versets 17 et 18 : « … » Après avoir dit que nous sommes enfants de Dieu, Paul parle de ce que le Père va nous offrir en compensation pour les souffrances en son nom.
II. Le chrétien aura une récompense merveilleuse en compensation
Les paroles de ce verset nous rappellent une déclaration similaire qu’il fit en 2 Corinthiens 4.16-17. Lisons ensemble, ce passage parallèle : « … » En parlant de ce qu’il avait enduré lors de son ministère pour Jésus, Paul disait qu’il avait souffert de légères afflictions. Pourtant nous venons de lire combien de choses terribles il avait dû subir. Alors comment expliquer qu’il qualifiait ces choses de légères afflictions ? La clé pour expliquer cela, c’est de comprendre que dans l’esprit de Paul, les tribulations qu’il avait endurées étaient bien petites comparées à la récompense glorieuse qu’il recevrait. C’est l’idée de Romains 8.18. Charles Spurgeon, le fameux théologien, écrit ceci concernant le verset : « Paul fait de nos souffrances présentes une simple considération mathématique. Il les additionne pour arriver à un total. Puis, alors qu’il s’apprête à comparer un total équivalent de gloire, il y renonce et dit simplement : “Nos souffrances actuelles ne sont pas dignes d’être comparées à la gloire qui sera révélée en nous.” Aurait-il pu dire qu’elles valent un contre mille ? Non, parce que dans ce cas, on aurait pu comparer. Même si nos souffrances égalaient un contre un million de notre gloire future, Paul aurait pu comparer. Mais il déclare qu’aucune proportion ne peut être trouvée. Les souffrances étaient comme une seule goutte d’eau et la gloire comme l’océan dans toute sa profondeur »
En parlant de la vie qui est réservée aux chrétiens, Paul ne veut donc pas cacher les tribulations que nous avons à endurer, mais il veut que nous les gardions en perspective. Nous sommes sur terre pour un peu de temps, mais il y a ensuite l’éternité avec son lot de gloire. Quand Jésus reviendra, nous serons transformés à son image. En 1 Jean 3.1, nous lisons à ce sujet : « … » Notre corps sera changé et nous revêtirons l’immortalité. Voir aussi Philippiens 3.20 et II Corinthiens 5.1-4. Ainsi Paul ne veut pas que nous oubliions que ce monde ne dure qu’un temps. Et après, il y a le paradis où la douleur, la mort, les larmes ne seront plus. Pour ceux qui sont en Christ, la joie et la paix sont promises dans l’au-delà. Paul va insister sur la fiabilité de cette promesse dans les versets qui suivent.
Regardez ce que Paul dit ensuite aux versets 19 à 21 : « … » La création entière est dans la souffrance nous dit-il et elle attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. L’expression ardent désir vient du grec « apokaradokia ». Il signifie fixer ses regards sur l’horizon avec la nuque tendue. Nous avons l’image d’un enfant qui se met sur la pointe des pieds pour voir par la fenêtre si son père revient à la maison. Selon Paul la création attend ainsi le moment où il n’y aura plus de souffrance. Mais de qui ou de quoi Paul parle-t-il exactement en mentionnant la création (terme utilisé trois fois) ?
Les théologiens sont divisés à ce sujet. Beaucoup de commentateurs pensent que Paul emploie ici une forme littéraire que l’on retrouve souvent dans les livres prophétiques de l’Ancien Testament - la personnification. On attribue à des choses inanimées la pensée, l’émotion, et d’autres traits d’une personne. (Voir, par exemple, Esaïe 24.5-7; Psaume 98.8) Paul serait donc en train de personnifier toute la création inanimée en Romains 8.19-23. Les auteurs convaincus de cette interprétation s’appuient sur le fait que lorsque l’homme a péché, la terre a été maudite à cause de lui. En Genèse 3.17-18, Dieu dit à Adam: “Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras la nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces.” Si Paul emploie un langage poétique en Romains 8, il serait donc en train de décrire la condition de la terre depuis la chute de l’homme comme une souffrance et une attente de la libération de cette souffrance lors de la résurrection, quand prendront place “de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera” (II Pierre 3.13).
Ça c’est le premier point de vue. D’autres commentateurs, avec qui je suis plus en accord font remarquer que le mot “création” est le même mot qui est employé en Marc 16.16, où Jésus dit aux apôtres de prêcher à “toute la création”, et en Colossiens 1.23, où Paul dit que l’Evangile a été prêché à “toute créature”. Evidemment dans ces passages il s’agit uniquement de l’humanité et non de la création inanimée. Si c’est bien ainsi que le mot est employé en Romains, alors il fait référence au fait que tous les hommes ont été soumis “à la vanité”, c’est-à-dire à la mortalité et tous les effets du péché. Et il veut dire qu’à cause de toutes les souffrances, les déceptions et les injustices de cette vie, l’humanité espère un monde meilleur. Peut-on vérifier ça lorsqu’on parle avec ceux qui ne sont pas chrétiens ? Je pense que oui. Chaque homme espère au fond de lui soit un paradis céleste, le “nirvana”, ou une société idéale (“L’Utopia”). Dieu a mis ce désir dans le cœur de l’homme, désir qui ne peut être satisfait que dans “la révélation des fils de Dieu”, la résurrection à la gloire et l’immortalité. Ce n’est pas l’humanité qui a voulu ou choisi consciemment de passer par un temps de souffrance où son regard serait fixé sur un monde meilleur. C’est Dieu qui l’a ordonné dans l’espoir que tous les hommes puissent le chercher et accepter son offre de la liberté et la gloire en Christ.
Aux versets 22 et 23, Paul dit ensuite : « … » La souffrance de l’humanité depuis le péché d’Adam est comparée maintenant au labeur d’une femme lors de son accouchement. Après 9 mois d’inconfort, de douleurs parfois, la femme est prête en générale pour mettre au monde l’enfant. Elle veut trouver le soulagement. De même, après une vie dans nos souffrances, nous les chrétiens nous serons prêts pour la nouvelle naissance à la résurrection. Mais pour le monde, l’humanité ou ceux qui n’auront pas accepté l’Evangile, ce sera comme la situation décrite en Osée 13.13 où une femme épuise toutes ses forces mais en vain puisqu’au terme voulu l’enfant ne sort pas du sein maternel. En contraste les chrétiens eux sont assurés que les douleurs de l’enfantement ne seront pas en vain car ils ont “les prémices de l’Esprit”. Le mot “prémices” se réfère à la première partie d’une récolte dont le reste doit suivre. L’expression “les prémices de l’Esprit” signifie que nous avons reçu l’Esprit comme “gage de notre héritage” (Ephésiens 1.13). C’est pour cela que Paul parle des “arrhes de l’Esprit” en II Corinthiens 1.22; 5.5. Le Saint-Esprit constitue une sorte d’avant-goût des bénédictions que nous recevrons au dernier jour. Bien que nous ayons déjà cette grande bénédiction qui est le Saint-Esprit en nous, nous soupirons en attendant “la rédemption de notre corps”. Paul le dit encore ainsi en 2 Corinthiens 5.2 : « … »
Ainsi le chrétien, même lorsqu’il est persécuté et mis à mort pour ses convictions et sa foi sait qu’il recevra un nouveau corps, un corps céleste. Il a ce que les autres n’ont pas quand il passe par la souffrance. De quoi est-ce que je parle ? De l’espérance. Paul en parle au début du verset 24 : « … »
III. Nous avons donc toujours de l’espoir dans la souffrance.
Ce mot est utilisé quatre fois dans les versets que nous étudions aujourd’hui. Je comprends pourquoi, car l’espérance est essentielle pour faire face aux souffrances. En Éphésiens 2.12, Paul dit qu’avant la venue de Jésus, les non-juifs ne bénéficiaient d’aucune espérance réelle. Ils étaient sans espérance. Quelle condition terrible que de ce retrouver ainsi, car dans le combat de la vie, c’est l’espérance qui nous soutient. Quand nous sommes malades, n’est-ce pas notre espoir de guérir qui nous aide à tout endurer ? Quand nous devons affronter la pauvreté, n’est-ce pas l’espoir de trouver de l’aide qui nous permet de survivre ? Quand nous rencontrons des difficultés dans nos foyers, nous ne renonçons pas si nous avons l’espoir que la situation s’améliorera, n’est-ce pas ? L’espoir fait vivre dit le proverbe. Mais, si nous nous trouvons sans espoir dans un contexte difficile, nous avons tendance à renoncer. C’est l’espérance qui fait la différence pour nous tous.
Viktor Emil Frankl, un psychologue juif viennois qui a été emprisonné à Auschwitz, au camp de concentration allemand pendant la 2e Guerre Mondiale, écrit ceci sur ceux qui étaient détenus avec lui. Il dit que certains prisonniers se sont laissés mourir après leur arrivée au camp, alors que d’autres ont pu triomphé sur leurs conditions dramatiques. Savez-vous pourquoi d’après lui ? Les premiers ont cru que la situation était sans espoir, alors que les autres ont maintenu qu’ils seraient libérés un jour, quand les Nazis seraient vaincus. Ceux qui avaient cet espoir ont survécu. L’espoir fait la différence. Et un chrétien fidèle peut toujours trouver une raison d’espérer. Si nous apprenons que nous avons une maladie terminale, nous pouvons regarder vers ce pays où “la mort ne sera plus, et où il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur” (Ap 21.4). Si on nous enlève tous nos biens terrestres, nous savons que nous conservons “des trésors dans le ciel” (Mt 6.20). Et l’espoir nous permet d’affronter avec une attitude positive.
Avez-vous déjà visité Rome ? Il y a des catacombes sous la ville, lieu où beaucoup de chrétiens ont été enterrés. Dehors, il y a d’autres tombeaux magnifiques qui étaient réservés aux non-chrétiens. Entre les deux il y a une grosse différence. Elle se trouve dans les textes gravés sur les sépultures. Sur les tombes des chrétiens il y a un mot qui revient encore et encore. Savez-vous lequel ? “L’espérance”. Il n’est pas trouvé sur les tombes païennes. Selon l’auteur de l’épître aux Hébreux, notre espérance est “une ancre solide et ferme, pour notre âme” (Hé 6.19). Tout comme l’ancre tient le bateau ferme dans l’orage, de même l’espérance maintient notre équilibre dans les tempêtes de la vie. Oui en cela il y a une grosse différence entre nous et les gens de ce monde.
Connaissez-vous le philosophe Bertrand Russel ? Il était un athée très militant. Il écrivit d’ailleurs un livre qui s’appelle « Pourquoi je ne suis pas un chrétien ». À l’âge de 81 ans, il fut interviewé par un journaliste alors qu’il était prêt de la mort. Le journaliste lui demanda à quoi il pouvait s’accrocher alors qu’il était à présent à deux doigts de la mort. Savez-vous ce que Russel a répondu ? « À rien du tout » il a dit, « Je n’ai rien d’autre pour m’accrocher. Il ne me reste qu’un désespoir profond! ». Quelle réponse honnête et tragique! Vous voyez quand nous vivions pour ce monde uniquement, quand nous investissons nos vies dans la poursuite de la satisfaction de la chair, quand nous pensons que tout ce qu’il y a c’est ce que nous voyons ici bas, alors nous ne pouvons que tôt ou tard faire face au désespoir. Mais pour le chrétien, Paul exprime encore une fois la condition favorable au verset 25.
Conclusion :
Un jour, on a demandé à un homme qui lisait toujours sa Bible quel message il recevait de son livre. “Tout simplement ceci : ce qui nous arrive de pire n’a pas le dernier mot.” Quels que soient les malheurs qui puissent s’abattre sur un chrétien, il espère toujours dans le lendemain.
On a dit que “le huitième chapitre de l’épître aux Romains commence en disant qu’il n’y a aucune condamnation et finit en disant qu’il n’y a aucune séparation.” On a également dit que, dans ce chapitre, on ne trouve aucun désespoir. Notre texte commence par la souffrance mais passe rapidement à l’espérance. Jim McGuiggan appelle l’espérance “l’air que les chrétiens respirent”.
Possédez-vous cette espérance? Pour l'avoir il suffit de donner votre vie à Christ.