L'amour change tout

Série: Romains (ch 5.1-11)

Introduction :

En commençant notre sermon aujourd’hui je voudrais vous parler d’un reportage qui a été effectué en Afrique de l’Est, il y a quelques années. Je ne sais pas si vous vous souvenez de la grande famine qu’il y a eu à cette époque en Somalie. Un journal américain, le « USA Today » a demandé à Jack Kelley d’aller couvrir cet événement. C’est ainsi que le reporter s’est retrouvé à Mogadishu, qui est la capitale du pays, et qu’il a commencé à parcourir les régions environnantes. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il soit bouleversé par la situation. Il raconte qu’il y avait des cadavres partout. L’odeur de leur décomposition était si forte que même lorsqu’il s’arrêtait et qu’il se lavait le soir, ses vêtements, ses cheveux, sa peau restaient imprégnés de cette odeur. Il dit qu’il ne parvenait pas à s’en débarrasser. Peu de jours après son arrivée, il a rencontré un petit garçon qui lui a brisé le cœur. Il était sur le côté de la route et en toute apparence, il était affamé. Son estomac était bombé, ses cheveux avaient viré au roux, sa peau était ridée comme s’il avait 100 ans. Il y avait un nuage de mouches qui lui collait constamment au corps. Le photographe qui accompagnait le journaliste a eu pitié de lui. Il lui a offert un pamplemousse qu’il avait dans son sac. Le fruit n’était pas gros comme un melon, mais l’enfant était si faible qu’il ne parvenait pas à soulever son cadeau. Le photographe a donc coupé le pamplemousse en deux et lui a donné la moitié. L’enfant n’a pas eu la force de les remercier. S’attendant à le voir dévorer le fruit, ils ont patienté et observé. Mais le jeune a fait quelque chose d’inattendu. Au lieu de mordre à pleines dents dans le pamplemousse, il s’est levé et a emporté son trésor vers son village. Le photographe et le journaliste ont décidé de le suivre de loin. Ils voulaient découvrir ce qu’il ferait du fruit. L’enfant a dépassé les premières maisons du village, puis il s’est agenouillé à côté d’un autre garçon qui était beaucoup plus jeune et qui paraissait plus mal en point encore. Ce dernier était couché sur le sol. Il paraissait mort. Ses yeux jaunes étaient voilés et fixaient le ciel. Ils avaient l’aspect du verre. Ce petit garçon était en fait le petit frère de l’enfant qu’ils venaient de suivre. L’enfant plus âgé a ensuite porté le fruit à sa bouche pour croquer un morceau. Il l’a juste mâché un tout petit peu. Mais à la place de l’avaler, il l’a retiré de sa bouche et l’a poussé dans la bouche de son frère. Puis il lui a prit le menton et lui a fait bouger la mâchoire pour le faire manger, et lui faire avaler le fruit. Le journaliste et le photographe ont été profondément touchés par ce spectacle. Ils ont décidé de repasser plus tard pour voir comment allaient ces deux garçons. Malheureusement à leur retour, ils ont appris que le plus âgé des frères venait de décéder de malnutrition. Mais le plus jeune était revenu à la vie grâce à l’aide de son grand frère. Et il survécut la famine. Tout ça parce qu’un frère plus âgé avait sacrifié toute sa nourriture pour lui.

Cette histoire me remue intérieurement et je me demande si c’était ce genre d’incident que Jésus avait en tête en disant qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour un autre. Ce passage est en Jean 15.13. Lorsque l’amour est présent dans une relation, il change tout n’est-ce pas ? Il change nos cœurs et il nous fait faire des choses qu’on ne ferait jamais autrement, pas vrai ? L’amour a une manière unique de nous remodeler. Il change nos priorités. Il redéfinit nos objectifs. Il modifie nos attitudes. Ultimement il change nos vies.

Exemple pratique de ce que je dis. Qui ici est marié ? Levez vos mains. (Demander à un couple : Êtes-vous les mêmes personnes que le jour où vous vous êtes rencontrés ? Parce que tu as marié cette dame assise à côté de toi, Alex, y a-t-il des choses qui ont changé en toi pour le mieux ? Donne-nous un exemple ?

L’amour que certaines personnes nous portent changent nos vie, n’est-ce pas ? C’est vrai aussi avec l’amour de Dieu. Et aujourd’hui, alors que nous abordons Romains 5, Paul nous rappelle que Dieu nous aime. Il nous aime plus que tout, de manière inconditionnelle. Regardez ce que le Saint-Esprit nous dit à ce sujet aux versets 7 et 8 : « … » C’est parallèle à Jean 3.16 où Jean dit quoi ? « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné… » Il nous aime frères et sœurs d’un amour qui doit servir de modèle pour toute relation, que nous avons avec les autres autour de nous. Il ne nous aime pas uniquement quand nous sommes bon, mais à tout moment. Nous avons la preuve suprême du fait qu’il nous aime, même quand nous lui tournons le dos et lui crachons au visage, à travers le sacrifice de Jésus. N’est-ce pas fantastique ? Et à cause de cet amour, il nous informe aussi que des choses peuvent être différentes pour nous. Comment ?

I. L’amour peut recoller les morceaux dans une relation brisée

Dans les 4 premiers chapitres, Paul mentionne que nous avons été créés pour être en relation avec Dieu, mais il dit aussi que nous n’avons pas maintenu le lien. Dans notre engouement pour les plaisirs de la chair, nous avons péché et nous nous sommes écartés de Dieu. Nous n’avons pas été fidèles à notre Père. Mais Dieu dans sa bonté a fourni un moyen pour que nous puissions recoller les morceaux et réparer notre relation avec Lui. Ce Dieu que nous avons blessé a pourvu une solution pour que la paix puisse être rétablie avec Lui. Les versets 1 et 2 disent ceci : « … » Pourquoi Dieu a-t-il fait cela ? À cause de l’amour. Parce que l’amour change tout.

Pensez pendant un instant à une relation avec autrui qui est endommagée dans votre vie. Nous en avons tous au moins une. Peut-être aujourd’hui quelque chose est brisé dans la relation avec votre conjoint ou avec votre enfant. Peut-être c’est avec une autre personne assise dans cette salle ou qui sera assise demain à côté de vous au travail ou à l’école. Si cette personne vous a fait du mal, vous savez combien c’est difficile de lui pardonner. Il ne faut pas nous demander de ravaler notre fierté pour aller vers elle et essayer de faire la paix. C’est attendre de trop ! Vraiment ? Mais n’est-ce pas ce que Dieu a fait ? Il a pris du recul pour évaluer les choses globalement et Il a réalisé que, sans son intervention, nous ne parviendrions jamais à rétablir la relation. Donc, il a prit l’initiative. Malgré le fait qu’il n’était pas celui en tort, il a choisi de recoller les morceaux en faisant quelque chose d’inimaginable, en se sacrifiant son Fils. Il l’a fait à cause de l’amour. Et c’est parce que nous avons vu cet amour qu’aujourd’hui tout a changé dans notre attitude envers lui. Notre cœur a fondu et nous nous sommes rapprochés de lui par la foi pour être justifiés.

Premièrement l’amour peut donc recoller les morceaux.

II. L’amour peut changer notre attitude face à la souffrance

Mais il peut faire bien plus, regardez aux versets 3-4 : « … » Que dit Paul ici ? Que l’amour de Dieu peut aussi nous donner la force de traverser les grosses épreuves de la vie et nous permettre de faire face au futur sans avoir peur.

Une chose est certaine et nous devons l’apprendre à nos enfants. C’est que la vie est pleine de moments difficiles. Satan fait des ravages. Il cherche à nous décourager par la mort d’être chers, par la maladie, par la faim, par les souffrances, par l’insécurité et encore des dizaines d’autres choses. Etre chrétien ne nous donne pas d’immunité face aux souffrances, que du contraire. Celui qui veut être chrétien accepte de connaître d’avantage l’hostilité, le rejet, les moqueries, les blessures. Paul n’a-t-il pas dit en 2 Corinthiens que sa vie était pleine de ces choses ? Malheureusement lorsque viennent les épreuves de la vie, que font la plupart des gens ? Ils deviennent amers. Ils s’aigrissent et perdent courage. Bizarrement, Paul dit que son attitude face aux souffrances était différente. Il était à même de faire quoi, selon le verset 3 ? De se glorifier de ses souffrances, de ses afflictions. En grec le terme qu’il utilise est « thlipsis » qui signifiait littéralement de la pression, comme celle utilisée pour presser les olives ou les raisins.

Quand Paul dit qu’il se glorifiait de la souffrance, il voulait dire qu’il pouvait s’en réjouir. Ca ne veut pas dire qu’il subissait tout avec un grand sourire. Mais dans tout ce qui lui arrivait, en positif comme en négatif, il se rappelait que Dieu avait ses raisons. La souffrance n’était pas à ses yeux un arbre stérile. Le fruit était peut-être difficile à manger comme un citron, mais il était plein de bénéfices. La souffrance produisait dans sa vie de l’endurance, de la persévérance. Le mot grec est « hupomone », il signifie la capacité à demeurer sous quelque chose, avec constance et fermeté. Lorsque nous affrontons les souffrances avec foi, alors nous ne désespérons pas. Nous savons que Dieu fait coopérer toutes choses à notre bien. Et puisque c’est le cas, contrairement à beaucoup d’autres nous endurons. Et à la fin, nous trouvons la victoire. C’est ce que Paul dit. Puis selon lui, lorsque l’affliction disparaît nous sommes plus forts, plus grands dans la foi, encore plus capables d’avoir de l’espoir. C’est normal puisque nous réalisons que la main de Dieu est à l’œuvre dans la fournaise ardente, et que cette main nous empêche d’être consumés.

Ce que je veux dire en parlant de tout ceci, c’est que l’amour de Dieu est ce qui change notre attitude face aux épreuves. Pas seulement l’amour que nous avons pour lui, mais surtout l’amour qu’il a pour nous, qui nous assure que nous ne sommes jamais abandonnés, que rien n’est jamais en vain. Nous pouvons nous accrocher à cette réalité, quelles que soient les circonstances de notre vie. C’est ce que dit le verset suivant, v. 5 « … » L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs selon Paul. Il parle ici de l’agape, de l’amour qui cherche toujours le bien de l’autre. Cet amour est répandu dans le cœur des croyant. Dieu le déverse sur celui qui croit en lui, en utilisant un très grand seau. Il le fait à travers le Saint-Esprit. Voilà un aspect de l’œuvre du Saint-Esprit qui habite en nous après le baptême. Il déverse l’amour de Dieu dans nos cœurs. Mais que signifie cette phrase ? Que veut dire Paul lorsqu’il mentionne que Dieu déverse en nous son amour par le Saint-Esprit ? Il est difficile d’y répondre de manière catégorique. Mais voici une petite illustration qui peut peut-être nous aider à comprendre.

Il y a plus de 150 ans, les eaux du Niagara ont complètement cessé de couler. Les fameuses chutes du Niagara ont complètement été asséchées. C’est une histoire vraie, cet événement est arrivé durant la nuit du 29 mars 1848. Je sais que c’est difficile à croire, parce que 190 millions litres d’eau tombent chaque minute de ces chutes. Mais c’est un juge du nom de Jacques Francis Macklem qui nous rapporte cet événement. Il dit que la rivière fut réduite à un petit filet d’eau et que le phénomène créa une grande agitation. Beaucoup disaient que c’était un signe de la fin du monde. Des milliers de personnes se sont ruées dans les églises pour prier Dieu ce jour là et demander pardon pour toutes leurs mauvaises actions. La peur se transforma en véritable panique, jusqu’à ce que l’eau revienne finalement. Comment était-ce possible ? Les gens du Niagara ont appris plus tard la véritable raison de cet incident. Vous le savez probablement, mais la rivière prend sa source au lac Erie, près de Buffalo. Or c’était la fin de l’hiver lorsque ces choses sont arrivées. Et durant l’hiver, il fait très froid dans cette région. Une épaisse couche de glace s’accumule sur le lac. Mais lorsque la température a monté et que le vent a soufflé, l’eau a commencé à bouger et à briser la glace. D’épais blocs se sont alors mis à s’engouffrer dans la rivière. Comment le reste s’est-il passé ? Simplement ainsi, durant la nuit, le vent a tourné. Il a commencé à souffler dans l’autre sens et les blocs de glace sont repartis vers l’arrière, s’écrasant les uns sur les autres et créant un bouchon géant qui a empêché l’eau de passer. Pendant 30 heures les chutes ont donc été asséchées, jusqu’à ce que la glace lâche, ne tenant plus sous la pression.

Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire ? Parce que parfois nous sommes exténués et asséchés face aux afflictions de la vie. Nous n’avons plus qu’une envie, celle de fuir et d’aller là où tout est différent. Mais si nous faisons confiance à Dieu, son amour se répand en nous et nous avons l’assurance que, peu importe ce qui se passe dans notre vie, ça va aller, parce qu’il nous aime et qu’il veille sur nous. Son amour change tout. Il recolle les morceaux brisés et il me permet d’endurer

III. L’amour peut nous donner la conviction qu’un jour nous irons au ciel.

Et finalement en Romains 5.8-11, Paul dit ceci « … » Son amour nous permet d’avoir la conviction qu’un jour nous irons au ciel. N’est-il pas merveilleux de vivre avec cet espoir. De savoir que nous serons sauvés de sa colère au jour du jugement ? Il nous suffit de demeurer fermes.

Conclusion :

Est-ce que vous avez expérimenté le même amour que celui de Dieu ? Vous consume-t-il ? Brûle-t-il dans votre cœur ? A-t-il tout changé dans vos vies ? A-t-il transformé vos relations ? Tout le monde veut être aimé et avoir le sentiment d’être important pour quelqu’un. Ça me rappelle le témoignage d’une dame qui avait grandi avec un handicap physique sérieux. Elle était défigurée. Elle a expliqué lors d’une conférence qu’elle aurait perdu courage dans sa jeunesse, s’il n’y avait pas eu une institutrice dans sa vie. Cette institutrice devait tester l’ouïe de ses élèves et à l’époque, on n’utilisait pas les instruments comme aujourd’hui. La maîtresse prenait les enfants un à un durant la récréation, elle les plaçait dans le couloir et leur demandait de coller l’oreille à la porte qui était fermée. Puis elle murmurait une phrase et demandait à l’enfant de rentrer et de lui répéter ce qu’elle avait dit. Lorsque le tour de la jeune fille arriva, elle se tint à la porte et elle entendit la maîtresse chuchoter ceci : « J’aurais voulu que tu sois ma fille. » Ces quelques mots changèrent à tout jamais la vie de cet enfant handicapé. Même quand tout le monde se moquait d’elle, elle savait qu’une personne l’aimait.

Aujourd’hui réalisez-vous que Dieu vous aime ? Il vous aime plus que tout. Et si vous acceptez cet amour, il vous changera pour le meilleur.