Introduction :
Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série. Puisque nous avons passé presque toute une année dans l’Ancien Testament, j’ai choisi de vous diriger à présent vers un livre du Nouveau Testament. J’espère que mon épouse sera heureuse, car depuis que nous sommes mariés, à chaque fois que je lui demande ce qu’elle veut étudier, elle me répond la lettre aux Romains. Je vais donc la satisfaire après 20 ans de mariage et présenter ce livre. Je m’en suis tenu à l’écart jusqu’aujourd’hui, car ce n’est pas un texte facile à traiter. Quand je pense à Romains, la première chose qui me vient à l’esprit est ce que Pierre écrit en 2 Pierre 3.16. Vous vous souvenez de ce passage ? Il dit : « … » Je suis d’accord avec ce que Prentice Meadows écrit concernant Romains, il déclare : « Avec cette épître, nous ne sommes plus dans des eaux peu profondes, nous flottons dans trois mètres d’eau et nous n’avons pas pied ! » Il faut souvent nager et se débattre pour rester à flot ».
Mais bon, c’est important de l’étudier parce que de nombreux enseignants vont dans ce livre, pour justifier des doctrines qui ne sont pas vraiment bibliques. Par exemple, certains utilisent les quatre premiers chapitres pour dire que le salut est par la foi seule, d’autres affirment que nous sommes nés pécheurs en se basant sur le chapitre 5 (c’est en partie de là que viennent les enseignements sur le péché originel). Les millénaristes et ceux qui croient à un retour en force du royaume physique d’Israël utilisent les chapitres 9 à 11. Le président Georges Bush s’appuyait sur ces passages pour déterminer sa politique envers Israël. Mais nous verrons qu’il se basait sur une mauvaise interprétation du texte. Il y a de nombreuses raisons pour étudier la lettre aux Romains, et une des plus importantes est de répondre aux fausses doctrines.
Au fil des semaines qui vont suivre, nous allons donc faire un voyage dans ce livre. Le voyage sera fascinant, mais aussi difficile par moments. Il faudra être patient avec moi, car je ne sais pas si je parviendrai à vraiment rendre justice au texte. Je suis sûr que parfois, je traînerai un peu trop à votre goût sur certains versets. Puis à d’autres instants, vous aurez probablement l’impression que je vais trop vite, que je ne développe pas suffisamment un point. C’est toujours ainsi quand on voyage en groupe. Le voyage individuel a l’avantage de nous permettre de traîner là où on veut traîner et d’accélérer le pas là où on veut accélérer le pas. Mais quand on est seul, on est pas toujours motivé pour partir bien longtemps et puis on passe souvent à côté des choses qui en valent la peine, car on ne sait pas qu’elles sont là et ce qu’elles signifient vraiment. Quand on part en groupe, c’est le contraire. On doit suivre une cadence qui n’est pas toujours la nôtre, voir des choses qui ne nous intéressent pas vraiment, mais quelqu’un est là pour simplifier le voyage, pour nous guider, pour mettre en évidence des trésors qu’on aurait autrement raté. Une série de sermons sur un livre de la bible, c’est un voyage en commun. Il faudra garder cela à l’esprit.
Bon, alors par où allons-nous commencer ? Quand on part en voyage, par quoi commence-t-on ? Par une recherche d’informations générales (ex. mon voyage en Nouvelle Calédonie). On consulte des cartes et des petits guides pour connaître les éléments de base nécessaires au bon déroulement du voyage. On veille ainsi à être préparés pour les situations qu’on va rencontrer et à être équipés pour tous problèmes. Pour voyager dans le pays de la lettre aux Romains, je vous propose donc de voir une petite introduction sur l’auteur, les destinataires, la date, les circonstances qui ont motivé la rédaction de la lettre, son but, etc.
I. L’auteur
L’auteur de cette épître est nommé au chapitre 1, verset 1. Nous lisons : « … »
Paul:
À votre avis, qu’est-ce qui va résulter d’une assemblée composée de frères en provenance de deux nationalités et cultures tout à fait différentes ? Des conflits. Paul va reprendre les juifs pour leur fierté (Romains 2), leur attachement aux traditions de Moïse. Il va donc parler de la relation entre le chrétien et la loi de l’Ancien Testament Mais il va également gronder les païens pour leur manque d’amour et leur mépris des Juifs (Romains 14).
En étudiant le livre, nous voyons aussi qu’à cause de toute cette série de problèmes internes, l’église a fini par se concentrer sur elle-même. Les chrétiens n’utilisent plus leurs talents pour construire l’église. Ils n’évangélisent plus comme avant. Certains retournent à leur ancien mode de vie, à leurs anciennes habitudes pécheresses. Paul va donc écrire pour leur rappeler que le but du christianisme c’est d’amener les autres au ciel avec soit, c’est de vivre dans l’obéissance de la foi, dans l’humilité et l’amour. Pour se faire il leur rappellera en première partie, comment ils ont acquis le salut, puis il présentera les obligations qu’ils ont à présent au vu de ce salut. Ce sera la deuxième partie (Soit du chap. 1à 8, puis 9 à 16 ou du ch. 1 à 11 et 12 à 16)
IV. Lieu et date de la rédaction :
En considérant les événements du ministère de Paul, nous pouvons établir la date et le lieu de rédaction de cette épître. Lors de son troisième voyage missionnaire, le livre des Actes nous laisse savoir que Paul forme le projet d’aller à Rome. Voir Actes 19.21 « … » À ce moment, où se trouve Paul ? À Éphèse. Il se rend ensuite, comme prévu en Macédoine, où il passe l’été et l’automne (Actes 20.1). Il va également en Achaïe, c’est à dire là où se trouve Corinthe et il y passe les trois mois d’hivers (Actes 20.2-3), Durant ce temps, ils y fortifient les disciples grecs et il s’attache à réunir des fonds pour aider les frères de Jérusalem qui passent par une famine assez sévère et il rédige la lettre aux Romains.
Des indices dans la lettre aux Romains nous laissent savoir que c’est durant ce temps qu’il l’a écrite. Par exemple au chapitre 15.25-26 et 28, nous lisons : « … »
À la fin de son épître il mentionne aussi trois personnes de la région où il se trouve. Il y a d’abord Phoebé qui est de l’église de Cenchrées (Rom 16.1). Cenchrées était le port à l’est de Corinthe. Ensuite Paul mentionne qu’un nommé Gaïus l’héberge au moment de la rédaction de la lettre (voir ch. 16.23). Or en 1 Cor. 1.14, nous apprenons que Paul a baptisé un certain Gaïus à Corinthe. Enfin, il mentionne aussi qu’Éraste envoie ses salutations aux frères de Rome. Or en Actes 19.22 et 2 Tim 4.20, il fait le lient entre ce frère et la ville de Corinthe.
On est donc en 57 ou 58 ap. J-C., lorsque Paul rédige la lettre aux Romains. Paul ne sait pas encore qu’il n’ira pas à Rome, comme il le veut comme un simple visiteur, mais qu’il y sera emmené dans les chaines pour y parler à toute la maison de César (Actes 23.11 et 28.16)
Conclusion :
La lettre aux Romains est une lettre magnifique. Se divisant en 2 parties, elle traite non seulement des raisons de notre salut, mais aussi elle décrit aussi le style de vie qui doit être le nôtre aujourd’hui.
Savez-vous pourquoi elle se trouve en première position après le livre des Actes dans votre Nouveau Testament ? Est-ce la première lettre que Paul écrivit ? Non, avant elle il avait déjà rédigé 1 et 2 Thess, 1 et 2 Cor et Galates. C’était donc la 6ième lettre de Paul. Elle fut toutefois placée avant les autres, non parce qu’elle était la plus longue, mais parce qu’on la considère comme le chef d’œuvre de Paul. Peut-être aussi est-ce une question de logique. Dave Miller dit ceci à ce sujet : « le livre des Actes établit les conditions du salut. La lettre aux Romains décrit les vérités sur lesquelles ce salut est fondé. Elle explique pourquoi nous pouvons aujourd’hui connaître la rédemption. » De grands hommes religieux tels qu’Augustin, Luther et Moody l’ont acclamée et elle a joué un rôle clé dans la réforme. C’était un des meilleurs outils contre le légalisme. Jean Chrysostome l’appela « une trompette spirituelle », parce qu’une trompette est faite pour attirer notre attention et nous réveiller. J’espère que c’est ce que nous trouverons dans ce texte, une trompette pour nous éveiller aux bénédictions de Dieu et d’avantage à nos responsabilités.
Nous terminerons ici en demandant l’aide de Dieu pour ce voyage merveilleux que nous allons entreprendre dans les prochains mois. Prions ensemble : « … »