Introduction :
Je suis heureux de vous voir cet après-midi. Vous savez qu’aujourd’hui le monde chrétien autour de nous célèbre la Pâques. Ce n’est pas vraiment le moment où les Juifs la célèbrent, car un évêque catholique a changé la date. Mais néanmoins aujourd’hui des dizaines de milliers de personnes dans le monde vont penser à la mort du Christ. Quelqu’un a demandé à Tammy cette semaine ce que nous allions faire de particulier. Puisque Jésus a changé la commémoration de la Pâque en celle du repas du Seigneur que nous prenons chaque dimanche, nous ne faisons rien de plus qu’à notre habitude. Mais il me semble que c’est malgré tout, une bonne occasion pour parler aujourd’hui de la grâce de Dieu. La croix du Christ est la manifestation sublime et suprême de cette grâce. Ceci dit, il me faudrait expliquer ce que j’entends par ce mot grâce. Les chrétiens ont parfois tendance à utiliser des termes que personne ne comprend. N’est-ce pas vrai les enfants ?
Que signifie le mot grâce (demande aux adolescents seulement) ?
- Nous utilisons le mot pour décrire par exemple une danseuse classique lorsqu’elle est sur scène ? Quand nous sommes au théâtre ou devant notre TV, nous disons : « Regarde cette jeune fille, qu’elle est gracieuse ! » Ça signifie qu’elle bouge avec fluidité et harmonie.
- Mais nous utilisons encore le mot d’une autre manière. Avez-vous déjà vu un film sur le moyen-âge et parfois un personnage important rentre et les sujets lui disent : « Votre grâce, nous vous souhaitons la bienvenue ! » ? Ce titre « grâce » était donné dans les pays anglo-saxons aux ducs et aux archevêques pour leur montrer du respect.
- Comment utilisons-nous encore le terme grâce ? Lorsque nous sommes à table sur le point de manger, que dit souvent papa ? « Allez les enfants, nous allons rendre grâce ». Ça signifie prier pour remercier Dieu de la nourriture qu’Il nous donne.
- Nous disons aussi l’an de grâce 1354, pour indiquer une très distante date sur le calendrier chrétien, ou donner le coup de grâce (c’est à dire anéantir définitivement une personne ou une chose en situation difficile).
- Nous disons encore, elle a fait ceci de bonne grâce, c’est à dire avec bonne volonté ou demander grâce et la liste continue.
Alors est-ce de tout cela que je parle ? Non. En matière biblique, lorsque nous parlons de grâce, nous voulons surtout dire recevoir une faveur que nous ne méritons pas et qu’il nous serait presque ou totalement impossible à rembourser.
Je voudrais illustrer ce concept avec une histoire qui nous vient tout droit de la vie de David. Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en 2 Samuel chapitre 9. Comme nous l’avons dit la semaine dernière, David est dans une période tranquille de sa vie. Il en profite pour rêver, se rapprocher de Dieu, mais aussi pour faire le point sur sa vie. C’est dans ces circonstances qu’il commence à repenser à son meilleur ami Jonathan, aux promesses qu’il lui avait faites et qu’il n’a pas encore eues l’occasion de tenir. De quelles promesses s’agit-il ? Regardez en 1 Samuel 20.13-14.
Ayant lu le reste de l’histoire, nous savons que c’est Dieu qui prit soin de mettre David sur le trône, sans qu’il ne verse le sang des descendants de Saül. Mais David avait fait plus qu’une promesse disant qu’il ne ferait pas de mal à la maison de Saül. En 1 Samuel 20.13-14, il s’est engagé à montrer la grâce de l’Éternel. Il en a fait le serment, la promesse solennelle. Il veut donc trouver un moyen de accorder généreusement une faveur non méritée, qui serait impossible à repayer à la famille de Jonathan son cher ami décédé. En 2 Samuel 9, au verset 1, nous lisons donc ceci : « … » À nouveau ici le terme est grâce. Continuons à lire, versets 2 et 3 : « … » Pourquoi Tsiba sent-il le besoin de mentionner que le fils de Jonathan est paralysé en partie des pieds ? Est-ce parce qu’il est toujours attaché à la maison de Saül et qu’il a peur que David veuille faire du mal à ce descendant de Jonathan ? C’est probable. Peut-être il espère l’apitoyer ou lui montrer que Méphiboscheth n’est pas à craindre. N’importe quel autre roi aurait tué la famille d’un rival, je vous le rappelle. Pourquoi David prendrait-il des risques pour lui ou sa famille ? David demande alors où cet homme se trouve. Regardez la réponse au verset 4 : « … » Petite parenthèse, Lodebar signifie littéralement en hébreu, pas de (lo) pâturage (debar). L’endroit où se trouvait Méphiboscheth devait donc être un lieu désertique et hostile. Pourquoi aurait-il choisi de vivre là ? Pour rester anonyme, pour se cacher. 2 Samuel 4.4 nous révèle d’ailleurs comment il est devenu ce qu’il est. Lisons ensemble : « … » Depuis l’âge de 5 ans, Méphiboscheth est donc terré dans un trou perdu, en train de craindre d’être un jour découvert par le roi David et ses hommes. Imaginez la vie qu’il doit mener. Non seulement il est handicapé, mais il ne peut rien faire qui le rend trop visible. Dès qu’il un bruit inhabituel retenti, il doit sursauter et regarder avec inquiétude partout autour de lui. La nuit j’imagine qu’il ne dort pas bien. Puis un jour survient ce qu’il a toujours redouté. Un groupe important de soldats se présentent chez lui et frappent rudement à sa porte. Il doit se dire : « ça y est, c’est la fin ! ». Les soldats lui demandent de les suivre jusqu’à Jérusalem. Son cœur doit battre à tout rompre, quand on le fait entrer dans la cour du roi. Nous lisons ceci aux verset 6-7 : « … » J’aurais voulu voir son visage ébahi en ce moment là. Il s’attendait à voir une épée lui transpercer la gorge. La bible nous apprend un peu plus tard qu’il a aussi un jeune fils et donc une femme pour qui il doit être désespéré. Mais à la place d’entendre que son exécution est signée, il apprend qu’il va retrouver toutes les possessions de son grand-père, et recevoir une place d’honneur à la table de David. Mais ce n’est pas tout. Regardez Verset 8 à 12 : « … ».
Avez-vous vu comment Méphiboscheth réagit lorsqu’il entend les paroles de David ? Que fait-il ? Il se prosterne devant le roi et dit : « Qu’est ton serviteur pour que tu regardes un chien mort tel que moi ? »(v.8) J’aime cette réaction. C’est normal qu’il dise ceci. Il ne mérite pas ce qui lui arrive. Il ne pourrait jamais rendre à David sa bonté. Imaginez ce que ça signifie pour lui. À partir de ce moment là, il va avoir un futur à offrir à son fils. Sa femme et lui vont pouvoir vivre au grand jour. À chaque fois que l’heure du repas arrive, et que le roi s’assied pour manger, Amnon le 1er né de David rentre et prend place lui aussi. Puis arrive Absolom, qui est un vrai top-modèle selon les Écritures, puis vient Tamar, la tendre fille de David. La porte s’ouvre de nouveau, puis cette fois c’est le jeune Salomon qui coure vers la table. Les invités pensent que tout le monde est là, mais les serviteurs ne se mettent pas encore à servir. On entend alors clop, clop, clop… Et, à grand peine, Méphiboscheth arrive sur 2 genres de béquilles. Il sourit de toutes ses dents, on lit le bonheur sur son visage. Il ne peut oublier la bonté de David. Il devrait normalement vivre dans un trou perdu, oublié de tous et abandonné par tous. Mais il trouve une assiette à côté du roi, et il est accueilli avec joie par les fils du roi. Il s’assied humblement et la nappe de la grâce couvre ses pieds. Le chapitre se termine en nous disant ceci au verset 13 : « … ».
David illustre donc par cet acte de bonté la nature de la grâce de Dieu. Les parallèles entre cette histoire et la nôtre sont saisissants si vous y pensez.
I. Ce que le péché occasionne en nous.
Tout comme Méphiboscheth, lorsque nous sommes enfants, nous vivons en la présence du roi, dans son palais, jouissant d’une communion ininterrompue avec notre père. C’est un moment béni, où nous sommes en relation intime avec notre Seigneur. Mais un jour le péché et ses conséquences viennent frapper à notre porte. Commence alors une longue fuite. Nous quittons le palais, nous perdons nos privilèges, nous sommes séparés du roi. Et qui ne ressort pas estropié par le péché ? T’en es-tu sorti indemne toi Alex ? Et toi Myriam ? Je sais que lorsque j’ai grandi et abandonné le Seigneur, j’ai fait des choses que je regrette encore aujourd’hui et qui m’ont handicapées pendant longtemps. Durant toute une période, j’ai vécu caché loin de Dieu, effrayé qu’un jour mes mauvais choix me rattraperaient. C’est ça une des grosses conséquences du péché. Soyons honnêtes ! Le péché nous donne envie de nous cacher sous une couverture. Peut-être pas au départ, mais quand quelqu’un vient nous demander des comptes et qu’il a le pouvoir de nous punir, alors là un jour on voudrait pouvoir disparaître.
C’est pourquoi je me suis parfois caché de mes parents, après avoir fait ce que je ne devais pas. C’est pourquoi je me suis parfois caché de certains amis, après les avoir trahis. C’est pourquoi j’ai parfois voulu me cacher de ma femme, après avoir commis des fautes. Vous rappelez-vous ce qu’Adam fit en Genèse 3, après avoir mangé le fruit défendu ? Il se cacha avec sa femme, quand Dieu vint chercher après lui. Et donc en regardant à Méphiboscheth, nous voyons que lorsque nous faisons le mal, quelque chose en nous arrête de bien fonctionner et nous fuyons loin de tout, surtout du roi qui a droit de mort ou de vie sur nous.
II. Dieu dans sa grâce nous offre une nouvelle vie.
Méphiboscheth n’avait rien à offrir au roi dans cette histoire. Il ne méritait rien. Il s’est caché loin du roi. C’est vrai aussi pour nous. Nous ne méritons rien, nous n’avons rien à offrir au roi pour améliorer son existence. Certains d’entre nous sont d’ailleurs toujours caché dans la drogue ou l’alcool, menant une vie futile, accumulant les déboires, les méfaits, les nuits folles, les relations extraconjugales, nous demandant où tout cela va pouvoir nous mener. Nous n’avons aucune possibilité de vraiment nous racheter. Et pourtant ! Dieu a décrété qu’il veut nous faire du bien. N’est-ce pas inouï ? Il nous demande de comparaitre en sa présence et il nous offre de devenir un membre de sa famille, de manger à sa table et de profiter de nouveau d’une communion intime avec lui. Peu importe ce que le péché a fait de nous ! Peu importe les béquilles ou les pieds perclus qui pour tout autre serait une vraie gêne si on s’asseyait à leur table. Il nous fait comparaitre devant lui pour nous dire : « Je te prends exactement comme tu es, si tu es d’accord ! »
Il nous offre aujourd’hui de sortir de notre trou oublié et stérile, pour vivre dans de verts pâturages, dans des lieux d’abondance, même plus à sa cour.
III. Qui suis-je, moi ce chien mort, pour qu’Il me regarde ainsi ? Merci Dieu !
Comment répondre face à une telle bonté ? La seule chose que je peux faire, c’est comme Méphiboscheth, tomber à ses pieds et proclamer : « Que suis-je, pour que tu regardes un chien mort tel que moi ? » Merci Dieu pour ton amour, ta bienveillance, ta miséricorde ! Face à cela, je ne peux que ressentir une joie profonde et un sentiment de tout lui devoir. Je veux lui être fidèle jusqu’à la mort.
Conclusion :
Vous savez c’est bizarre comme parfois, certaines choses arrivent juste au bon moment. Hier j’ai reçu un email qui me parlait de l’origine d’une petite chanson que nous offrons parfois à Dieu. L’homme qui présentait le message était un américain. Il disait que la plupart des hymnes que les afro-américains ont composés en Amérique au temps des colons étaient fait sur les touches noires du piano. On peut presque tous les jouer à partir de ces 5 touches seulement. Puis il s’est mis à donner quelques exemples. Parmi les chansons qu’il a montré, il est arrivé à l’hymne « Amazing Grace », qu’on appelle en français : ta grâce merveilleuse.
Mais connaissez-vous l’histoire de cette chanson ? Il l’a aussi mentionnée. Elle fut écrite par un homme appelé John Newton. John Newton avant de l’écrire était capitaine d’un navire qui faisait le transport et le commerce d’esclaves. Ces hommes qui travaillaient sur ces bateaux étaient de vrais bouchers. Ils n’avaient aucune pitié. Ils traitaient les africains pire que des animaux, les entassant dans les soutes, les affamant, les torturant. Hollywood a fait un film sur ce sujet il y a quelques années, je vous conseille de le voir si vous n’en avez jamais eu l’occasion. John Newton, qui était un de ces hommes sans pitié, entendit un jour après avoir entassé un nouveau groupe d’Africains dans sa cale, une mélodie des plus tristes être fredonnée. Les femmes et les hommes murmuraient la mélodie entre les pleurs et les gémissements. Ça donnait un peu ceci : « Mmmm…. Sniff… ! » Lorsqu’il arriva à destination, il ne put ôter de son esprit cette mélodie. Et un peu plus tard, lorsqu’il se convertit, il écrivit des paroles fantastiques pour aller avec cet air qui appartenait aux esclaves. Vous rappelez-vous des paroles ? Ils donnent une conclusion appropriée à notre sermon :
Quand dans la peine et le danger,
Ta droite me conduit,
Je ne crains rien, je peux marcher,
Ta grâce me suffit.
Amazing grace, how sweet the sound
That saved a wretch like me
I once was lost, but now I’m foundv
Was blind, but now I see.”
Aujourd’hui avez-vous accepté la grâce merveilleuse de Dieu? Sinon, qu’attendez-vous pour le faire. Si oui, alors je vous invite à chanter avec moi cette belle chanson.