Introduction :
Si vous avez une bible, nous commencerons en lisant Exode 19 : 1-6, puis Nombres 1.1 « … »
Vous savez que depuis la semaine dernière nous avons démarré une étude du livre des Nombres. Quel est le thème de ce livre ? De quoi parle-t-il, le savez-vous ? Dans ce livre, Moïse nous rapporte les actions d’Israël, alors qu’il était dans le désert. Mais pourquoi ce titre ? Il fut appelé Numeri dans la traduction des Septante et la Vulgate. C’est de ce terme que nous tirons l’équivalent français, « Nombres ». Les traducteurs choisirent ce titre car Dieu demanda à Moïse de faire deux recensements de son peuple, dans le désert. Nous trouvons le récit du premier au début du livre des Nombres et du second à la fin, puisqu’il fut réalisé après les 40 années d’errance, avant que les Juifs n’entrent en terre promise. Sachez toutefois que le texte hébreu utilise un titre différent. “ Dans le Désert ” est son intitulé. Ce titre fait d’avantage référence au contenu général du livre, rapportant les événements entre le Mont Sinaï et la Terre Promise. La période d’errance débuta le second mois de la seconde année, après qu’Israël ait quitté l’Égypte, et s’acheva le 10ième mois de la 40ième année.1 Pour avoir une vue d’ensemble sur leur voyage dans le désert, il faut donc étudier le livre des Nombres en connexion Exode, Lévitique et Deutéronome.
En Nombres, le peuple devait apprendre comment fonctionner en tant que nation - comment camper, voyager, combattre et adorer. Il y parviendrait en se soumettant aux directives de Dieu, données à travers Moïse. Dieu devait changer les conceptions et les attitudes de cette foule assemblée au Mont Sinaï et récemment arrachée à l’esclavage égyptien, pour en faire une nation sainte. Pour comprendre ce concept, il faut regarder au contexte du livre des Nombres et par exemple prendre en compte le moment où Dieu rencontre Israël au Sinaï.
Trois mois plus tôt, Israël venait de quitter l’Égypte. Une foule de personnes aux origines différentes s’était mise en route. Regardez en Exode 12 :38, Moïse écrit : « … » (une « multitude de gens de toute espèce » monta avec eux hors d’Égypte). Plus tard, lorsque des incidents se produisirent, le livre des Nombres fit référence à cette foule, en parlant du « ramassis de gens » parmi eux (chapitre 11 :4). Ce ramassis fut à la racine de nombreuses rébellions en Israël. Lors du recensement d’Israël ordonné par Moïse, ils ne furent pas pris en compte. La majorité de ces familles semble avoir disparu au fil des épreuves, durant les 40 années d’errance dans le désert. Mais lorsque Dieu commença son œuvre avec Israël, une foule mixte de personnes se présentèrent devant Lui. Or il désirait tous les appeler à devenir une nation sainte, en retirant les mauvaises influences. Quand Israël se présenta devant Lui, il était loin d’être ce que Dieu voulait. Des différences fondamentales existaient entre leur condition à l’arrivée et leur condition après que Dieu les ait rencontré. En arrivant, ils étaient un ramassis de gens, en repartant, ils devaient former une nation sainte.
I. L’appel de Dieu pour qu’Israël devienne son peuple dans l’Ancien Testament
Quelle est la différence entre un ramassis de gens formant une foule et une nation sainte ? Une foule est définie comme suit dans le dictionnaire: « Une multitude de personnes rassemblées dans un même lieu, sans organisation particulière ; un afflux désordonné de gens. » Pour former une nation sainte, il fallait d’abord être convoqué par Dieu et mis à part. Il fallait passer par un processus structuré. La différence entre une foule et une nation sainte n’est donc pas dans le nombre de ceux qui sont regroupés ni dans leur nationalité, mais dans le but ou dans le manque de but de leur association. Lors d’une convocation, ceux qui sont présents savent qu’ils se retrouvent tous au même endroit pour comparaitre devant une autorité. Mais ceux qui forment une foule ne savent pas toujours pourquoi les autres sont là. Quand vous allez vous balader en ville, savez-vous pourquoi parfois vous tomber au milieu d’une foule ? Pourquoi tant de gens sont-ils parfois au même endroit ?
Luc illustre ce point dans l’histoire d’Actes 19.23-41. Dans ce passage, l’orfèvre Démétrius est fâché car les gens se convertissent au Christianisme et délaisse les idoles qu’il fabrique. Il a peur que la ville, qui vit en grande partie des revenus du temple de Diane, ne perde son attrait. Il rassemble donc tous les artisans de sa profession et leur colère provoque une émeute. Que se passe-t-il ensuite ? Ils déambulent dans les rues et plein de gens se retrouvent dans le cortège qui va au théâtre sans savoir vraiment le but de ce cortège. En rapportant ces faits, Luc utilise deux fois le terme ekklesia (signifiant une assemblée – voir Actes 19.32 et 41) et deux fois le terme ochlos (c’est à dire “ une foule ”, voir Actes 19.33 et 35). Mais regardez la phrase clé qui se trouve en Actes 19.32 : « … » C’était une foule formant une émeute et non pas répondant à une sainte convocation.
Par contre quand le peuple s’assemblait devant Dieu, c’était toujours dans un but bien précis et il savait que c’était parce que Dieu voulait quelque chose d’important pour eux. Dieu convoqua sept fois Israël selon les récits d’Exode, Nombres et Deutéronome. Moïse les convoqua deux fois et Josué aussi pour des raisons spécifiques. En Exode 19 à 24, Dieu appela Israël à s’assembler au pied du Mont Sinaï pour être témoin de Sa puissance et Sa présence. Sa visite divine sur le sommet de la montagne devait aider le peuple à voir Sa grandeur et à lui obéir. D’ailleurs pour bien les préparer, en Exode 19.9-17, Moïse dut faire des préparatifs pour que la sainteté de Dieu soit manifeste. Lesquels ? Il dut établir des limites autour de la montagne et seules certaines personnes furent autorisées à s’approcher. La convocation divine, qu’Israël reçut au Sinaï, engendra la crainte et la révérence dans le cœur de ceux qui étaient là. En Exode 19.1-5, le Seigneur les appela donc à lui et les mit au défit d’être Son peuple. Il les invita à devenir une nation sainte, plutôt qu’une foule sans but. Selon Exode 19.8, ils acceptèrent Son invitation à devenir Son peuple et à Lui obéir. Pensez à cette scène merveilleuse qu’Israël eut l’opportunité de voir, il y eut des éclairs, du tonnerre et d’épaisses nuées. Une trompette puissante retentissait. Lorsque le Seigneur descendit, la montagne se mit à trembler. Imaginez être au pied du mont Vésuve lorsqu’il fit irruption. Cette expérience aurait probablement été comparable à l’intensité de ce qu’Israël vécut ce jour-là. Après un tel spectacle, j’imagine que Moïse n’eut par la suite aucune difficulté à assembler Israël, chaque fois que Dieu désirait les rencontrer. Le peuple devait se rappeler trop vivement cette première réunion avec Dieu.
Je voudrais insister encore un tout petit peu sur ce concept de convocation. Si vous receviez aujourd’hui la convocation d’un tribunal, comment prendriez-vous la lettre ? Comme une injonction faisant autorité, ou comme une vulgaire lettre. Comment alors devrions-nous traiter les convocations de Dieu ? Toute sommation implique de la soumission ou de l’obéissance. Si nous en recevons une, il nous faut y répondre. Avez-vous déjà comparu au tribunal ? Si oui, c’était après avoir reçu une convocation écrite avec des instructions spécifiques. Il vous était dit dans quelle cour vous présenter, à quelle date et à quelle heure. Si vous aviez ignoré ces instructions, vous auriez pu vous attendre à recevoir la visite d’un policier, voulant vous arrêter, pour avoir refusé la convocation du juge. Dans ce cas, vous auriez appris comme Israël, que l’obéissance et la soumission manifestent du respect pour celui qui envoie des convocations.
II. L’appel de Dieu pour que les nations deviennent son peuple dans le Nouveau Testament.
Dans le Nouveau Testament Dieu lance un appel à tous ceux qui sont perdus. Il s’agit en quelque sorte d’une convocation légitime à paraître devant Lui, pour qu’ils deviennent Son peuple (1 Pierre 2.9-10).
Mais ce n’est pas la seule convocation. Une fois que nous devenons son peuple, Dieu a le droit de nous convoquer aussi souvent qu’Il le désire. Il a d’ailleurs fixé plusieurs convocations régulières pour que nous paraissions en sa présence.
Les exemples que nous trouvons dans le Nouveau Testament montrent que les assemblées sommées par Dieu sont toujours légitimes et importantes. La convocation la plus fréquente est celle de l’adoration du dimanche (cf. 1 Co 11.23, Actes 20.7, He 10.24-25). Remarquez premièrement que Dieu a le même objectif pour cette convocation que pour celle qu’il donna à Israël au Mont Sinaï. Il veut nous faire comprendre sa Puissance et sa gloire. Nous ne voyons pas le Seigneur physiquement comme ils le purent au Mont Sinaï. Mais nous pouvons repartir de nos assemblées, avec la même révérence et le même émerveillement que les Juifs eurent. Prenez le temps de regarder autour de vous. Que voyez-vous dans cette assemblée ? Juste une foule ou ressentez-vous être entouré par des frères qui participent avec vous à une sainte convocation ? Pensez aux hymnes que vous chantez. Alors que vous dites : « Tiens-moi par la main Père… », visualisez-vous la relation qui existe entre vous et Dieu ? Quand nous chantons : « Ta grâce m’a sauvé… », nous rappelons-nous du jour où nous avons été baptisés en Jésus ? Lorsque nous prenons le Repas du Seigneur, pensons-nous à sa présence ? Quand la Parole de Dieu est lue, croyez-vous vraiment que l’Éternel vous envoie un message qui s’applique à vos vies ? Nous devons quitter le culte avec le sentiment d’avoir été en la présence de Dieu. Sinon, nous ne pouvons pas dire que nous l’avons adoré en Esprit et en Vérité.
Deuxièmement, réalisons que nos convocations aux assemblées ne sont pas plus optionnelles que celle d’Israël au mont Sinaï. Aujourd’hui, il est tragique que de nombreux membres ne considèrent plus le culte comme une obligation sacrée et un privilège. Ils le voient au contraire comme une option. Frères, le Seigneur n’a jamais dit que le culte était optionnel ! Relisez Hébreux 10.24-25. Adorer n’est pas un ordre pénible (voir 1 Jean 5.2-3). Dieu n’a pas demandé à Israël de rester trop longtemps au Sinaï. Comment les quelques heures au culte chaque semaine, sur les 168 que nous avons, peuvent-elles être trop longues ou trop pénibles ?
Troisièmement, nos convocations aux assemblées demandent une soumission et une obéissance totale aux instructions du Seigneur. Israël devait se réunir avec l’assemblée entière. Deux ou trois Israélites ne pouvaient pas se réunir seuls sur le côté et s’attendre à ce que Dieu soit avec eux. Il en va de même pour nous. L’obéissance manifeste du respect pour celui qui lance une convocation. Enfin n’oublions pas que les assemblées du Seigneur amènent de grandes bénédictions dont la communion en Jésus-Christ. En 2 Corinthiens 3.7-8, 17-18, Paul nous rappelle indirectement certaines choses concernant cette expérience du Mont Sinaï. Il dit « … » Lorsque Moïse passa du temps avec Dieu sur le sommet de la Montagne, il fut changé physiquement. Son visage se mit tellement à resplendir, qu’en redescendant vers Son peuple, il dut mettre un voile sur son visage. Cette manifestation de la gloire divine durait un temps puis régressait, jusqu’à ce qu’il reparte passer du temps avec Dieu. En évoquant ceci, Paul fait un parallèle avec notre relation à Dieu. Quand nous lisons sa Parole (y compris au moment du culte), quand nous sommes en communion avec lui (y compris pendant le culte) et quand nous faisons l’expérience d’une vie avec Christ (qui inclut le culte), alors nous sommes transformés car nous reflétons sa gloire.
Conclusion :
Considérez votre relation avec Dieu. Faites-vous partie de Son saint peuple ou êtes-vous là simplement pour faire partie d’une foule ? Dieu vous adresse aujourd’hui une convocation à devenir Son enfant. Un jour, nous paraîtrons tous devant Lui dans une grande convocation pour le jugement dernier (2 Co 5.10). Sera-t-il votre Sauveur ou votre Juge ?