Introduction:
Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en Jean chapitre 13. Nous commencerons à lire dans un instant à partir du verset 31. Mais avant tout, je voudrais rappeler le contexte. C’est la dernière soirée de Jésus sur terre. Il s’est réuni dans l’intimité d’une chambre haute avec ses 12 apôtres, pour célébrer la Pâques. Après leur avoir lavé les pieds, ils prennent le repas et Jésus annonce que celui qui va mettre sa main avec lui dans le plat va le livrer aux autorités pour être crucifié. Il s’agit bien sûr de Judas, qui une fois le repas terminé, s’empresse de sortir. Et maintenant, Jésus dit ceci, aux versets 31 à 33 « … » Jésus dit donc aux 12 que c’est les dernières heures de sa vie. Son temps est compté. Maintenant pensez à ceci, si un homme va mourir et que son temps est compté, en général que veut-il faire dans ses derniers instants ?
Je dis ceci parce que ce qu’il faut comprendre, c’est que ces dernières heures sont précieuses pour Jésus. Il va les utiliser pour exprimer les désirs les plus importants qu’il ait aux apôtres. Il va leur parler de ce qui lui tient le plus à cœur. Déjà, il a donné le ton en s’agenouillant et en leur nettoyant les pieds, en s’humiliant pour les servir. Puis il a dit : « Faites de même ! » (v.15) Puis pour que les apôtres fassent bien attention, il leur a dit : « Je vais être livré et je vais être glorifié. Je vais aller là où vous ne pouvez venir ! » On peut presque s’imaginer la scène, avec les apôtres qui ont les yeux fixés sur Jésus et qui se demandent ce qu’il veut dire exactement, essayant de comprendre tout ce qui se déroule. Ils doivent sentir que quelque chose d’important va se passer, mais ils n’ont pas encore l’air de vraiment tout assimiler. Et maintenant que Jésus a toute leur attention, il leur dit une des choses les plus importantes de son ministère, regardez aux versets 34 et 35 « … » Jésus dit donc qu’il a un nouveau commandement super important pour eux. Quel est-il ? « Aimez-vous les uns les autres ! » Aujourd’hui, je voudrais que nous nous concentrions sur cette toute petite injonction, aux portées immenses ! Je voudrais étudier ce commandement en répondant à trois questions, qui donneront une structure à notre leçon : quoi, comment et pourquoi. En d’autres termes regardons à ce qu’il nous demande de faire, comment il veut que nous le fassions et pourquoi.
I. Que devons-nous faire exactement?
Nous devons nous aimer, mais pour bien comprendre il faut remarquer certains détails. Le premier qui importe, c’est la façon dont Jésus introduit ce commandement. Il dit : « Un commandement nouveau, je vous donne… » Est-ce la première fois que Jésus parle de l’amour vis-à-vis des autres ? Non
Donc ce n’était pas la première fois qu’il parlait sur l’amour d’autrui. Dieu avait déjà donné un commandement sur la question. Alors pourquoi, Jésus dit-il qu’il leur donne à ce moment un commandement nouveau ? La réponse se révèle quand on regarde aux détails. En fait, son injonction est différente que tout ce que les disciples avaient appris jusque là, pour trois raisons : Premièrement parce que l’amour dont Jésus parlait à présent était supposé s’exprimer vers une cible différente. Ce n’était plus aime ton prochain, mais aimez-vous les uns les autres ! Son prochain, selon l’histoire du bon Samaritain en Luc 15 :27-29-37 est celui qui est notre ami. Mais les uns les autres est une petite expression qui fait référence aux disciples de Jésus, à la vie d’église, aux autres croyants avec moi dans cette pièce. Quand Jésus disait aimez-vous les uns les autres aux apôtres, il voulait dire : Jacques aime Pierre, Pierre aime Jean, Jean aime Thomas, Thomas aime Simon… N’oubliez pas que les 12 venaient de passer 3 ans ensemble. Ils avaient partagé beaucoup de repas en commun, ils avaient peiné et rêvé ensemble. Ils avaient partagé des joies, des pleurs, des souffrances, des bons et des mauvais moments. Ils se connaissaient donc bien. Ils connaissaient les défauts et les forces de chacun. Et quand on vit tant de choses ensemble, on devient comme une famille. Mais je vous ne apprends rien quand je dis, qu’il n’est pas toujours facile pour une famille de bien s’entendre. On choisit ses amis, mais on ne choisit pas son frère ou sa sœur. Ils nous sont imposés par les parents. Et parfois c’est dur de supporter l’un ou l’autre dans la famille. J’ai lu une petite histoire qui illustre bien. C’est l’enseignante d’une classe biblique d’enfants qui une fois veut faire une leçon. Elle amène deux marionnettes avec elle en classe pour montrer aux enfants. Elle met la première sur une main. C’est un petit lapin en peluche tout mignon, avec de grands yeux bleus. Elle le montre aux petits et dit : « A qui vous fait pensez ce lapin ? Y a-t-il des gens autour de vous qui sont mignon, doux et facile à aimer comme cette marionnette ? » Un garçon de 10 ans lève la main et dit tout de suite : « Oui, ma petite sœur ! » La maîtresse est impressionnée. Elle dit : « C’est bien d’aimer ta sœur ainsi ! » Et puis elle montre une autre marionnette qu’elle a mis à son autre main. C’est un lézard en plastique à l’aspect méchant et repoussant. Elle dit : « Et celle-ci à qui vous fait-elle penser ? Y a-t-il des personnes autour de vous qui sont grincheux et méchants et repoussant comme cette marionnette ? » Le même petit garçon lève sa main. Pensant qu’il va encore dire quelque chose de bien, la maîtresse dit « oui ? » Il répond : « Elle me fait penser aussi à ma sœur ! » On rigole en entendant ça, mais c’est une bonne illustration de comment les dynamiques familiales sont souvent, n’est-ce pas ? J’imagine que parfois ça devait être dur pour Jean de vivre aussi proche de Pierre et que pour Simon ça devait être dur de parfois supporter Thomas. Ils y avaient tellement de différences dans les personnalités et les idées. Et parfois c’est la même chose dans notre église. Vous avez difficile avec moi et moi, j’ai difficile avec vous parce que nous formons une famille que Dieu a choisi. Et Jésus dit : « Aime ton frère ou ta sœur. Aimez-vous les uns les autres ! » Il le dit parce que l’amour c’est ce qui permet de nous supporter les uns les autres (Eph. 4 :2) Il le dit parce qu’il est plus facile d’haïr que d’aimer. Il le dit parce que c’est au sein de la famille qu’on apprend les lignes de conduite pour l’extérieur. Après tout, réfléchissez-y un instant. Comment vais-je un jour pouvoir aimer mon voisin qui n’a pas les valeurs morales chrétiennes si je ne peux pas aimer mon frère qui a les mêmes convictions que moi ? Comment vais-je pouvoir aimer mon ennemi, si déjà je n’ai pas appris à aimer mon frère qui en général ne me fait pas volontairement du mal ? Et peut-être plus fort que ça, si je ne vous aime pas et que vous ne m’aimez pas alors qu’on se voit essayer de mutuellement se faire du bien, comment allons-nous pouvoir aimer Dieu ? N’est-ce pas ce que Jean dit en ses mots en 1 Jean 4 : 20 « … » Tout commence avec l’apprentissage de l’amour au sein de sa famille, envers son frère et sa sœur. C’est pour cela que Jésus dit : « Aimez-vous les uns les autres ! » La première raison qui justifie le fait d’appeler ce commandement une nouvelle injonction est donc un changement de celui qui sera l’objet de notre amour. Mais il y a encore autre chose qui justifie le propos de Jésus. Regardons à un second détail qui nous amène à notre second point.
II. Comment faut-il aimer mon frère ou ma sœur?
Avant il fallait aimer son prochain comme soi-même. Maintenant Jésus dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ! » Le point de référence est différent. Il me faut vous aimer comme Jésus vous a aimé ! Et oh que Jésus savait aimer ! Si souvent j’ai des difficultés pour aimer, mais lui n’en avait pas. Parfois j’ai même difficile d’aimer ma propre personne. Je me regarde dans un miroir et je déteste ce que je vois. C’est pour cela qu’il y a tant de gens qui se détruisent progressivement. Parce qu’ils ne s’aiment pas. Si donc c’est le cas, et qu’ils sont le point de référence pour aimer leur prochain, pas besoin d’un génie pour savoir qu’ils ne seront pas très bon non plus envers les autres. Mais si on prend Jésus comme référence alors tout devient différent. Il y a quelques années, j’ai vu un reportage télévisé sur un accident qui était arrivé dans une station de ski. Une maman prenait le téléphérique avec sa petite fille pour remonter la montagne et quand la banquette est arrivée, elle s’est bien assise, mais sa fille a à moitié glissé. Le mécanicien n’a pas remarqué quelques secondes plus tard, qu’elles prenaient de l’altitude avec la maman qui tirait par le bras et la fille qui s’accrochait aux jambes de sa maman. La femme n’était pas assez forte pour remonter son enfant, et la petite était tout aussi impuissante. Arrivé à mi-chemin, finalement quelqu’un a prévenu la station et ils ont arrêté le téléphérique. Mais que pouvaient-ils faire. Il n’y avait pas d’échelle et la maman et sa fille ne tiendraient pas longtemps. Avec un élan d’héroïsme, un jeune homme qui travaillait là a décidé de monter le poteau le plus proche et arrivé au sommet, il a commencé à se pendre par la force des bras et d’avancer vers le siège de la maman et la petite à une hauteur de 15 mètres. Centimètres par centimètres, il est parvenu à elle et juste à temps, il s’est assis à coté de la maman et a tiré la petite à eux. Ils sont redescendus sains et saufs quelques moments plus tard. Quand les journalistes ont fait le reportage, ils ont demandé ce que la maman ressentait pour ce jeune homme. Voici, ce qu’elle leur dit : « Je ne peux m’empêcher de ressentir de l’amour pour celui qui a sauvé ma fille ! » Et bien, l’histoire de Jésus est encore plus belle et plus héroïque que cela. Parce qu’il existait sous la forme de Dieu et parce qu’il a décidé de descendre vers nous sous la forme d’un serviteur pour nous sauver du précipice au bord duquel nous étions. Jour après jour, il s’est sacrifié pour aider ceux qu’il rencontrait. Et pour nous secourir, il a souffert. Il a même été jusqu’à donner sa vie sur la croix pour nous pardonner de nos péchés. Quel grand amour ! En entendant son histoire, on ne peut s’empêcher de ressentir de l’amour pour lui ! » Et en sachant que ces disciples allaient un jour ressentir cela, le dernier soir de sa vie sur terre, il leur dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ! ». C’est pour cela qu’en 1 Jean 3 :16 l’apôtre nous dit encore : « … » Le modèle qui doit nous servir de guide est donc un nouveau modèle, plus grand que ma personne, plus grand que n’importe quel autre homme qui aurait pu avoir vécu. Ce qui m’amène à présent à mon troisième point.
III. Pourquoi Jésus voulait-il cela?
On a déjà vu plusieurs raisons. Mais peut-être pas la plus grande. Jésus a lui-même donné une des meilleures raisons. Regardez au verset 35 de Jean 13 : « Ainsi tous sauront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres ! » Un orateur célèbre a dit un jour : « Pour moi, un excellent discours est message un qui présente de bonnes pensées, des illustrations claires et qui était livré sur les ailes de l’humour ! Quand un conférencier utilise bien l’humour, il touche les foules presque à chaque fois. » Je pense qu’on peut faire avec cette citation un parallèle avec le christianisme. Je dis cela parce que les chrétiens ont un bon message, un message de vie et d’espoir. Et ce message est bien illustré. Il y a des tas de paraboles que nous pouvons citer et présenter. Mais le christianisme ne touchera pas les foules, s’il n’est pas livré sur les ailes de l’amour. Sans amour, mes frères nous ne toucherons jamais personne ! Dans nos églises, nous passons souvent des heures et des heures à étudier la Parole. Nous sommes de bons élèves quand il s’agit d’apprendre, de retenir et de présenter des faits et des points de doctrine. Ce qui est déjà bien, car un message faussé ne peut pas produire de vrais chrétiens. Mais sans amour pour envelopper ce message, alors nous ne convertirons pas grand monde. Et si nous parvenons à convertir des gens, ils ne mettront pas longtemps avant de fuir. Je pense que les 11 ce soir là ont appris cela. Je pense qu’ils le comprirent, parce quand on regarde le reste de leur vie, on trouve des frères qui s’aimaient mutuellement et qui faisaient tout l’un pour l’autre. Et quand on voit la première église qu’ils instaurèrent, quelle en fut une des caractéristiques principales ? Son amour. Actes nous dit que les frères étaient en communion les uns avec les autres et lorsqu’ils trouvaient un parmi eux qui avait un besoin, alors ils partageaient. Ils prenaient soin l’un de l’autre, au point de sacrifier leurs possessions et d’offrir le fruit de leur travail à d’autres. Et vous rappelez-vous ce que le verset 42 du chapitre 2 dit qu’il arriva en conséquence de ces choses ? Relisons le ensemble : « … » Ca signifie que les gens à Jérusalem virent ce qu’ils firent et ils furent dans l’admiration. Le message faisait une différence, le message oui, mais pas seulement ! L’amour aussi. Le message avait déjà été prêché, mais maintenant un groupe de disciples résidant dans cette ville l’exemplifiait sur les ailes de l’amour ! Et dans toute la ville, les gens regardaient et se disaient : « Waohhh, quelle chose merveilleuse que ce christianisme. Ils s’aiment vraiment comme des frères, ils reflètent la personne de Dieu, et nous aussi on veut être comme eux, en bénéficier ! » Et puis dans le reste du N.T, on retrouvera une autre preuve qui montre que les apôtres entendirent le message de Christ ce soir là. Savez-vous que vous pouvez prendre une concordance et dans chaque livre du N.T, vous trouverez une référence à l’amour que l’église doit manifester ? Dans tous les livres ! Par exemple en 1 Corinthiens, Paul reprendra une assemblée qui est criblée de divisions et de problèmes. Et il leur dira, c’est à cause du fait que vous ne vous souciez pas assez les uns des autres. Vous ne vous aimez pas comme vous le devez. Auriez-vous voulu faire partie d’une église comme la leur ? Non ! Paul les reprit alors au chapitre 13, en disant ces paroles mémorables : « … » Sans amour, nous ne sommes rien !
Conclusion :
En conclusion, Jésus présenta un nouveau commandement ce soir-là. Il leur dit : Aimez-vous les uns les autres ! Aimez comme moi, je vous ai aimé ! Aimez afin que tous sachent à qui vous appartenez ! Et les 12 s’en allèrent et révolutionnèrent le monde par leur message et leur amour. Continuerons-nous dans leur exemple ? L’amour n’est pas optionnel, il est impératif !