Série sur Jean (ch.2 :1-11)

Une cérémonie de mariage pas comme les autres.

Introduction :

Je vous souhaite la bienvenue. Si vous avez une bible, veuillez l’ouvrir en Jean chapitre 2.

Le texte que nous étudierons aujourd’hui va du verset 1 à 11, le titre de mon sermon est :
« Cliché d’une cérémonie de mariage pas comme les autres. »

Nous allons parler des noces de Cana, qui sont habituellement appelées le 1er miracle de Jésus. Est-ce correct ?

Jésus vient d’être baptisé. C’est le 1er que Jean nous rapporte, mais ce n’est pas vraiment le premier de la vie de Jésus. Quel est le 1er ? Celui de sa survie dans le désert, pendant 40 jours sans boire, ni manger.

Les noces de Cana sont le contexte du 1er miracle public de Jésus.

Ceci dit, lisons le texte ensemble : « … »

Il y a de belles leçons à retirer de ce texte. Mais pour être sur de bien comprendre toutes les implications de cette histoire, il faut étudier le contexte du passage.

La scène nous amène sur une cérémonie de mariage.

Vous savez que chaque pays a ses traditions et la Palestine faisait les choses bien différemment de nous aux jours de Jésus.

Les mariages à cette époque étaient pré arrangés. Les parents des petits garçons et les parents des petites filles se retrouvaient, ils négociaient un arrangement, puis ils fixaient la date pour un mariage futur.

Ce n’était pas comme en France où on peut choisir son partenaire.

Dans les petits villages, les gens savaient longtemps à l’avance qui ce petit garçon marierait et qui cette petite fille marierait. Ils voyaient ces enfants grandir et ils se disaient « un jour, ils feront de beaux couples ! »

Ainsi les jours passaient, jusqu’à l’arrivée du grand moment, du temps de l’union.

En ce jour, c’était la responsabilité de la famille du fiancé de pourvoir les choses nécessaires pour la cérémonie de mariage. Ils s’y préparaient des années à l’avance.

Ils organisaient une grande fête, une fête publique. C’était un moment de grande réjouissance et presque tout le monde se rendait aux noces. Parfois, ces noces duraient 7 jours.

En général, l’union se déroulait le soir, après une 1ère fête.
Quand les jeunes étaient prononcés mari et femme, la foule les prenait et les conduisait à leur nouvelle maison.

Puisqu’il faisait nuit, il y avait des torches pour illuminer la procession et un voile était mis au dessus de la tête des deux époux pour les démarquer et les protéger.

La route empruntée était choisie pour que le maximum de personnes puisse les voir et leur souhaiter des vœux de bonheur.

Une fois à la maison, les époux se retiraient pour la nuit, mais ils ne partaient pas en voyage de noce. Plutôt, le jour d’après ils devaient ouvrir leur maison pour encore d’autres festivités.

Mais ils s’en réjouissaient, car durant ce temps, ils portaient des vêtements cérémoniels et des couronnes sur leur tête. Ils étaient traités comme des rois et des reines. Ils n’avaient pas à lever le petit doigt, tous leurs désirs étaient des ordres.

Dans ce monde où la pauvreté était courante et où il fallait constamment travailler dur pour survivre, une semaine de festivité comme celle là était un événement à ne pas rater. La famille du futur mari prenait beaucoup de soins pour que tout soit arrangé parfaitement et soit mémorable.

Le vin était une boisson importante, la boisson à choisir avec prudence et à ne pas manquer.

Ce n’est pas que les juifs étaient des ivrognes, c’était d’ailleurs une disgrâce dans leur culture de se saouler. Ils coupaient toujours le vin avec de l’eau pour éviter qu’il soit trop fort. Mais cette boisson était le symbole de l’hospitalité et l’hospitalité dans ces cultures est chose sacrée.

Ceci étant dit, Jean nous rapporte que durant cette cérémonie, le vin vint à manquer.

La famille du marié était-elle vraiment pauvre ? Peut-être ? Avaient-ils essayé de faire durer leurs réserves au maximum, en servant des verres à moitié plein ou en ajoutant un peu plus d’eau ? Probablement !

Vous savez comment on essaye de combler les trous, d’étirer les provisions quand on n’a pas grand-chose.

Mais leurs efforts étaient bien futiles, car la boisson était presque épuisée et l’humiliation, la gène était proche de se passer.

Mes dames, vous savez comment on se sent quand on se marie. On veut que tout soit parfait. Personne ne veut que la cérémonie pour laquelle on s’est préparé pendant des années tourne au vinaigre.

J’ai vu des mariages où les choses tournaient mal et les épouses en pleuraient.

Heureusement Jésus et Marie sont là. Et dans l’espoir d’épargner une cérémonie gâchée aux époux, Marie va à son fils et le supplie : « fais quelque chose ! ».

Rappelez-vous que depuis la naissance miraculeuse de son fils, Marie a entendu parler de la gloire future du Christ. Elle a eu des visions le concernant, elle a vu des anges, et des rois se prosterner devant lui. Des prophètes lui ont prédis de grandes choses. Et maintenant, elle espère qu’il va agir à cette occasion et répondre aux besoins d’un couple en détresse.

Vous voyez, avec Jésus tout est possible. Quand Jésus vient dans les circonstances difficiles d’une vie, de nouvelles possibilités se dessinent. Tout d’un coup l’espoir revient, alors qu’il avait disparu.

Regardez cette situation en Jean 2. Elle a l’air désespérée, finale, puis il y a Jésus et tout change. De nouvelles portes s’ouvrent et la vie redevient pleine d’espoir.

Marie n’a aucun doute sur cela. Alors elle prie Jésus de faire quelque chose.

Au verset 4, un échange intéressant se produit. Jésus répond ceci à sa mère : « … »

Le terme femme ne doit pas être perçu comme une appellation péjorative. C’est une marque de respect, c’est ainsi par exemple, qu’Homer s’adresse à Pénélope, son épouse bien-aimée dans le récit Odyssée. L’empereur Auguste appelait aussi Cléopâtre ainsi. La Semeur fait donc bien de rendre le terme par mère dans sa traduction alternative dans le bas.

Mais bien que Jésus respecte sa mère, il y a un moment d’hésitation de sa part. Et il lui répond bizarrement. Pourquoi ?

C’est important de s’y attarder un peu, car ce passage est souvent utilisé par les catholiques pour justifier l’intercession de Marie dans leurs prières. Ils disent que si Marie a réussi alors à faire faire quelque chose à Jésus qu’il ne voulait pas, on peut encore en assumer qu’il en est ainsi.

D’abord, je voudrais noter que nulle part la bible ne dit que Marie fait cela au ciel. Nous ne trouvons aucun exemple après la résurrection du Christ d’un chrétien qui prie à Marie.

Pourquoi prier à Marie alors que Christ est directement à notre écoute et qu’il est un prêtre compatissant et généreux (Hébreux 2 :17) ?

Et puis la réponse de Jésus au verset 4 de Jean 2 souligne qu’il ne devait rien à sa mère. Il n’était pas dans l’obligation de prendre soin de son problème. Jésus doit soumission à son Père céleste et à lui seul. Ce n’est pas à sa mère de lui dire ce qu’il doit faire, autrement la gloire peut retourner à elle et non à Dieu. Et c’est exactement ce qui se passe avec les gens qui prient à Marie. Ils en font une idole.

Ceci étant dit, je voudrais suggérer que le moment d’hésitation de Jésus est dû aussi au fait qu’il sait qu’à partir du moment où il intervient publiquement avec un miracle, le bruit se répandra et sa vie ne sera plus jamais la même.

Plus jamais à partir de là, il ne pourrait revenir en arrière et remonter le temps. Lorsque sa gloire va se manifester, il va passer un point de non retour. Les dés vont être jetés, le sablier qui mesure le temps qu’il lui reste avant de terminer sur la croix va être retourné.

Vous voyez, à partir du moment où Jésus fait ce miracle, il enclenche la machine qui finalement finira par le broyer et le tuer.

Je vous lis ce qu’écrit un auteur à ce sujet : « Après cette fête, sa vie calme de petit villageois sera à jamais finie. A partir de là, durant les 3 ans et demi qui suivront, ce n’est que des moments volés qu’il aura pour être seul dans un champ d’oliviers à l’aube ou dans un coin après le coucher du soleil. La communion avec son Père céleste sera au pris du sommeil, car des gens le presseront partout de répondre à leurs besoins. Elles le suivront dans les villes, sur les collines, sur les plages, dans les déserts.

A partir de là, peu importe où se rendra Jésus, il deviendra le sujet de conversation favori des femmes et des débats religieux. Chacune de ses paroles, chacun de ses enseignements, seront évalués avec la précision des scribes à la lumière des traditions rabbiniques. La Palestine entière sentira les remous des vagues que Jésus créera par sa présence et sa façon de faire les choses. »

Mais avec courage, Jésus accepte le fardeau et il ordonne les jarres d’être remplies avec de l’eau.

Et par miracle, les molécules se soumettent à sa volonté. Elles se prosternent et se changent en vin. Et pas en n’importe quel vin, mais dans le meilleur des vins.

Arrêtons-nous ici et parlons des leçons que nous en tirons.

I. Première leçon, mineure mais qui vaut la peine d’être mentionnée.

Un disciple n’est pas appelé à une vie d’ennuis.

Je le mentionne parce qu’on pense de temps à autre, quand on parle avec les gens, qu’un chrétien n’a pas le droit de s’amuser. Il ne peut pas rire, blaguer, courir, jouer, s’éclater.

Cette pensée est parfois enseignée dès l’enfance. Quand les parents viennent à l’église, quelle est la première chose qu’ils disent à leurs enfants ? « Sois sérieux maintenant ! », « Arrête de rigoler ! »

Et parfois on murmure dans les églises, à croire qu’on est dans les cimetières, avec des gens qui se meurent.

Ne m’interprétez pas en disant que Daniel pense que les enfants peuvent faire n’importe quoi et déranger tout le monde pendant le culte. Mais je pense que parfois, on développe dans nos enfants, une vision des choses qui assombrit la joie du cœur. Or dans la bible, la maison de Dieu n’est pas une cathédrale figée, mais une maison de joie !

Un chrétien sait s’amuser. Regardez Jésus, il n’évitait pas les festivités. Il n’était pas si austère que certains voudraient qu’on le croit. Il pouvait partager la joie des autres, et même il amenait des amis avec lui lors des fêtes (ses disciples).

Par extension, nous ne devrions pas être soupçonneux de tout ce qui représente la joie et la célébration. Nous ne sommes pas appelé à amener la tristesse et la misère partout où nous passons.

La religion n’est pas quelque chose qui se rattache à des vêtements noirs, sombres, à des murmures, à l’isolation sociale. Jésus ne vivait pas ainsi.

J’aime ce que le grand théologien Spurgeon a dit à ce sujet : « Certains croyants ont l’air d’avoir une cravate noire attachée à leur âme. Leur humanité est enfermée par des vêtements trop amidonnés. »

Il est vrai que la bible dit qu’il y a un temps pour se lamenter, mais il y a aussi un temps pour se réjouir (Eccl. 3 :4)

Et l’homme qui ne comprend pas cet équilibre ne gagnera jamais beaucoup de cœurs pour Christ.

Un individu qui n’a aucune joie ferait mieux de devenir croque-mort et d’enterrer les défunts, car il n’influencera jamais les vivants.

Rappelons-nous qu’on attrape plus de mouches avec le miel qu’avec le vinaigre. Ce qui est vrai pour la nature, l’est aussi pour le spirituel.

Plus d’âmes seront amenées au ciel par un homme qui reflète la joie du Père sur son visage, que par celui qui reflète Tartare dans son coeur.

Jésus n’a jamais considéré la joie comme un crime, alors pourquoi ses disciples seraient-ils appelés à une vie d’ennui ?

II. 2ième leçon : Un disciple se doit de donner ce qu’il a de meilleur aussi chez lui

Comment est-ce que je retire cela de cette histoire ?

Où Jésus se trouve-t-il lors des noces ? A Cana.

Cana était un village de la Galilée. Jérome dit au sujet de cet endroit : « La nuit, ses lumières pouvaient être vues de Nazareth. »

Donc pour Jésus, Cana c’était chez lui. Il avait grandi juste à coté.

Et ce que je vois, c’est que là, à la maison, avec sa mère et ses amis de jeunesse, il choisit de faire de son mieux, il manifesta sa gloire.

Pour lui, son chez-lui était un endroit qui méritait de recevoir ce qu’il pouvait donner de mieux.

Seigneur aide-nous à apprendre de cela !

Il y a parfois de telles contradictions dans nos attitudes, n’est-ce pas ? Nous clamons devant tous qu’il n’y a aucun endroit plus précieux au monde que notre maison, mais une fois rentré au bercail, nous agissons souvent de manière plus discourtoise, plus impolie, plus agressive que n’importe où ailleurs. Nous faisons des choses que nous n’oserions pas faire devant des étrangers.

Si souvent nous traitons nos proches au foyer, ceux qu’on aime le plus de façon si terrible, qu’on n’oserait même pas le faire avec des inconnus.

Honte à nous quand c’est le cas ! Honte à nous quand les gens du dehors reçoivent de nous ce qu’on a de mieux à donner et que nos proches reçoivent ce qu’il y a de pire ! Puisse Dieu nous aider à être meilleur que cela.

Un disciple est appelé à donner ce qu’il a de mieux.

III. Nous sommes aussi appelés à servir grandement, même dans les petites occasions

Pensez-y ! Dans quel genre d’endroit Jésus choisit-il de révéler sa gloire pour la première fois ? Dans un tout petit village.

Sa gloire était digne d’être manifestée dans le plus grand des palais sur terre, dans la capitale, dans la plus grande ville au monde. Il aurait pu la manifester à la cour de l’empereur, à Rome. Il aurait pu la révélé dans le temple d’Hérode, à Jérusalem, ou à l’Acropole d’Athènes.

Mais il choisit un petit village de pauvres en Galilée, à des noces d’un couple de petits gens modestes.

Oh que j’aime mon Sauveur ! Lui, un Dieu qui peut descendre au niveau des petits au monde.

Il choisit de venir à nous, au bon moment, sans fanfare, sans lumières, sans mises en scènes théâtrales, tout simplement dans l’humilité.

Il choisit de travailler silencieusement dans les plus bas quartiers, quand le moment le nécessite.

Regardez l’histoire et interrogez-vous sur le but de ce miracle. Pourquoi le fit-il ? Pas pour obtenir des applaudissements, mais pour soulager l’anxiété d’un jeune couple et de leur famille. Pour apaiser les craintes de parents à deux doigts de connaître la honte.

Le cœur de Dieu est sensible même aux petits événements comme ça, à il répond au besoin plus que généreusement.

Il faut s’interroger face à l’exemple de Jésus. Nous qui sommes appelés à l’imiter, avons-nous sa sympathie, sa bonté, sa gentillesse, sa compréhension pour les gens peu importants aux yeux du monde ?

Sommes-nous prêts à servir en donnant énormément, même dans les petites occasions ?

Vous voyez, je pense que presque tout le monde peut faire de grands sacrifices, de grands dons, aux grands moments. Mais ça demande l’esprit de Jésus pour servir énormément dans ce qui importe peu aux yeux du reste du monde.

Savez-vous ce que la plupart d’entre nous aurait fait face à cette situation ? Nous aurions utilisé leur déboire comme un bon sujet de conversation avec nos amis. Dans nos tendances naturelles, nous en aurions fait un bon sujet de murmure.

Laissez-moi vous dire que c’est par des actes simples de gentillesse, par des actes compréhensifs que nous pouvons manifester que nous sommes enfants du Roi.

IV. Enfin la dernière leçon que je vois ici, c’est que Christ peut changer les eaux monotones de notre vie en un des meilleurs vins.

Regardez une fois de plus l’histoire. Quelle sorte de vin, est-ce que Jésus produit ? Un des meilleurs.

Nous trouvons ici probablement la plus grande leçon de toutes aujourd’hui.

Car en faisant ce miracle, Jésus a montré ce qu’il pouvait faire avec n’importe quelle vie.

Voyez-vous, il peut toucher les eaux insipides de notre vie pitoyable et décourageante et la transformer en une vie merveilleuse. Il peut donner de la qualité à ce qui n’en a pas.

Laissez-moi vous dire aujourd’hui, si vous êtes sans Jésus, peu importe ce que vous croyez, votre vie restera affable, sans goût et sans surprises.

Vous voulez trouver la vie, vous voulez pétiller, être vivide et limpide, alors invitez-le dans votre maison. Il est revitalisant !

Quand Sir Wilfred Grenfel appelait les hommes à se porter volontaire au Labrador, il disait ceci : « Je ne vous promet pas la fortune, mais je vous promets les meilleurs moments de votre vie ! »

C’est exactement ce que l’Esprit nous dit d’une autre façon dans cette histoire. Mais pour connaître ces moments, il faut choisir de lui obéir.

Regardez au texte, verset 8 ; « … » Les serviteurs firent ce que Christ voulu, même s’ils ne comprirent pas pourquoi.

Ça, c’est le genre d’obéissance qui se voit récompensée. Pas l’obéissance conditionnelle, partielle, à moitié enthousiaste. Mais l’obéissance totale.

Conclusion :

Alors aujourd’hui, si vous n’êtes pas un disciple du Christ, je vous invite à le devenir.

C’est simple. Il faut lui obéir en mettant sa foi en lui, en se repentant, puis en le revêtant par les eaux du baptême pour la rémission des péchés.

Et puis, ensuite, réjouissez-vous ! Que le ciel se lise sur votre visage,

Donnez le meilleur chez vous et loin de chez vous !

Servez en donnant beaucoup, même pour de petites occasions. s PAGE PAGE 8