Afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en nous!

Série sur Jean (ch.9)

Introduction :

En commençant aujourd’hui, je voudrais vous montrer une photo.

Je suppose que chacun de nous qui se trouve ici croit en Dieu. Alors regardez et dites-moi si vous étiez introduits à ce monsieur handicapé, ce que vous lui diriez sur la personne de Dieu?

Cette semaine, j’ai lu un auteur qui disait ceci: « Il m’est arrivé de plonger le regard dans les yeux d’une mère à qui l’on vient d’annoncer que sa fille unique a été violée, mutilée et assassinée. J’ai assisté à des dépositions énonçant les horreurs perpétrées sur des victimes innocentes. J’ai visité des hospices de vieux, véritables mouroirs où languissaient des personnes âgées, abandonnées par leur famille. Et que dire encore de ces petits patients atteints de leucémie, luttant contre la maladie, ou encore de ces cités de banlieue où les tirs et la drogue sont monnaies courantes et où le crime prospère en toute impunité ? Et rien ne m’a choqué autant que ma visite dans les taudis de Bombay, en Inde. Là, de misérables abris, faits en cartons et de sacs de jute effilochés, s’étendaient à perte de vue, alignés le long d’une rue d’une saleté repoussante. Des enfants nus s’amusaient dans des égouts à ciel ouvert. Des gens au corps déformé par la maladie, des estropiés et des paralysés, restaient assis immobiles des journées entières dans la poussière. Nous pouvons lire encore bien d’autres horreurs, comme l’Holocauste, les génocides du Rwanda, les chambres de torture d’Amérique du Sud et je ne peux m’empêcher de penser, mais où est Dieu dans tout ça ? S’il a la puissance pour guérir instantanément, pourquoi choisit-il de tourner le dos ? S’il aime ses créatures, pourquoi ne vole-t-il pas à leur secours ? En fin de compte, la véritable raison n’est-elle pas que des souffrances aussi cruelles et insupportables réfutent l’existence d’un Père plein d’amour et de bonté ? »

La souffrance est un thème qui a fait coulé beaucoup d’encre et suscité bien des débats avec les années.

Lors d’un sondage national, cette question a été posée aux gents : « Si vous pouviez oser une question à Dieu, une seulement, sachant qu’il vous répondrait, que lui demanderiez-vous ? » Devinez ce qui est venu en tête dans les réponses ? 17% ont répondu ceci: « On lui demanderait pourquoi la souffrance et les douleurs existent-elles ? »

Quand les gens sont confrontés aux tragédies, ils se posent des questions importantes : « La vie n’est-elle qu’un énorme jeu de hasard ou y a-t-il un Dieu qui régit tout cela ? »

Si on croit, on est presque forcé de se demander pourquoi, car en général il y a 3 convictions qui accompagnent tous croyants :

    Dieu est bon, il n’y a pas l’ombre d’un mal en lui Dieu est tout puissant ou omnipotent Dieu est omniscient

Comment se peut-il donc que tout cela coexiste avec la souffrance ?

I. Pourquoi la souffrance ?

Les juifs avaient trouvé la réponse à tout cela, ou en partie du moins. Dans le texte que nous abordons aujourd’hui, nous voyons comment ils raisonnaient sur le sujet. Si vous le voulez bien, ouvrez vos bibles en Jean chapitre 9. Nous lirons les versets 1 et 2 pour débuter. « … »

Accompagné de ses disciples, Jésus passe donc près d’un endroit où se trouve un mendiant aveugle de naissance.

Il devait être un mendiant typique, avec des vêtements usés et sales, dans un état de complet désespoir.

A Jérusalem, Jésus et ses disciples devaient voir chaque jour des tas de mendiants, mais pour une raison particulière cet homme aveugle de naissance suscite une question de la part des apôtres. Qui avait péché pour qu’il se retrouve ainsi ?

Arrêtons-nous ici un instant, comment expliquaient-ils la souffrance et la maladie ?

Pour eux, c’était le produit du péché. Il existait une relation de cause à effet entre le péché et la souffrance.

Avaient-ils raison de penser ainsi ?

En partie. Il est vrai que souvent les souffrances étaient liées aux choix personnels ou communautaires d’une nation.

Dieu avait prédit de graves conséquences quand la nation ne lui obéiraient pas, voir Deut. 28 :15-23 « … »

Jésus en guérissant des personnes avait fait référence au fait que leur maladie pouvait être dû au péché, voir Jean 5 :14 dans l’histoire du paralytique de la piscine de Béthesda, « … »

Mais là, avec cet aveugle-né ainsi, ça posait un problème. Assurément, un enfant dans le ventre de sa mère ne pouvait être coupable de péché au point d’être né aveugle. Alors, était-ce la faute de ses parents ? Ou était-ce en vertu de ses péchés futurs que Dieu avait choisi de le punir ?

Jean-Claude, est-ce que tu te dis en lisant ceci que leur façon de penser était bizarre ? Mais considère ceci, quand des parents croyants perdent un enfant dans un accident de voiture, que se demandent-ils ? S’ils ne veulent pas remettre en cause l’existence de Dieu et sa justice, ils se demandent ce qu’ils ont bien pu faire pour causer la tragédie.

Certains pensent à une erreur particulière qu’ils ont commises dans la jeunesse, d’autres se disent qu’ils ont dû faire une grosse faute contre Dieu sans s’en rendre compte. Et certains parents se torturent littéralement durant des années.

Ne disons-nous pas nous-même, quand on fait face à des épreuves, « qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter tout cela ? »

Face à la souffrance, nous voulons comprendre ce qui arrive.

Oui, parfois il s’agit d’une punition pour un mauvais comportement.

Mais prenons cet homme que nous avons sur notre image, lui diriez-vous que c’est à cause de ses péchés ou de ceux de ses parents qu’il se retrouve ainsi ?

On pourrait en tout cas lui dire, que si Adam et Eve n’avaient pas fait d’erreurs, nous aurions toujours accès aujourd’hui à l’arbre de vie qui guérit toutes choses (Apo 22.12). Il ne serait donc pas dans sa condition.

Mais cette réponse serait loin de satisfaire notre homme. On pourrait débattre longtemps avec lui des raisons exactes de son problème.

Et ce que je veux que vous remarquiez aujourd’hui, c’est que Jésus tourna l’attention de ses disciples sur un sujet bien plus important que les raisons passées.

II. Regardons vers l’avant

Au verset 3, nous lisons : « … »

Que fit Jésus ? En un sens, il leur dit que ce qui compte à ce point, ce n’était pas de regarder en arrière, mais de regarder en avant. Ce n’était pas les causes de la cécité, mais le but. Il dit : « cet homme est dans cette condition pour que les œuvres de Dieu soient manifestées. »

Ces paroles s’opposent à notre manière habituelle de regarder aux épreuves, n’est-ce pas ?

Dans notre vue habituelle des choses, ce qui compte c’est de trouver le bonheur personnel. Et quand une souffrance survient, alors on la voit comme une entrave à notre bonheur. D’où c’est toujours une chose horrible.

Mais que nous dit Jésus à travers ce verset ? Que ma vie, avec tout ce qu’elle comprend, n’a qu’un but, manifester les œuvres de Dieu.

Je vais vous dire aujourd’hui, si je parviens à regarder à la vie ainsi, alors mes souffrances seront sur un pied d’égalité avec mes bénédictions, elles ne seront plus un ennemi dans tous les cas, mais un moyen de glorifier Dieu !

Ce que Jésus donne ici, c’est une leçon immensément importante sur le but de toutes nos vies. Nous existons dans l’état où nous sommes aujourd’hui pour le glorifier.

Je pense que c’est cela qu’il faut dire aux gens qui sont dans la condition de cet homme. Et d’ailleurs c’est ce qu’il a compris, car il est aujourd’hui un chrétien qui essaye de servir Dieu de toutes ses forces. Sa mission dans la vie se résume ainsi : « Je veux faire ce que Dieu me demande ! »

Je pense aux paroles d’un prédicateur qui avait appris qu’il avait une maladie incurable. Savez-vous ce qu’il a dit à l’église ? « Priez pour moi afin que Dieu me guérisse, mais s’il ne le peut ou ne le veut, alors priez pour moi afin que je montre comment mourir en tant que vrai croyant. »

Il est mort quelques mois plus tard, mais, à travers sa mort, il a été un témoignage extraordinaire pour tous ceux qui le côtoyaient.

Je pense aussi à cette femme qui avait le cancer et qui des années durant lutta contre sa maladie. Bien souvent les gens autour d’elle ont demandé pourquoi. Nous n’avons jamais eu de réponse, mais dans sa maladie, encore plus que dans sa santé, elle a mené des gens à la foi.

Et puis n’avons-nous pas cet exemple suprême du Christ ? Oui, sa mort était cruelle et injuste, humainement parlant. Mais Jésus n’a-t-il pas accepté la croix afin que les œuvres de Dieu soient manifestées par sa vie autant que par sa mort ?

Il a vécu et il est mort pour accomplir le dessein de Dieu.

Aujourd’hui je vous dis, que chacun de nous peut se retrouver face à une chose, qui nous faire penser que Dieu s’est détourné de nous. Ça peut-être un divorce, un problème dans notre vie de couple, des difficultés avec nos enfants, une maladie.

Peut-être on se retrouvera face à ces choses à cause d’un péché, peut-être pas.

L’important c’est que Jésus vient dans notre monde et nous dit aujourd’hui, à travers ce passage : « Je ne te dirais pas tout en ce qui concerne la provenance de tes problèmes, mais je te dis ceci, l’œuvre de Dieu peut être manifestée dans ta vie malgré tes difficultés, et même plus, grâce à tes problèmes. »

Savez-vous à quel autre exemple biblique je pense, quand je dis ceci ? À Paul.

En 2 Corinthiens 12 :7, il parle d’une écharde dans la chair. Nous lisons du verset 7 à 8 : « … »

Il pensait donc au départ que tellement plus pouvait être accompli, si Dieu le délivrait.

Mais Dieu a refusé de le guérir. Il lui a dit ceci, regardez au verset 9 : « … »

Et Paul a donc accepté la décision divine. La puissance de Dieu se verrait donc dans ses souffrances.

En ceci Paul nous donne un modèle à suivre dans nos afflictions. Oui quand les problèmes viennent, il est juste de prier pour la guérison, il est juste de chercher à se remettre en question. Mais ensuite, si la situation ne s’arrange pas alors la deuxième étape pour un Chrétien consiste à dire à Dieu : « Quoi qu’il puisse arriver, je veux te glorifier dans ma vie ! »

Quelles que soient nos circonstances, nous pouvons manifester l’œuvre de Dieu dans nos vies.

Le joueur de basket professionnel Dave Dravecky, qui a eu un cancer à un très jeune age et qui a dû arrêter sa carrière pour cette raison, a écrit ceci à ce sujet :

« La tragédie nous fait passer par une porte à sens unique. Lorsque nous passons cette porte, nous ne pouvons jamais revenir au genre de vie que nous avions auparavant. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, même si nous y aspirons. Nous ne pouvons que rendre grâces pour ce qui fut, pour le bien que nous avons connu, les bons moments que nous avons vécus, pour les rires, l’amour, les souvenirs que nous avons eu en partage. Puis nous devons dire au revoir à tous ces moments, à ces êtres chers et mettre notre main dans la main de celui qui a mis en orbite le soleil, la lune et les étoiles, et avoir la confiance qu’il a aussi un plan pour notre vie. »

Tout ce qui nous arrive dans ce monde peut et doit être vécu à la gloire de Dieu.

Conclusion:

En conclusion, que puis-je dire ? Que pour l’aveugle, cette maladie fut l’occasion pour Dieu de manifester l’amour et la puissance de son Fils. Regardez les versets 4 à 8 : « … »

Je voudrais aussi dire que grâce à ce qu’il apprit au travers sa maladie, l’aveugle put prendre position pour Jésus-Christ sans avoir peur du rejet des chefs juifs. Contrastez sa position dans le récit avec celle de ses parents, versets 9-34 : « … »

Vous êtes vous déjà demandés en lisant, comment il trouva la force de tenir ferme ? Je voudrais suggérer qu’un élément de réponse se trouve probablement dans sa situation familiale suite à son handicap.

Pourquoi cet homme était-il mendiant alors qu’il avait des parents ? Pourquoi ses parents ne se réjouissaient-ils pas dans le texte de sa guérison et n’essayaient-ils pas de le protéger ? Les détails anodins de cette histoire suggèrent qu’il avait été livré à lui-même et appris à vivre avec une famille qui l’avait rejeté.

Et quand on a appris a vivre sans l’aide de personne, sans l’approbation et l’amour de ceux qui devraient être des parents, alors on peut facilement s’accommoder du rejet d’une couche de la société.

Je suggère donc ici que son handicap passé lui permît de vivre mille choses à la gloire de Dieu. Et je demande qu’en est-il pour nous aujourd’hui ?

Pleurons-nous chaque problème sans jamais trouver la consolation, ou les utilisons-nous comme une opportunité pour vivre à la gloire de Dieu ?

Je termine en disant vous demandant de deviner ce que l’homme handicapé que je vous ai montré aujourd’hui en commençant fait (il n’a pas de bras, ni de jambes, juste un tronc) dans la vie ?