Croix de bois, croix de fer, si je mens…
Matthieu 5 :33-37

Introduction :

Aujourd’hui nous retournons à notre étude du sermon sur la montagne, pour nous concentrer sur le passage de Matthieu 5 :33-37. J’ai intitulé mon sermon : croix de bois, crois de fer…si je mens je vais en enfer.

Je suppose que vous connaissez tous cette expression que les enfants utilisent dans les cours de récréation. Et bien les juifs aussi avaient leurs propres expressions lorsqu’ils voulaient attester leur honnêteté. Ils disaient : « je le jure par le ciel » ou « je le jure sur ma tête ».

Le problème, c’était bien sûr leur intégrité en général. Déjà, s’il fallait qu’il jure, ça veut dire que leur parole en temps normal n’avait pas beaucoup de poids et n’était pas toujours fiable.

C’est un peu comme si à chaque fois que vous posez des questions à votre fils, il disait : « je te jure papa que je te dis la vérité ! », « Je te jure maman que c’est vrai ! » Qu’est-ce que ça impliquerait ?

Peu importe quand on jure d’une telle façon, c’est que quelque part l’intégrité est remise en question. Si les juifs avaient besoin de jurer ainsi, c’est qu’il y avait un problème d’intégrité.

D’ailleurs quand vous étudiez l’histoire, vous voyez que c’était exactement le cas. Les juifs avaient même développé un moyen de faire des promesses, sans vraiment faire des promesses.

Ils connaissaient bien la loi, qui disait dans des endroits tels qu’en Deut.23 :21-23 : « … ». Donc ils savaient que si le nom de Dieu était invoqué dans un serment, s’ils en appelaient à Yahvé comme témoin, ils ne pouvaient se défaire de leur engagement. Dieu devenait un partenaire dans la transaction ou l’engagement.

Du coup, s’ils voulaient jurer sans vraiment jurer, il fallait promettre par autre chose que le nom de Dieu. Et il y avait des sections entières dans leur code de traditions qui statuaient sur ce qui était une promesse qui se rattachait au nom de Dieu ou pas.

Le plus la promesse était faite par quelque chose qui s’approchait de Dieu, le plus elle était forte et contraignante. Le plus elle était distante, le plus on pouvait la négliger. Par exemple, jurer par le ciel n’était pas aussi contraignant que jurer par le trône de Dieu. De même jurer par la terre n’était pas aussi grave que de jurer par le ciel, et ainsi de suite.

Maintenant que vous savez ces choses, vous êtes prêts à aborder notre section des Écritures en Matthieu 5 :33-37, où Jésus dit ceci : « … »

Est-ce que nous avons besoin de passer du temps sur cette section du sermon sur la Montagne, dites-moi ?

Selon une étude récente faite aux Etats-Unis :


« 50% des adultes appellent régulièrement le travail pour se porter malade, alors qu’ils n’ont pas vraiment quelque chose.
69% des personnes mariées disent qu’elles mentent souvent à leur partenaire.
75% déclarent mentir de temps à autres à leurs amis
86% déclarent mentir souvent à leurs parents
91% considèrent qu’ils mentent souvent
Selon moi, les autres 9% n’ont probablement pas bien estimé leur problème avec ce travers »

Qui ici peut dire ne jamais dire un mensonge ?

Et pourtant,………ne sommes-nous pas offusqués quand nous entendons des politiciens mentir et faire de fausses promesses ? J’ai lu une bonne histoire à ce sujet hier. C’est un fermier qui un jour rentre chez lui et qui voit un bus accidenté et retourné dans un de ces champs. Le fermier s’approche, puis il voit quand il rentre dans le bus qu’il s’agit de politiciens en col et cravates qu’il a vu à la télé. Il décide donc de ne rien dire à personnel, mais de creuser une tombe et de les enterrer.

Quelques semaines se passent et bien sûr, les autorités commencent à se poser des questions. Finalement des policiers en moto sont envoyés pour retracer le chemin que le bus a suivi. Ils cherchent, ils cherchent et puis par hasard ils tombent sur l’endroit de la route où la barrière de sécurité a été endommagée. En regardant de plus près, ils trouvent la carcasse du bus qui s’est écrasé dans le champ en contrebas. Mais le bus est totalement vide. Donc, ils décident d’aller interroger le fermier à qui appartient le champ. Ils frappent à la porte et demandent : « Avez-vous vu le bus qui s’est accidenté sur votre propriété ? » « Oui », répond le fermier. « Avez-vous vu les hommes qui étaient dans le bus ? » « Oui dit le fermier, je les ai enterré » « Mais pourquoi n’avez-vous pas appelé les secours, certains étaient peut-être encore vivants ? » Le vieux fermier répond : « Il est vrai que certains disaient qu’ils n’étaient pas morts, mais vous savez comment les politiciens mentent… J’n’en ai pas cru un mot ! » C’est une histoire marrante, mais c’est ce qu’on pense au fond des politiciens, n’est-ce pas ? Qu’ils sont des menteurs parce qu’ils font constamment des promesses qu’ils ne tiennent pas. Et ça nous dégoûte.

Mais si souvent nous sommes comme eux et comme les juifs. Comme dirait Jésus, que celui qui n’a jamais menti, lance la première pierre.

I. Le message de ce passage :

Toutefois, dans ce passage Christ nous appelle à être meilleur que cela. Il nous appelle à être des hommes et des femmes intègres.

Ce n’est pas que nous ne pouvons pas faire de promesses, autrement comment pourrions-nous nous marier aux yeux de Dieu ? Comment pourrions-nous témoigner devant la justice ? Jésus n’était pas en train de dire que ceux qui le suivent ne pouvaient pas faire de serments (c’est mal traduit dans la Semeur ou la Français courrant) En Matthieu 26 :63-64, Jésus lui même jura devant Dieu.

Ce que Jésus voulait ici, c’est que ses serviteurs soit des hommes et des femmes intègres, des hommes et des femmes à qui l’on peut faire confiance.

Il voulait que vous et moi, n’ayons pas besoin de jurer pour être cru, que notre justice dépasse celle des pharisiens.

Ce qu’il demande Jean-claude, c’est que nous ne disions pas avec la bouche une chose, alors que notre cœur en planifie une autre ou se prépare à tromper.

La loi demandait qu’un homme soit engagé lorsqu’il faisait un serment devant Dieu, mais Jésus dit : « Vous n’avez rien compris. Lorsque vous jurer par le ciel, Dieu est assis au ciel. Lorsque vous jurer par la terre, Dieu est assis devant la terre. » C'est-à-dire, il est témoin à tout moment de tout mot qui sort de notre bouche.

Il relève donc la barre de la justice et nous accule contre le mur en disant, que votre oui soit oui et votre non soit non.

Pourquoi ?

Nous voulons donc être réputés pour des hommes et des femmes qui tiennent leur parole, quand c’est de notre ressort.

Il y a tellement de gens qui préfèrent s’excuser, plutôt que de faire ce qu’ils peuvent pour être intègres.

Quelles sont les excuses qu’ils donnent le plus souvent quand ils ne respectent pas leurs promesses ? Selon un théologien, les 3 excuses qui reviennent le plus souvent sont :

  1. je ne pensais pas que c’était important
  2. Je pensais que je parviendrais à garder ma promesse
  3. Ca paraissait à ce moment être la chose correcte à faire.

Alors pour mon second point cette après-midi, je voudrais lancez un défi. Il comprend 3 points qui se rattachent à ce sujet.

II. Le défi :

  1. Tout d’abord gardons nos promesses, même quand nous pensons qu’elles sont insignifiantes.

    Combien de fois ne disons-nous pas :

    alors que nous ne pensons pas vraiment faire ces choses. Et pourquoi ne nous en tracassons-nous pas ? Parce que nous pensons que ce sont des promesses insignifiantes.

    Toutefois, celui qui est fidèle dans des petites choses, l’est aussi dans les grandes. Et si les gens nous voient ne pas être fidèle dans nos petites promesses, alors ils ne nous feront pas confiance pour les grandes.

    Chaque fois qu’une petite promesse est oubliée, proportionnellement un petit dégât est fait. Et à la longue les petites gouttes font les grandes rivières. Sans compter qu’aux yeux de Dieu notre oui est oui et notre non est non.

  2. Gardons nos promesses, même quand nous regrettons les avoir faites.

    Je pense ici à C.S Lewis, qui lorsque son meilleur ami est parti à la guerre, s’est engagé à prendre soin de la famille de cet homme, si quelque chose lui arrivait. Malheureusement, quelque chose est arrivée dans les tranchées et son ami a trouvé la mort.

    C.S Lewis a donc commencé à prendre soin de l’épouse et de l’enfant du défunt. Selon ce qu’on sait, ça n’a pas été facile pour lui. Il gagnait un petit salaire de professeur et il devait subvenir aux besoins la famille de son ami, ainsi qu’aux siens.

    Pourtant l’épouse de son meilleur ami était ingrate, arrogante, rude et dominante envers lui. Elle en voulait toujours plus. Mais à travers tout ça, CS a toujours pardonné et s’est refusé d’en faire une excuse pour annuler sa promesse.

    Sommes-nous des hommes de cette trempe ?

    Parfois nous faisons des promesses et puis nous regrettons nos engagements. Nous espérions peut-être recevoir plus de reconnaissance, de l’argent, une faveur, une position, mais alors que nous honorons cette promesse la chose que nous attendions n’a pas l’air de venir.

    Parfois nous faisons des promesses et puis nous regrettons parce que nous espérions avoir plus de temps, plus d’énergie, plus d’argent… ou que sais-je ?

    Parfois nous regrettons parce que garder nos serments coûte beaucoup plus que nous nous attendions à donner. Mais Dieu dit en Psaumes 15 : 1-4 « … »

    Avons-nous fait un serment qui est difficile à honorer en nous mariant ? Peut-être on ne s’attendait pas à ce que sa femme soit aussi maussade ? Peut-être on ne s’attendait pas à ce que son mari soit aussi dominant ou distant ? Peut-être on ne s’attendait pas à la maladie, au manque de désir sexuel ou de spiritualité de l’un ou de l’autre. Mais on a dit oui. Ce n’est pas un hasard si Jésus parle de tenir nos promesses, juste au moment où il le fait. Regardez après quoi vient ce sujet en Matth. 5 :31-32 ? Juste après qu’il ait parlé sur le mariage.

    Un chrétien honore sa parole même quand c’est difficile.

    A ce sujet, nous avons aussi une parole à honorer en ce qui concerne l’engagement que nous avons pris par le baptême. En ce jour, nous avons dit à Christ qu’il serait numéro un dans nos vies. En est-il toujours ainsi ? Si souvent nous oublions et nos réunions entre amis ou au club de sports deviennent plus importantes que l’invitation à sa table.

    Si souvent la TV et nos amusements deviennent plus importants que communier avec lui en lisant sa Parole. Ou c’est notre travail qui prend la place de numéro un dans nos emplois du temps et dans nos cœurs. Oui, ce n’est pas facile. Oui c’est parfois à mon préjudice, mais un homme de Dieu persévère quand il a fait une promesse.

  3. Et enfin, je dis gardons nos serments, même quand nous sommes les seuls sur terre qui savons ce que nous avons promis. Proverbes 12 :22

III. Comment puis-je être meilleur, lorsqu’il s’agit de garder mes promesses ?

J’en arrive maintenant à mon dernier point, à savoir, comment puis-je être meilleur lorsqu’il s’agit de garder mes promesses ?

  1. Tout d’abord, il faut admettre la difficulté qu’il y a à être aussi intègre. Ne nous leurrons pas.

    Tous nous aurons difficile à un moment ou à un autre de garder nos promesses et de ne pas mentir. C’est humain. Ce sera difficile quand les choses n’iront pas comme on le veut, quand on ressentira de la pression de faire ce qu’on ne veut pas vraiment faire et quand nous serons confronté pour un tord.

    Mais rappelons nous que les gens autour de nous, au fond, recherche et admire l’authenticité. Rappelons-nous aussi que Dieu la bénit. Alors essayons peu importe de prier pour dire la vérité peu importe.

  2. Faisons attention à ne rien promettre trop rapidement (Deut 23 :23) (ou je devrais dire de ne pas nous engager trop rapidement, car un oui est un engagement selon Jésus en Matthieu 5).

    Vérifions nos motifs mentalement avant de nous engager ? est-ce que je le fais pour être accepté ? Est-ce que je le fais par égoïsme ou pour impressionner ? …

  3. Tachons de garder à l’esprit les engagements que nous avons pris (quitte à les écrire dans un petit carnet). Vérifions si nous les respectons de temps à autres.

Conclusion :

Je termine en disant que dans la bible, certains des grands héros de la foi avaient beaucoup de problèmes pour dire la vérité.

Pourriez-vous m’en citer certains ? Abraham qui mentit au sujet de sa femme en disant qu’elle était sa sœur

Jacob qui mentit à son père Isaac pour voler la bénédiction de son frère

Et Pierre qui mentit le soir où Christ fut arrêté, lorsqu’on lui demanda s’il n’était pas un disciple. Trois fois, il jura que non.

Mais il y a un encouragement dans tout ceci, c’est que Dieu peut faire des miracles et changer la nature d’une personne.

S’il l’a fait pour eux, que peut-il pour nous ?

Moi, je dis qu’il peut nous rendre à l’image de son fils, qui malgré le fait qu’il ne voulait pas mourir la mort de la Croix, lorsqu’il pria dans le jardin de Gethsémané, l’a quand même fait. Pourquoi ? Parce qu’il l’avait promis. Parce que des centaines d’années plus tôt, il l’avait déclaré au monde à travers les prophètes. Ainsi il est devenu l’ultime exemple en honorant sa Parole, pour que nous aussi nous gardions nos promesses.

Deviendrons-nous aujourd’hui des hommes intègres ?