Introduction :
Aujourd’hui, je vous invite à ouvrir vos bibles en Matthieu 5 : 38-48. J’ai intitulé mon sermon « c’est oublié, n’en parlons plus »
Avant de débuter, je voudrais vous demander : « avez-vous les joues rouges ? »
Peut-être cette question vous parait bizarre. Qu’est-ce que tu veux dire Daniel par : est-ce que j’ai les joues rouges ? Veux-tu que je prenne un miroir et que je vérifie ?
Vous êtes peut-être en train de penser à cette maladie de la peau qui donne les joues rouges.
J’avais un voisin (Robert Pessert) qui était atteint par un problème de circulation et qui avait en permanence les joues rouges. Il n’y pouvait rien, il utilisait toutes sortes de pommades pour atténuer sa coloration, mais rien n’y faisait.
Toutefois en posant ma question aujourd’hui, je ne pense pas à la maladie de la peau.
Réfléchissez-y un instant, qu’est-ce qui peut vous donner les joues rouges ? Soit le froid ou le chaud, soit l’embarras, soit l’effort, soit la gêne, ou soit un coup qu’on aurait reçu au visage.
Aujourd’hui, je voudrais parler de ces gifles qu’on reçoit parfois au visage et qui nous laisse avec des blessures au cœur.
Mais attention, quand je parle de gifles, je ne parle pas seulement de coups physiques. Je parle de toute atteinte à notre personne, qu’elle soit portée verbalement, par le biais d’un sale coup ou par une attaque quelconque.
Aujourd’hui quelqu’un vous a-t-il fait du mal ? Y a-t-il des personnes à qui vous en voulez encore pour des évènements passés ?
Pour l’instant des guerres se déroulent en Palestine et au Liban, parce que de vieilles blessures n’ont pas guéri. Des milliers de gens en veulent aux autres parce qu’ils ont été lésé et maltraité et maintenant, ils sont prêts à prendre les armes.
C’est un peu comme lorsqu’un enfant rentre chez lui et raconte à sa famille qu’un compagnon de classe l’a ennuyé toute la journée. La réponse que ses parents lui donnent est celle-ci : « colles-en lui une bonne et il te laissera tranquille »
Et nous aussi, quand nous avons été blessés, nous voulons rendre la pareille. C’est humain.
Mais dans le texte que nous étudions aujourd’hui, Jésus à quelque chose à dire à ce sujet.
Lisons ensemble, tout d’abord les versets 38 à 41, si vous le voulez bien : « … »
Imaginez-vous vous trouver dans cette audience en ce jour-là. Toute votre vie, vous avez appris que vos droits sont sacrés et que personne n’a le droit de vous traiter injustement.
La loi de Dieu, elle-même le soulignait. En Exode 21 :24, en Lévitique 24 :20, en Deutéronome 19 :21, il y avait la loi du talion, cette loi que Moise avait donné et qui disait : « Œil pour Œil et dent pour dent » Donc si un juif tuait volontairement, il serait tué
Je vois cela dans le verset 39, lorsque Jésus dit : « Si quelqu’un te frappe la joue droite… »
Savez-vous que pour un juif, c’était une des pires insultes ?
D’après ce que j’ai appris, il n’y en avait qu’une autre de comparable, se faire cracher au visage.
Et Jésus dit : « si quelqu’un te fait ca, tend la joue gauche »
Est-ce que ca veut dire, littéralement dis à l’autre de t’en mettre encore une autre ?
Ma belle-mère pensait cela. Elle a donc offert l’autre coté à sa sœur, qui s’est empressée de lui en coller une deuxième.
Jésus ne nous appelle pas à être des masochistes. Il nous appelait simplement à ne pas laisser la haine rentrer dans notre cœur. Il savait que la colère aveugle.
A mon sens, il n’y a qu’une solution pour parvenir à éviter de se venger. Il faut déborder d’amour. Soit aimer profondément celui qui se trouve en face de nous et qui vient de nous blesser, mais on n’a pas toujours de l’amour pour celui ou celle qui nous fait du mal. Tout le monde ne peut pas être comme notre fils ou notre fille à nos yeux (à 18 ans, j’ai craché au visage de mon père, mais il m’a pardonné et ne m’en n’a jamais tenu rigueur). Donc je dis, il faut soit avoir de l’amour pour l’autre ou alors la seule option, c’est d’avoir de l’amour en quantité pour Dieu. Car si j’aime Dieu, alors je parviendrais à me retenir et à voir l’autre comme lui le voit.
Je pense que c’est à cause de ces deux choses que Jésus a pu pardonner les gens en Matthieu 26 : 67 « … »
De la même manière si ces 2 aspects de l’amour sont en nous, alors nous pourrons offrir le pardon même quand on souffre et qu’on reçoit des insultes. Donc aimons même dans les insultes.
II. Aimer malgré le prix que l’autre te fait payer pour une erreur
Aimons malgré le…
Au verset 40, Jésus dit « Si quelqu’un veut plaider en justice contre toi et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau »
Apparemment dans cette situation, Jésus parle des gens qui peuvent nous en vouloir pour quelque chose. Peut-être cette chose est justifiée, peut-être elle ne l’est pas tout à fait.
Mais il y a un différent et à cause de quelque chose qui n’a pas plu à l’autre, je me retrouve devant un juge. Le juge me condamne et maintenant il me faut payer un prix élevé.
Pour un juif, c’était de se séparer d’un de ses vêtements.
Aujourd’hui, nous avons difficile de comprendre. Tu veux ma chemise, pas de problème, j’en ai dix autres dans mon armoire.
Mais à cette époque, les gens n’avaient pas 36 vêtements. Le petit peuple n’avait en général que deux ou trois tuniques. La tunique était la robe longue qu’ils portaient durant la journée.
Le manteau était encore moins facile à posséder. Il coutait très, très cher. C’était un vêtement qui ressemblait à une grande couverture. On le portait sur les épaules et la nuit, c’est ce que beaucoup utilisaient pour se couvrir et dormir. Les pauvres sans abri n’avaient que ce vêtement pour leur tenir chaud. Et Dieu était très soucieux de cette couverture du pauvre. Regardez en Exode 22 : 26-27 : « … »
Pourtant Jésus vient et dit : « Si quelqu’un veut prendre ta tunique, donne-lui aussi ton manteau ».
Il y a des gens qui nous font payer cher nos erreurs, n’est-ce pas ?
On fait une petite faute de jugement, mais ils nous font payer dix fois le prix de notre faute.
Il y a deux ans j’ai refait mon jardin. Mon proprio a très mal pris le fait que j’ai retaillé un arbre. Elle m’a écrit une lettre en me menaçant de me trainer en justice, si je ne remplaçais pas l’arbre (qui valait des centaines d’euros) par un pareil à celui que j’avais avant de le tailler. Elle voulait aussi que je replante de petites fleurs d’un certain type. Je peux vous dire que c’était dur de recevoir cette lettre, alors que j’avais remis toute la maison en état (pour des milliers d’euros) et alors que le jardinier qu’elle nous avait promis d’envoyer, ne s’était jamais montré. Bon j’étais en faute. Alors j’ai racheté un nouvel arbre et même j’ai replanté les petites fleurs qu’elle voulait. Pourtant la loi ne m’y obligeait pas. Mais c’est pour des cas pareils que Jésus disait ce qu’il disait.
Quand ca vous arrive, soit de la part de vieux amis, soit de la part d’un partenaire ou de personnes dans votre entourage éloigné, Jésus dit : « laissez tomber, ca ne vaut pas la peine de discuter. Faites de votre mieux pour aimer malgré cela. Gardez votre calme, restez zen et ne vous tracassez pas, Dieu pourvoira.
Un chrétien doit pouvoir oublier ses droits, il doit faire preuve de regrets et aimer malgré le prix que l’autre veut faire payer.
III. Aimer malgré les injustices commises par l’autre :
Et puis finalement, il dit : « aimez malgré les injustices »
Où vois-je cela ? Au verset 41 « So quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui »
Pour comprendre cette phrase, il faut savoir que les romains avaient instauré une loi qui était très contestée en Israël.
Vous voyez les romains étaient des gens très intelligents. Lorsqu’ils conquéraient un peuple, ils adoptaient ce qu’il y avait de bien parmi ce peuple.
Or en conquérant les Perses, ils avaient appris que ces derniers forçaient leurs ennemis vaincus à prendre soin des taches méprisables. Ils obligeaient les autres à faire tout ce qui était trop dur ou trop avilissant à leurs yeux.
Trouvant ce principe intelligent, les romains en avaient fait une loi pour leur empire. Et lorsqu’ils étaient en déplacement, ils pouvaient utiliser ceux qu’ils rencontraient pour porter leurs bagages. Mais seulement pour 1km et 600 mètres.
Vous pouvez vous imaginer la réaction des Juifs, lorsqu’ils leur imposèrent cette règle. Les juifs se voyaient comme le peuple élu, le peuple au-dessus de tous les autres. Ils avaient beaucoup de fierté.
Mais le citoyen romain pouvait arrêter n’importe qui dans sa tache et lui commander de porter ses baluchons.
Quelle humiliation ! Les juifs étaient indignés et ils s’en plaignaient ouvertement. Je me suis laissé dire que beaucoup d’entre eux plantaient des bornes kilométriques à 1km 600 de leur champ, pour pouvoir dire au Romain, qu’ils n’iraient pas un pas de plus.
Du coup, les romains prenait un grand plaisir à faire appliquer la loi et ils en rajoutaient dès qu’ils le pouvaient.
Mais voila Jésus qui vient et qui dit : « Si quelqu’un veut te faire faire un KM, fais en deux. »
Le principe qu’il essaye de faire comprendre, c’est qu’il faut aimer même quand on sent que l’autre commet une injustice à notre égard.
Est-ce que c’est le cas dans ma vie ? Est-ce que j’aime malgré les injustices que l’autre commet envers moi ?
Si oui, est-ce que je le montre en étant prêt à faire plus que ce qui m’est demandé ?
Écoutez-moi bien, un chrétien se doit d’en faire toujours plus que le minimum.
Nous vivons dans un monde où tout le monde fait le minimum (les entreprises donnent le minimum à leurs employés, les restaurants servent le minimum pour un certain prix, les élèves font le minimum pour passer à l’école). Et tout ceci nous influence. Mais Jésus dit, fais plus que ca. Va au-delà de ce qui est requis de toi. Fais le 2ème km.
Pourquoi ?
En vitesse je veux parler du pourquoi avant de finir.
Parce qu’alors 3 choses importantes se passeront :
Il met la joie dans le cœur. Pensez-y ainsi, le 1er Km est celui de l’esclavage, mais le second est celui de l’homme libre.
Comme l’a dit un auteur chrétien, le second km est celui des bonnes relations, c’est celui de l’évangélisation.
J’en reviens à l’exemple que Jésus utilise. Imagine-toi un juif qu’un soldat force à porter ses baluchons. Il prend les bagages et en marchant, il commence à se plaindre et à grogner. Il arrive à la borne kilométrique qu’il a installée, il jette les paquetages à terre et dit : « un jour, je t’aurais ! »
Mais voila un chrétien. Il prend les bagages que le soldat lui demande de porter et il commence à faire la conversation. Son attitude est différente. Il demande au romain : « dis-moi où vas-tu ? Es-tu dans l’armée depuis longtemps ? » Et la conversation s’engage. Elle est polie au départ, mais sans plus. Toutefois, arrivé au poteau km, le chrétien dit non pas j’arrête, mais « Écoute, à ¾ de km il y a une fontaine. Si tu veux je continue à t’aider jusque là et on y boira ensemble. » Maintenant le soldat est intrigué. Il demande pourquoi l’homme agit différemment. Et là le chrétien trouve l’opportunité de parler finalement parler de Christ et de la façon dont Jésus a changé sa vie.
Vous imaginez-vous le témoignage que c’est ?
Comment ce monde serait-il affecté si nous tous nous agissions ainsi ? Y aurait-il plus de bonheur ?
Conclusion :
En conclusion, je dis que Jésus nous appelle aujourd’hui à aimer plus que tout, à aimer peu importe les insultes, les injustices ou le prix que d’autres nous font payer pour nos erreurs.
Il nous appelle à avoir les joues rouges. Attention, je ne dis pas à avoir la joue rouge, mais les joues rouges. C'est-à-dire à accepter d’être marqué comme des gens qui ne cherchent pas à se venger, mais à aimer.
Si nous y parvenons, alors des vies seront transformées. Nous pourrons alors changer le monde, comme Christ a changé le monde. Aujourd’hui comment sont vos joues ? Prions.